Quand le masculin initie le changement… par Christine H

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Après de longs mois d’observation, de lectures et de vidéos regardées sur le Réseau Léo, les événements se sont accélérés, précipités et il devenait indispensable de passer par l’écriture et le partage de mes expériences.

Pourtant, je sens encore de la résistance. Même ce soir, avant de m’y mettre, pleins d’obligations sont venues se bousculer dans ma tête pour faire autre chose. Mais cette fois, j’y suis et bien décidée à écrire mes prises de conscience à travers les expériences de ces dernières mois.

 

La rencontre avec les écrits de Sand et Jenaël remonte à 2015. A l’époque c’est en cherchant sur internet des informations sur le livre de Gitta Mallasz « Dialogue avec l’Ange » que je découvre les « Dialogues avec notre ange » du site « Bienvenue sur la nouvelle terre ». Interpellée par le partage des expériences de ce couple qui résonne de façon très particulière en moi, je lis régulièrement leurs textes, attendant avec impatience un nouvel épisode. Jusqu’à ce jour où envisageant de revenir de façon stricte à une alimentation végétarienne, je découvre abasourdie par la synchronicité le dialogue N°39 « Rat, fraises et télomères et le secret de l’ADN poubelle ». Généticienne de formation, ce qu’ils partagent me parle tellement que ça met un coup d’arrêt à mon désir de m’engager à nouveau dans la voie du végétarisme.

 

De fil en aiguille, mon désir d’aller plus en avant dans cette compréhension va nous pousser, mon mari Stéphane et moi à passer quelques jours à Rennes-les-Bains en mai 2016 avec l’objectif de rencontrer Sand et Jenaël. Cette rencontre me bouleverse. Je sens que c’est dans la voie SDA que je veux m’engager mais je n’arrive pas à voir encore tous les programmes qui m’enferment.

 

Nous avons eu la chance d’accueillir une des premières rencontres du Réseau Léo à la maison en juillet 2016. Mais je ne suis pas à l’aise avec les partages filmés et la peur de ce que l’on va penser de moi me paralyse. Mon prédateur que je n’identifie pas complètement me fait me mettre en retrait. Et cela pour de longs mois…

 

Je vais pendant plus d’un an, poursuivre mes activités « amour et lumière » à travers des stages, formations, rencontres, ateliers, partages, conférences en tout genre qui m’apportent une gratification, m’illusionnant dans le rôle de sauveur que je n’identifie pas encore. J’aide les autres, je suis donc forcément dans mon chemin de vie. J’adhère au programme « vous êtes venu pour aider les autres. » Sans réaliser à quel point cela commence à me peser, m’éloignant du réel travail d’unification à faire à l’intérieur de moi.

 

Je ne me sens pas prête à franchir le pas du traitement à l’iode, ni à passer de façon plus radicale à un régime paléo-cétogène, même si on a réintroduit plus de viande dans notre alimentation et que l’on tend à diminuer l’apport en glucides.

Et puis fin août 2017, lors d’un énième stage, je réalise que je n’en peux plus. J’aspire à autre chose, sans vraiment identifier quoi. Le premier acte que je pose, c’est d’annuler le stage suivant. Mais je ne me sens pas très bien, une première vague de culpabilité m’envahit. Je cherche encore quoi faire à l’extérieur…

 

En septembre, les choses s’accélèrent dans mes prises de conscience. Je partage avec Stéphane mon désir de commencer la prise d’iode. Il se sent prêt lui aussi. Paradoxalement, je lui délègue la charge de prendre les infos sur le site, de commander les produits et de me faire un topo pour démarrer. Je n’arrive pas à lire une seule ligne sur les protocoles de prise d’iode.

Je sais que je veux m’engager dans ce traitement à l’iode mais en même temps, je cherche encore quoi FAIRE à l’extérieur. Émotionnellement, je me sens envahie, avec un besoin d’être rassurée, cherchant à l’extérieur la validation des réponses que j’entrevois à l’intérieur mais que je ne me donne pas le droit d’écouter. C’est dans ce contexte que je profite d’un désistement pour un RDV avec un médium. Mon prédateur a bien senti mon désir de m’engager dans la voie SDA et il tente de me décentrer par un discours extérieur, réactivant les programmes de sauveur en appuyant sur ma culpabilité.

 

Ce soir, alors que j’écris pour la première fois mon vécu, mes deux filles de 14 et 9 ans ont besoin de pleurer. J’accueille leurs pleurs en les prenant dans mes bras et en mettant avec elles des mots sur ce qu’elles ressentent.

