Tu es la porte et la clé
*Leitmotiv du personnage Ushe dans la série colombienne "Frontera Verde“ réalisée par Ciro Guerra
Les expériences de Laurence T et de Chan, à propos des parasitages, qui entravent notre travail alchimique résonnent fortement en moi, car je vis exactement ce qu’elle décrivent. Le monde de la prédation est très fort pour me ligoter, de plein de façons, tant et si bien que là où mon âme a besoin du mouvement créatif de la vie, il n’y a plus qu‘inertie et manque d’énergie. Je ne connais que trop bien la guerre qui fait rage là où l’écriture est censé exprimer, ordonner, récapituler et acter mon travail.
Cette fois, une série est venue à ma rescousse ! Visionner "Frontera Verde“ a libéré ma voix (e) par résonance. C’est pourquoi je commence par parler du film, avant de partager mon expérience.
Synopsis : Quand son enquête sur quatre féminicides entraîne une jeune détective de Bogotá au fond de la jungle, elle y découvre la magie, des nazis... et même ses propres origines.
Mon évaluation :
Une réalisation créative, riche et passionnante. Recèle beaucoup de vérités, la fréquence SDA y est forte.
La thématique principale est le travail de l’Alchimiste, en quête de conscience et d’équilibre. Le personnage principal est la jungle, "la mère", dans laquelle réside la force qui unit ce qui est au dessus et en dessous de nous (…) Ce lieu où seul nous, les éternels entront (…) c’est la conscience de l’univers'.
Yua et Ushe sont les gardiens et détenteurs de cette connaissance, principe masculin et féminin, ensemble, anagramme de Yeshua, les "fils ardents de la vie". D’ailleurs, l’anagramme est un procédé stylistique très utilisé dans l’ésotérisme et l’alchimie, pour cacher le sens (l’essence). En langue Shona (une des 16 langues officielles d’Afrique), Yua veut dire "toi", Ushe veut dire "Royaume". Tu es le royaume. Ils sont capables d‘entrer dans une dimension parallèle, en se connectant à la jungle. Yua, rétablit l’équilibre masculin/féminin, en intégrant Ushe, en l’initiant et lui transmettant la connaissance. Il combat Joseph, un scientifique nazi, qui cherche à s’emparer de ce monde, il échoue. Ushe elle, avec Helena, nouvellement initiée, lui ouvrent la porte car "Tu ne peux le battre qu’ici". Le prénom Joseph veut dire "qui fera croitre". Joseph incarne le monde SDS, qui cherche à croitre et contrôler, à perpétuer un monde plafonné en violant l’accès de la conscience de l‘univers. Yua et Ushe incarnent le monde SDA, portés par le coeur, ils respectent la Vie, ils sont la Conscience, éternels. Ushe laisse entrer Joseph dans sa bulle, et c’est par l’acceptation, l’autonomie émotionnelle et la confiance que les ténèbres se dissipent.
Et plein d’autres choses…
Aout 2019, je décide. Et j’arrive dans l’Aude. Je loge dans une petite bergerie aménagée, assez confortable, mais sans l’eau courante, ni l’électricité. La maisonette, presque troglodyte est couchée au milieu de la garrigue, au pied des impressionnantes gorges de Galamus. La nature est sauvage et la vue époustouflante. Mes seuls voisins sont les insectes, les sangliers, et parfois une famille de vaches. Je me ravitaille en eau au village, je m’éclaire à la bougie, et à la lampe à pétrole.
Tout est paisible et vivant. Je dialogue avec les insectes, les plantes, les pierres. La nature m’accueille et m’aide à ouvrir en moi un espace/temps infini. Les araignées de la maison veillent sur mes nuits, les grosses pierres des murs me projettent des histoires d’hommes et d’animaux. les sauterelles s’installent entre les essuies-glace et accompagnent mes trajets en voiture, les mantes m’observent et je me rappelle la tendresse. Les plantes libèrent leur parfum lorsque je pose le regard sur elles. Les arbres prennent la forme d’ours, animal emblématique de la force, de la connexion, de la transition, et de l’alliance des opposés. J’éprouve la joie pleine et profonde d‘être chez moi, dans mon coeur et dans mon corps. Je me rappelle que lorsque je danse au son des percussions, je cherche à retrouver le rythme primordial où coeur humain et coeur de la terre se confondent. Je me souviens de ma vie de danse, elle était mon métier pendant 10 ans, et mon canot de sauvetage ainsi que le cordage qui me maintenait dans la matière.
Et la Peur est là aussi, en moi! Ainsi que le doute, l’auto-jugement, le désespoir, la souffrance. La familière force prédatrice s’exprime depuis l’espace/temps fini qu’est mon mental égotique.
Les peurs de la nature, de l‘isolement, de l’aggression, de mourir, sont simplement l’expression d’une entité terrifiée. Je ressens dans mon corps sa souffrance, et je compatis sincèrement. Je connais la peur du manque. Je sais la difficulté de s’engager dans l’inconnu, et je sais la douleur de mourir à quelque chose.
J’appelle Hélène pour lui annoncer mon arrivée dans l’Aude, je lui verbalise ce cri intérieur "au secours !“ Elle perçoit cette détresse, elle la connait. "aies confiance"
Là aussi j’éprouve la joie d’être à ma place. Je suis dans l’eau, mais j’ai encore pieds. Et tout est en place pour me mettre à nager, à traverser les océans tumultueux de peurs, colère et douleur qui m’occultent les berges d‘un nouveau monde.
Je rencontre enfin les Léos, et de fait je les re-trouve, parce que je les re-connais. Chacune et chacun me le confirme à sa façon singulière et complémentaire. Ils sont là, présents à eux-même et aux autres. Ca fait un bien fou et c’est étrange en même temps !
