Témoignage 513 - Sylfaen - Au banquet de mes cellules

Début janvier, j'avais demandé à mes Instances Supérieures de m'aider à débuter le régime cétogène. J'ai pris mon temps pour décortiquer l'information à ce sujet sur le site, et il y a "matière" ! Merci pour tant de partages les Léos !

 

Je n'ai pas noté en moi de résistances importantes, ni vu d'alter pointer le bout de son petit nez tout de suite. Tiens, j'ai été entendue ? Chouette, je m'y mets, d'autant plus que je pratique le jeûne intermittent depuis quelques années.

Branle-bas de combat dans la cuisine et le frigo, tour d'horizon des ingrédients indispensables en cétogène, tri  et mise à la poubelle du sucre caché (j'avais banni le sucre blanc ou roux depuis longtemps), bref place nette est faite pour accueillir le nouveau.

 

Le dernier régime en date était une alimentation hétéroclite avec très peu de lipides et de gluten, faite d'aliments répondant aux envies corporelles et... d'habitudes dans la facilité installées depuis belle lurette. C'était devenue mécanique, inconscient. 

Prise de conscience soudaine et arrivée d'un alter gastronome ! J'ai donc débuté le régime "céto" progressivement, et pendant le temps d'adaptation, remarquai que mon domaine culinaire était totalement passé à la trappe, les repas préparés le plus vite possible car j'avais horreur de cuisiner. Du moins, percevais-je que c'était du temps de perdu devant mes casseroles. Je note au passage l'arrivée d'une alter : celle qui n'en pouvait plus de faire la cuisine pour sa famille nombreuse, reléguée en parfaite bobonne sans droit de parole, frustrée et malheureuse. Tiens donc, comme c'est intéressant ! Je l'accueille et lui permet de s'exprimer. Quel libération !

 

Bien antérieurement, un régime végétarien pur et dur avait fini par provoquer au final un rejet de la nourriture, à tel point que je m'étais préparée à ne plus du tout manger. Çà c'était installé insidieusement, et bien entendu, je n'avais pas remarqué l'anesthésie liée à cet aspect, n'ayant pas la connaissance de la prédation. J'étais devenue le steak (végétal ?) de mes prédateurs, avec tout ce que cela comporte de portes relationnelles fermées, la peur d'être jugée différente...

 

Donc mon alter gastronome arrive,  avec de nouveaux outils et de nouveaux ingrédients. Je suis surprise d'avoir plaisir maintenant à cuisiner et expérimenter les recettes, redécouvrant au passage des saveurs oubliées et bannies avec force antérieurement. Des souvenirs d'enfance font même parfois surface, comme la madeleine de Proust mais sans la madeleine, lorsque dans ma famille aux nombreux travailleurs de force l'on mangeait de la bonne graisse, de la bonne viande, etc. Hormis les desserts trop sucrés, je m'aperçois qu'une partie de la base du cétogène était présente chez mes grands-parents lorrains. Puis l'après-guerre a permis aux enfants qu'étaient mes parents de se "rattraper" à leur façon puisque comme je l'ai indiqué, le sucre était trop présent.

 

Qu'importe, mes cellules aujourd'hui portent une mémoire ancienne, celle de cette vie ou petite fille, les odeurs de cuisine étaient incroyables. Puis, des mémoires encore plus anciennes : des banquets autour de feux sous les étoiles : mes ancêtres vivent en moi.

 

Je prends conscience aujourd'hui que le régime végétarien auquel je me suis soumise antérieurement était comme une inquisition culinaire, reléguant la joie de mes cellules en une prison terne et sans vie. Quel alter a vécu le manque de nourriture pour exprimer cela ? Ce même alter qui n'en revient pas de faire bombance aujourd'hui !

 

3 semaines après ma décision et la mise en place du régime cétogène, je sens mes cellules frémir lorsque vient l'heure du repas, même si fatigue, manque de salive, soif intense et irruptions cutanées commencent à se manifester. Je ne suis pas inquiète.

 

Je prends conscience également de l'impact de la nourriture sur ma vie, psychologiquement et moralement. Lorsque j'étais sous régime végétarien, faire les courses était devenu au fil du temps une corvée. Le cœur n'y était plus. Je m'étais limitée, par méconnaissance, et cependant, devais certainement passer par là pour parfaire l'expérience des extrêmes qui mènent au centre de soi, et ce par le biais de l’alimentation. 

 

En cétogène, c'est donc un véritable sursaut en moi, comme un réveil des papilles et des cellules qui n'attendaient que cela. Je note que mes rêves sont de plus en plus "peuplés" et rythmés, que je deviens moins sujette au froid. Mon ADN aura surement des révélations à me faire, alors j'attends patiemment le moment en continuant à observer ce qui se passe intérieurement. 

 

Comme quoi, le domaine culinaire permet de révéler aussi certains aspects de soi, et cela me surprend agréablement. Le lugol viendra bientôt enrichir l'expérience, à chaque jour son apport de nouveautés.

 

Sylfaen (56)

Écrire commentaire

Commentaires: 0