La grande est pleine de culpabilité de prendre plaisir à faire un voyage à Paris avec la MJC alors qu’elle n’a pas fini ses devoirs. Tiens un lien entre plaisir et obligations et la culpabilité associée. Quel beau programme me permet-elle de voir aussi chez moi ?

La plus jeune, pleure parce qu’elle se sent seule dans sa chambre. Cela fait plusieurs fois qu’elle exprime des angoisses très fortes alors qu’elle est dans son lit en hauteur, totalement enfermé dans une cabane qui lui rappelle certainement une mémoire traumatique, au vue de l’intensité de ses pleurs et de ses angoisses. Dormir au salon, est pour l’instant une alternative car elle me dit « Je ne me sens pas prête à accepter les pleurs, alors je préfère dormir au salon ». A travers elle, je prends conscience qu’il me faut aussi du temps pour accepter de traverser mes traumatismes, même si je les ai identifiés.

 

En tenant mes filles ce soir dans mes bras, juste pour accueillir leurs pleurs, j’ai eu ce sentiment très fort que c’est moi que j’accueillais dans ma propre difficulté à m’accepter dans mes limites.

 

En cherchant des réponses à l’extérieur, j’ai compris comment le prédateur pouvait devenir enseignant. Ce médium nous a servi à Stéphane et à moi, exactement les programmes que l’on avait besoin de conscientiser parce qu’ils nous enfermaient dans la matrice. Dans ses confidences François Y (Techniques, thérapies ou travail sur soi) évoque ce travail personnel qui ne peut se faire avec une aide extérieure. J’ai réalisé effectivement que toute recherche d’aide à l’extérieur nous éloigne de notre chemin de réunification sauf à l’utiliser comme un indicateur de ce dont on n’a pas conscience.

 

Pour Stéphane qui est père au foyer depuis bientôt 3 ans mais qui reste sur la peur du manque, le médium lui a fortement suggéré de reprendre une activité professionnelle sous peine de difficultés à la fois matérielles et ultimement de couple… Je risquais de le quitter, ce qui est son programme le plus douloureux. Et moi, sous couvert de me flatter sur mon aspect d’âme évoluée, m’a proposé de m’engager à mettre en place une activité complémentaire à mon emploi pour aider, accompagner les autres. Alors que cela faisait plusieurs semaines que j’aspirais à prendre de la distance mais sans arriver à poser les actes.

 

Nous voilà tous les deux avec des injonctions pour notre bien ! Les synchronicités se mettent en place pour Stéphane qui « tombe » sur une offre d’emploi correspondant parfaitement à son profil. Il s’engage dans les démarches pour poser sa candidature.

Je reste perplexe car ce que j’ai entendu pour moi, ne résonne pas du tout avec ce que je ressentais à l’intérieur. Je me sens assez mal après cet échange et j’ai beaucoup de difficulté à me retrouver. Mais Stéphane semble avoir trouvé son chemin dans ce qui lui a été proposé. Je tente plusieurs fois des questions pour l’inviter à se demander ce qu’il veut réellement pour lui. Mais il semble à chaque fois « aligné » (à la relecture Stéphane entend « aliéné »…) avec ce choix. Les événements qu’il va vivre lui permettront d’en faire une tout autre lecture (Voir son témoignage).

 

De mon coté, je ne me sens pas de trouver comment organiser toutes mes formations pour créer une approche novatrice afin d’accompagner l’autre. Je vis comme un poids, les activités que j’ai déjà mises en place et les formations que je me suis engagée à donner. Plus j’avance et moins cela n’a de sens pour moi. Et comme si j’avais besoin d’un coup de pouce, l’amie en Belgique qui me proposait d’animer une partie de ces formations m’envoie fin septembre un mail que je vis comme agressant sur mon ingérence vis-à-vis de ces élèves. Je le vis comme agressant car j’avais l’impression d’avoir fait tellement attention à ne pas prendre trop de place que je trouve injuste ses reproches. Une belle mise en lumière de mon programme d’injustice ! D’autant qu’il n’y avait aucune intention d’ingérence de ma part. Sauf à regarder ma propre ingérence vis-à-vis de ma guidance intérieure en m’en remettant en permanence à l’extérieur.

