Mon fils, ma bataille... - par Saquane-Diarra

 

Bonjour l’équipe LEO,

 

C’est à travers votre site que j’ai pris conscience de la notion de prédation pour la première fois. Dans les textes que je vais vous partager, les expériences que je vous relate ne suivent pas un ordre chronologique. En effet, relater des expériences passées sans pouvoir discerner le rôle que j’y ai joué et celui du prédateur est pour moi une élucubration mentale susceptible de prendre de l’énergie à autrui vu que je n’ai pas moi-même compris ni tiré les enseignements provenant de ces expériences. Cependant, certaines expériences m’ont marqué du fait qu’elles ont bousculées mes croyances et beaucoup de mes idées reçues. Je vais commencer par relater ces expériences en espérant qu’au fur et à mesure de nos échanges, je pourrai avoir d’autres prises de conscience qui pourront me permettre d’élargir de plus en plus mon champ de conscience.

 

 

Ma relation avec mon fils ainé

 

Mon fils aîné est né alors que je vivais encore avec ma belle-famille. Quand il avait atteint l’âge de 6-7 ans, j’avais remarqué que certains de ces agissements m’agaçaient plus que de raison. J’avais l’habitude de m’emporter en lui criant dessus alors qu’il n’était qu’un enfant. Je me rappelle un jour alors qu’il était âgé de 9 ans, je l’avais frappé à l’aide d’une ceinture avec une telle rage que juste après je m’étais demandé ce que j’étais en train de faire. J’avais mal d’avoir agi ainsi et je me disais que cela n’était pas normal sans comprendre pourquoi (A l’époque je n’avais pas connaissance de la notion d’alter que vous relatez dans votre site). Par la suite, j’ai pris du recul avec lui en me disant que c’est peut-être moi le problème, et que je dois apprendre à me contrôler davantage pour ne pas commettre l’irréparable.

 

Quand mon deuxième fils est né et a grandi, j’ai remarqué qu’avec lui je ne me comportais pas de la même manière pourtant je les aime tous les deux. Mais l’aîné avait le don de réveiller en moi de la rage et je ne savais pas pourquoi. Pourtant la plupart du temps les faits que je lui reproche ne sont pas si graves que ça, en tout cas pas au point de susciter une telle colère chez moi.  Pour me calmer je priais beaucoup pour demander de l’aide à Dieu.

 

Quand j’ai démissionné en 2021, mon fils aîné allait fêter ses 13 ans, j’avais du temps libre et je me consacrais à la lecture et à l’écoute des audio et vidéo de votre site et d’autres sites web. Un jour j’ai commencé à écouter « Histoire de pouvoir » de Carlos Castaneda. J’étais passionné par les écrits de Carlos Castaneda bien qu’il m’ait fallu les réécouter plusieurs fois pour pouvoir saisir ce qui est dit.

 

A travers l’écoute de « Histoire de pouvoir », j’ai pris connaissance de la notion du double (que je prends pour notre supraconscience, vous pouvez me corriger si ce n’est pas le cas). J’ai compris les notions de dimension et de temps lié à nos différents états de conscience (« le temps du tonal est différent du temps du nagual »). Ci-dessous, je cite un passage suivant du livre afin de vous expliquer ce que j’ai vécu après l'avoir écouté et compris :

 

Dans le chapitre « Rendez-vous avec la connaissance » :

 

 « Don Juan ajouta que don Genaro était capable d’accomplir des prouesses extraordinaires à certains moments.

– Il y a des fois où Genaro n'est pas Genaro, mais son double, dit-il.

Il répéta cela trois ou quatre fois. Puis tous les deux guettèrent ma réaction imminente. Je n’avais pas compris ce qu’il entendait par « double ». Jamais auparavant il n'y avait fait allusion. Je demandai une explication.

– Il y a un autre Genaro, expliqua-t-il.

Tous les trois nous nous regardâmes les uns les autres. Je fus pris d'une grande appréhension. D'un mouvement des yeux, don Juan me poussa à parler.

