Suite au partage d'Anna : Faut-il créer sa propre vie ou se contenter d’être un acteur éveillé de ce qui nous arrive au jour le jour ?
Anna, je voudrais juste rebondir sur une expression que tu as écrit : "...d'avoir toujours l'impression d'être en dehors de sa zone de confort...".
Il fut un temps pas si lointain où je lisais ou entendais régulièrement cette phrase "il faut sortir de sa zone de confort", je ne comprenais pas, ou plutôt elle me plongeait dans des remises en question sans fin, je dirais aujourd'hui qu'elle me culpabilisait cette phrase.
Que fallait-il faire ? Est-ce que je devais tout plaquer, prendre mon sac à dos et partir droit devant, mais pour faire quoi, aller où ? Est-ce que c'est ça que j'avais envie de vivre ? Est-ce que c'était ça "sortir de sa zone de confort"...?
En fait j'ai fini par comprendre que je n'interprétais cette expression que par le côté matériel, plus de voiture, plus de maison, plus d'argent. Là c'était sûr, je sortais d'un "confort" mais qui n'était que matériel, ça sonnait faux, et je culpabilisais encore. Jusqu'à ce qu'un soir en méditant encore là dessus, je me suis dit qu'en fait je vivais dans une inconfortabilité permanente, que j'ai une maison ou pas, un boulot ou pas, une voiture ou de l'argent ou pas.
Et ce verbe que j'aime particulièrement m'est revenu en tête, bouleverser, bouler et verser, mettre sens dessus dessous, constamment défaire les pièces du puzzle pour les ré assembler jusqu'à ce que la vue d'ensemble me permette d'aller encore un peu plus loin en moi, pour encore bouler et verser et redéfaire les pièces du puzzle à l'aune de nouvelles compréhensions qui me permettent d'avoir une vue d'ensemble encore plus élargie, et comprendre que ça ne s'arrêtera jamais, que c'est ça, pour moi, ce que tu appelles le "oui".
Que tourner le dos à tout ce et tous ceux qui m'entourent serait une fuite, puisque je vis dans une zone permanente d'inconfort, la 3D, la matrice, ce monde là, aujourd'hui, tel qu'il est. Et j'en ai eu envie très souvent de fuir, jusqu'à en pleurer, mais pas de larmes libératrices, des larmes de Caliméro qui trouve que la vie est trop injuste.
Je suis passée de "victime de l'injustice de la vie" à l'acceptation de la "zone d'inconfort" que j'ai demandé par un "oui" dans cette existence ci, et tous les jours où je m’apitoie sur "mon triste sort", il me faut me rappeler à ce "oui" en moi, qui n'a pas été formulé de la même façon que toi, mais au fond c'est la même demande profonde.
Muriel S
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