La semaine dernière, un vent violent a soufflé sur la région pendant quelques jours. La rue dans laquelle j'habite est bordée de chènes, plus ou moins agés.
Un matin, le calme revenu, une énorme branche est tombée en travers de la rue, rendant l'accès impossible aux quelques habitations du voisinage.
Un artisan devait venir à mon domicile pour une intervention sur un appareil de chauffage. Ne pouvant accéder chez moi, il laissa sa camionnette à l'entrée de la rue, et sonna chez moi, furieux que cette branche LUI barrait le passage.
immédiatement, j'ai senti être happée par son prédateur, qui a cherché à provoquer chez moi la même colère. Ou était-ce le mien ? un alter agressé ? Mon plexus a vibré, et j'ai bien failli rétorquer que ce n'était pas de ma "faute", réveillant au passage mes alters culpabilité, injustice, rebelle, guerrière prête à brandir une épée ; en une fraction de seconde ! cela aurait pû se terminer par un conflit verbal, des émotions exacerbées et au final, une journée teintée de sombre. Je remarquais au passage les rayons du soleil, une clarté salvatrice après ces quelques jours de pluie ininterrompue.
Je ne m'attendais donc pas à l'assaut, d'autant que je n'avais pas vu l'attaque arriver. "Toujours s'attendre à une attaque, l'identifier, et parer l'attaque", n'est-ce-pas ?
Je pensais plutôt avoir été dans de bonnes dispositions, prête à accueillir le spécialiste pour son intervention. Aurais-je été en colère ces derniers jours, et ne l'aurais-je pas remarqué ? Et bien sûr ! les conditions météo ne me permettaient pas de sortir dans la nature, devenue une vraie pataugeoire !
La surprise passant, j'ai senti un alignement puissant qui venait de loin. D'un ton ferme, sans agressivité, je proposais à ce monsieur d'aller demander au propriétaire de l'arbre de faire le nécessaire. Ainsi, Monsieur l'artisan pourrait repartir après son intervention. (Ceci dit, j'apprécie de plus en plus la possibilité de m'exprimer ainsi. J'ai longtemps porté un bâillon éducatif et bien programmé !)
Ce fut chose faite, il put repartir, moins en colère, la rue dégagée de tout obstacle.
Une fois seule, repensant à cet incident, je pris conscience que ma vigilance avait baissé ces derniers jours de forte pluie, j'étais en colère et mon confinement à domicile prenait une tournure de prison. Bonjour l'alter !
Après coup, je me suis sentie bien petite, pas au sens diminuée, mais en humilité et en gratitude pour l'enseignement-éclair du matin. Mes alters agressés ne m'avaient pas fait réagir comme ils auraient voulu, aucune colère n'agissait plus. Je les ai salué et remercié, ainsi que le prédateur.
Il a fait beau et doux toute la journée.
Cela ne s'arrêta pas là.
L'incident eu pour conséquence un autre enseignement : la branche, en tombant, sectionna les fils internet et téléphone du lieu-dit, laissant quelques voisins sans moyens de communication.
Exceptée pour mon domicile, mes lignes n'ont pas été touchées... Je suppose qu'il est desservi par d'autres lignes.
Je constate que les plus touchés d'entre nous sont les voisins toujours en action, n’arrêtant jamais leurs activités, n'ayant comme ils le disent , "pas une minute pour eux". Ils sont majoritairement dans le "faire". Contrairement à moi, qui ne travaille pas et dispose de temps pour un travail d'introspection, menant mes activités à un rythme moins effréné. J'ai assez "donné" lorsque je travaillais...
Mais voyons, Sylfaen, tu es concernée ! et que fais-tu de la communication ? (il est vrai que j'ai du mal à communiquer.)
La rue barrée, les lignes téléphoniques et internet coupées sont bien des symboles : stopper l'agitation, le "faire", se poser pour être. L'agitation de mes pensées ; communiquer les uns avec les autres. Je ne suis pas touchée par la panne décrite plus haut, mais suis en panne de communication ! Et mes émotions ? aurais je besoins de pleurer ? Les apparences sont parfois trompeuses.
Lorsque le faire prédomine dans un lieu, l'univers concourt à ramener l'équilibre, avec l'aide de nos prédateurs et de nos alters.
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