– Avez-vous un frère jumeau ? demandai-je, en m'adressant à don Genaro.

– Bien sûr, dit-il. J’ai un jumeau, un cuate. Je n'arrivais pas à déterminer s’ils étaient vraiment sérieux. Tous les deux gloussaient avec l'abandon des enfants qui sont en train de faire des farces.

– Tu peux dire, continua don Juan, qu'à ce moment précis Genaro est son jumeau.

Cette affirmation provoqua une crise de rire formidable. Mais je ne pouvais pas partager leur joie. Mon corps tressaillit involontairement. Don Juan dit d'un ton sévère que j'étais trop pesant et que je me prenais trop au sérieux,

– Laisse tomber, m’ordonna-t-il sèchement. Tu sais que don Genaro est un sorcier et un guerrier impeccable. Il peut donc accomplir des exploits qui, pour le commun des mortels, seraient impensables. Son double, l’autre Genaro, est un de ses exploits. J'étais interloqué. Je ne pouvais pas concevoir qu'ils étaient tout simplement en train de se moquer de moi. Après avoir réfléchi pendant longtemps sur ce que j’allais répondre, je demandai :

– Est-ce que l’autre est comme soi-même ?

– L’autre est soi-même, répliqua don Juan. Son explication avait pris une tournure incroyable et pourtant elle n’était pas, à la vérité, plus incroyable que tout ce qu'il faisait.

– En quoi est fait l'autre ? demandai-je à don Juan après quelques minutes d’hésitation.

– Il n’y a pas moyen de le savoir, dit-il.

– Est-il réel ou bien c'est une simple illusion ?

– Il est réel, naturellement.

– Serait-il donc possible de dire qu’il est fait de chair et de sang ? demandai-je.

– Non, ce ne serait pas possible, répliqua don Genaro.

– Mais s’il est aussi réel que moi...

– Aussi réel que toi ? s'exclamèrent don Juan et don Genaro à l’unisson. Ils se regardèrent et furent pris d'un tel rire que je crus qu’ils allaient tomber malades. Don Genaro jeta son chapeau par terre et se mit à danser à la ronde. Sa danse était agile et gracieuse et, pour quelque raison inexplicable, elle était extrêmement drôle. Sa drôlerie résidait peut-être dans les mouvements « professionnels » exquis qu’il exécutait. L’incongruité était si subtile et en même temps si remarquable, que je me pliais en deux de rire.

– L’ennui avec toi, Carlitos, dit-il en se rasseyant, c'est que tu es génial.

– Il me faut savoir ce qu'est le double.

– Il n'y a pas moyen de savoir s’il est fait de chair et de sang, dit don Juan. C’est ainsi parce qu'il n’est pas aussi réel que toi. Le double de Genaro est aussi réel que Genaro. Tu vois ce que je veux dire ?

– Mais vous devez bien admettre, don Juan, qu’il doit y avoir une manière de savoir.

– Le double c'est soi-même ; cette explication doit suffire. Si tu voyais, tu saurais pourtant qu’il existe une grande différence entre Genaro et son double. Mais une personne ayant sa tête peut même imaginer que la différence puisse être évaluée en chair et en sang. Pour un sorcier qui voit, le double est plus lumineux.

Je me sentais trop faible pour poser d’autres questions. Je posai mon carnet par terre et pendant un moment je crus que j’allais m'évanouir, J’eus la vision d'un tunnel ; tout autour de moi était noir, à l’exception d'une tache ronde, comme une scène éclairée devant mes yeux ».