Les premiers échanges, physiques, verbaux, énergétiques, émotionnels, sont englobés dans, découlent de, et provoquent, tout à la fois, une onde douce et active. J’ai plus que jamais la sensation d’être partout à la fois, en temps et en espace. Je perçois et je passe d’une ligne temporelle à une autre, avec la conscience du chronos et du kairos dans le même mouvement. Chaque Léo répond à une de mes fractales d’âme et souvent plusieurs. Chaque conscience individuelle qui s‘exprime depuis son univers et avec son propre langage, est en mesure de communiquer avec une autre conscience, d’un autre univers et qui parle une autre langue. Comme une traduction en simultanée entre les représentants de plusieurs pays du monde, réunis physiquement et par vidéo-conférence. C’est pour l’instant la meilleure image que je trouve pour décrire cela !
Me vient là une analogie avec les insectes, reliés par l’esprit de ruche. À la différence que la ruche humaine, certes collectivement reliée, l’est d’autant mieux, de par la force et la tonalité particulière de chaque conscience individuelle. L’unité tribale ?
En rentrant, je suis extrêment fatiguée, et je me sens différente, comme si un agencement interne était en route. Je fais le lien à ce moment-là avec le concept de "point d’assemblage", développé dans l‘enseignement de Don Juan à Castaneda : il serait un point lumineux situé dans l’aura de l’individu par lequel passent nos perceptions du monde. Le travail chamanique permettrait de faire bouger ce point (même de façon infime) générant un changement de perceptions.
Ca me parle. J’ai un ressenti différent de mon propre corps, je me sens comme décalée par rapport à lui et en même temps toujours dedans, mais j’ai du mal à expliquer ce phénomème nouveau. Un peu comme si mes yeux n’étaient plus exactement dans leur orbite, mais que je n’avais pas besoin des orbites pour bien voir !
Au fur et à mesure de cette transformation, malaise et peurs grandissent en moi. Mon mental s’emballe, mon corps s’agite, les pensées stériles tournent en boucle dans ma tête, la frénésie compulsive de "faire" s’empare de mon corps, je me quitte, je m‘échappe de moi-même. Pendant des heures. Jusqu’à ce que mon pied gauche, chaussé d’une tongue en plastique trempée de pluie, glisse sur l’escalier carrelé de la cuisinette. Je n’ai rien vu arriver, j’ai entendu le bruit de la vaisselle qui se brise, et de mes fesses s’abbattant sur le sol. Moment de flottement qui me semble durer une éternité. Je ne sais plus rien, je ne comprend rien. Je ne sais même pas si je suis morte ou vive. Je reprends un peu mes esprits. Je vois mon corps étendu, couvert de débris de verre, je sens mes reins contre les marches, tandis que le bas de mon corps est sur le sol. Je réalise la gravité potentielle de la chute. Je n’ose pas bouger. J’ai peur, d’être handicapée, de mourrir, de ne pas pouvoir ramper jusqu’au télephone pour appeler du secours. J’ai même peur de vérifier mon état. Je finis par entrer en moi et demander une vérification. Ca à l’air d’aller. Je commence à bouger doucement mon corps. La douleur est aigue. Je finis par réussir à me lever. Je reste sonnée. Le choc est inoui. La seule position non douloureuse est la position allongée sur le côté. Je passe le reste de la journée au lit. Je suis désormais obligée de stopper net le corps et la tête, je comprend que j’étais complètement pilotée par mon prédateur. Le choc à cassé l’hypnose. J’ai repris la main, je suis revenue à moi. Cette chute aurait pu très mal se finir, et par miracle, je m’en sors avec des bleus et quelques égratignures. Par miracle, je suis tombée à plat sur le fessier, la douleur a complètement disparue au bout de 2 jours.
Manipulation précisément ciblée par l‘enje ? Ca y ressemble, d’autant que c’est la deuxième fois que je vis quelque chose comme ça. Il y a quelques années, ma trapéziste de fille qui faisait des exercices d’étirements, lance une jambe en arrière avec élan. Le pied rencontre ma tête. J’entend le bruit sourd de la collision, et un craquement au niveau de ma nuque C’était si violent que l’espace d’un instant j’ai cru que la tête s’était décollée du tronc ! Le choc a stoppé net un mental fou. Par la suite il a permis une réïnitialisation interne ! Autrement dit, après avoir court-circuité le prédateur, le choc m’a permis de me reconnecter à mon essence.
Définition de réinitialisation Larousse : Redémarrer (un ordinateur, par exemple) après un blocage ; rétablir (un système informatique, une application) dans son état initial.
Ma chute dans l’aude-là, cible le corps, cette fois le reboot est complet !
Alors ça fait un mal de chien et j’imagine que le choc doit être proportionnel à la puissance de l’emprise/hypnose/sommeil du corpus prédateur.
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Jules (samedi, 07 septembre 2019 12:35)
J'ai rencontré la tribu début août , consciemment ce n'était pas mon objectif et inconsciemment sa été fait en mode camicase !
J'ai bien ressenti tout les symptômes dont tu fais état, mais contrairement à toi je n'ai pas eu la chance si je peux le dire ainsi de recevoir un choc physique qui aurait fait stopper cette sensation d'être sur un cheval fou...
J'ai été pris par la culpabilitée et autres programmes...
Grâce au souvenir d' une parole de Jénaël, j'ai réussi à changer de rythme, à me recentrer.
Pour l'instant je me suis remis en mode hermite dans ma tanière et j'avance pas à pas...
Merci pour ce témoigne qui m'est apparu clairement !