Témoignage 321 - Johannes - Le reflet du gant

 

L’autre jour, en conduisant ma petite famille chez des amis, mes enfants chahutaient gaiement sur les sièges-arrière. Je riais avec eux. Soudain, un cri strident provoqua une décharge électrique violente dans mon corps. Secoué et en parvenant à me ressaisir promptement, je signalai très calmement aux enfants que je ne pouvais pas supporter de telles acclamations lorsque j’étais au volant et leur priai de modérer leur clameur !

 

Quelques minutes plus tard, alors que nous nous amusions de nouveau allégrement, un nouveau cri perçant jaillit de leur gorge. Je fus alors piquer au vif de mes nerfs et plantai les freins (après avoir vérifié qu’il n’y ait pas de danger), pour les gronder ! 

 

Ma réaction, car c’en était une, eut l’effet de plomber totalement l’atmosphère, même si je me ressaisis très vite pour adoucir énormément mon message. Pour mes enfants, ce fut un choc et je n’en avais que partiellement conscience.

 

Après notre visite, en rentrant à la maison, je me suis aperçu, (comme par hasard) qu’il me manquait un gant ! Je venais d’acheter une super paire très onéreuse quelques jours plus tôt. J’étais perturbé et ressentais de la colère contre moi.

Le lendemain, je ne l’avais pas retrouvé. Alors j’ai repassé le film de ce qui s’était déroulé sous mes yeux depuis notre départ d’hier.

J’ai vu que mes enfants avaient été plus atteint que je ne l’avais perçu, j’ai vu que j’avais été le « vecteur » de violence face à eux. Emotionnellement, j’étais touché et j’ai pleuré du mal qu’on pouvait faire aux enfants sans le réaliser ! Quelques scènes de ma propre enfance sont remontées à la conscience. 

 

Peu après, j’eus l’idée que ce gant aurait pu tomber de ma poche lorsque nous étions allés faire une course au supermarché le jour de la visite chez des amis, mais je n’y croyais pas vraiment. 

 

Le lendemain seulement, j’ai enfin fait le lien, j’ai réalisé que je n’avais pas mis de gant en parlant à mes enfants!!! Mon gant droit pouvait bien me faire défaut, pardi ! Celui qui habille la main droite, celle qui donne, qui agit et qui représente, pour moi, le côté masculin, manquait. 

 

Motivé cette fois, j’appelai le magasin où nous nous étions rendus deux jours avant. Le vendeur me confirma qu’il avait bien vu mon gant sur le parking et qu’il était encore là ! Je n’en revenais pas.

 

Notre amie m’a renvoyé mon gant par poste. Et je suis devenu plus présent et d’avantage vigilant pour signaler à temps et avec tempérance aux enfants de ne pas crier. Ça m’arrive maintenant souvent. Je parviens à répondre calmement, de façon naturelle. J’ai plus de marge. 

 

Merci la Vie !

Johannes (inscrit au cénacle - Suisse)

 

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