 

Pendant la nuit je me suis endormie et j’ai fait un rêve où j’ai eu la même vision que Carlos Cantaneda à savoir : « un tunnel ; tout autour de moi était noir, à l’exception d'une tache ronde, comme une scène éclairée devant mes yeux ».  Devinez ce que me montrait la scène éclairée ! : Une foule s’était attroupée autour de deux personnes. L’une d’elle était un homme armé d’une hache qu’il avait soulevée avec les deux mains pour frapper l’autre qui lui avait tourné le dos. Celui qui avait le dos tourné, j’ignorais si c’était un homme ou une femme, mais c’était moi parce qu’avant même que le coup de la hache n’atteignit mon dos j’étais sortie de mon corps et j’observais la foule. J’entendais les cris hystériques de la foule, il s’en est suivi une accélération de mon rythme cardiaque qui m’a fait sursauter du lit. Quand je me suis réveillée, mon cœur battait très fort et je transpirais. J’avais compris que dans une ligne temporelle c’est de cette manière que j’ai été tuée. C’était comme une exécution.

 

Ce n’est pas tout, mon fils aîné avait l’habitude de visionner des émissions à la télé qui parlaient de scène de crime, qui relatait des faits divers sur des crimes commis etc…, et j’avais l’habitude de lui faire des reproches. Je lui disais souvent qu’il aimait trop regarder des scènes violentes et que cela n’était pas bon. 

Quand je me suis réveillée de ce rêve où j’étais tuée avec une hache, les images sont restées dans ma tête et je rêvassais, j’étais comme dans un état second. Lorsque j’étais entrée dans le salon, mon fils aîné qui était réveillé en premier était en train de regarder une chaîne de télé nommée « Crime ». A la vue de l’image du logo de la chaîne sur le côté supérieur de la télé, j’étais comme frappé par une pensée m’indiquant que c’était lui l’auteur du crime dans mon rêve. Et juste après, j’ai ressenti une douleur atroce dans le dos entre les omoplates exactement là où la hache avait frappé.

Ne pouvant plus me tenir debout je suis retournée au lit me coucher. Mon ex-mari (à l’époque je n’avais pas encore divorcé) m’avait proposé d’aller voir un médecin mais je lui avais demandé de me faire un massage du dos avec des huiles et j’avais attendu que la douleur s’estompe. L’idée que mon fils d’aujourd’hui m’avait tué dans une autre ligne temporelle était tout simplement énorme et il m’a fallu des semaines pour intégrer cela. La notion d’alter m’a permis de comprendre beaucoup de choses. Et j’ai fini par déduire que la colère noire que je ressentais dans les interactions avec mon fils venait peut-être de cet alter qui a été tué dans cette autre ligne temporelle. Dans les jours qui ont suivi cette prise de conscience, notre relation s’est beaucoup apaisée et il s’est de plus en plus rapproché de moi.

 

Un autre élément que cette scène que j’ai vu dans le rêve m’a permis de conscientiser, c’est ma peur des mouvements de foule. J’ai remarqué que depuis l’enfance j’ai toujours eu peur des foules sans savoir pourquoi. Quand il y avait une grève à l'école, je m'arrangeais pour quitter les lieux avant qu’on ne fasse sortir les élèves. Un jour j'ai accompagné ma mère au marché, j’avais environ 13 ans, une bagarre s’est déclenchée dans une allée qui faisait face à l’allée où nous nous trouvions. Quand j’ai entendu la foule crier j’étais prise de panique, obnubilée par la peur je me suis éloignée. Ma mère a dû me chercher un peu partout et quand elle m’a retrouvé j’étais en sueur avec le cœur qui battait à rompre comme ce qui m’était arrivé dans le rêve quand la foule avait crié. D’ailleurs elle a raconté la scène insolite à tous les membres de ma famille qui se sont moqués et ont beaucoup ri.

 

Quelques jours après ce rêve, un jour que je faisais seule mes courses au marché, une bagarre s’est déclenchée non loin de moi, quand j’ai entendu les cris je me suis retournée brusquement pour voir et puis j’ai continué mon chemin tranquillement. Il n'y avait plus toutes ses sensations de peur panique. Surement que cette fois l’information a été intégrée.

 

Sur ce je vais m’arrêter là et vous souhaite que ces écrits vous trouvent dans de belles énergies.

 

A très bientôt, je l’espère.

Saquane-Diarra

 

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