 

Cela fait déjà un certain temps que je ne me sens absolument pas dépositaire d’un quelconque savoir et que lorsqu’on me demande mes notes sur différents sujets, je partage sans attente de retour. J’avais donc tout naturellement passé mes notes à deux de ses élèves… sans lui demander son aval ! C’est le programme du lien à ma mère qui s’active. Je me vois dans un premier temps tenter un mail conciliant… « Oui désolée, la prochaine fois je te demanderai ton avis… » La petite fille face à sa mère.

Mais cette fois, autre chose m’était proposé. Suite à ma tentative d’être conciliante, je reçois une réponse que je ressens comme étant encore plus violente. Et cette fois, je reviens à moi et me demande ce que je veux pour moi. Et la réponse est sans appel : je veux me désengager de toutes les formations que je devais donner.

 

Cette relation m’étouffe et je n’en peux plus. Mais voilà, la culpabilité est là, qui m’attend au tournant. Et pas moyen de me désengager, sans accepter de la traverser. Cette « amie » me rappelle d’ailleurs très clairement la « large porte qu’elle m’a ouverte ». Alors en conscience, j’ai posé les mots pour me désengager de toutes les formations. J’ai senti un espace s’ouvrir en moi et j’ai réalisé à quel point je n’étais plus du tout à l’écoute de mon ressenti.

En même temps, je suis allée marcher pour pleurer et me laisser traverser par ma culpabilité et accepter en conscience de reprendre ma liberté au prix de ressentir cette culpabilité. En voyant mon programme mis à jour, c’est une des premières fois que j’ai pu l’accepter sans m’en vouloir.

Voilà une première entrée en matière, juste avant notre prise d’iode.

 

Puis, deux jours après avoir commencé et la veille du dépôt de sa candidature, c’est Stéphane qui fait un accident vasculaire dans la région central du cerveau (AVC). Cela va le priver transitoirement de toute la mobilité de son coté droit et le conduire aux urgences de l’hôpital dans lequel je travaille.

C’est un état de choc pour tous les deux. Heureusement, il récupère rapidement le contrôle de sa jambe et bras droits. C’est une alerte, une grosse alerte et il nous parait évident que le message à comprendre derrière cet accident est vital !

 

Lors de sa première nuit passée en surveillance intensive en neurologie, il se réveille avec une phrase qui tourne en boucle dans sa tête « Arrête Vite Ça » en lien avec AVC… Quand il me partage cette prise de conscience, ça a un impact très puissant. L’atteinte de son coté droit, en lien avec le masculin va amorcer un processus de changement, de prise de conscience pour moi aussi !

 

Après le premier choc, je vis une profonde colère qui me surprend moi-même par son intensité, une sensation de vouloir tout faire exploser, comme une violence contenue. Je réalise que je n’ai pas pu le « sauver » ! Malgré toute ma bonne volonté, mes questionnements pour l’aider à s’écouter, je n’ai pas pu éviter cet événement. A juste titre car nous en avions besoin tous les deux pour nous repositionner. Durant les jours que je passe sans lui à la maison, je réalise à quel point j’ai toujours voulu le sauver… J’identifie douloureusement mon programme de sauveur qui nous entretenait en permanence dans ce triangle infernal de victime, sauveur, bourreau. Et je réalise que si je ne répondais pas à ce programme, ma culpabilité m’étouffait. J'ai vu toutes les fois où pour ne pas "le faire souffrir" c'est en fait moi que j'ai protégé parce que je ne voulais surtout pas me sentir coupable.

 

Et comme avec cette amie en Belgique, j’ai le choix entre poursuivre ma programmation ou accepter de me sentir coupable, de revenir à moi et d’être à l’écoute de ce qui me parle et que j’ai fait taire par culpabilité. Je réalise que j’avais certainement dû m’engager dans un autre espace-temps à sauver Stéphane et que cette promesse nous liait jusqu’à ce que j’accepte de la briser en conscience et en accueillant ma culpabilité.

 

Nous en avons parlé. Cela résonnait aussi en lui. Puis j’ai réalisé l’ampleur de cette programmation chez moi. Chaque positionnement, chaque choix était orienté vers cette finalité au détriment de ce que ma guidance pouvait vainement tenter de me montrer. J'avais toujours une bonne raison, la majorité du temps imprégnée de l'approche SDS+, histoire d'avoir bonne conscience.

 

Tout d’un coup, tout ce que je faisais m’est devenu insupportable, les formations en Relation d’aide, les stages de développement personnels, les ateliers que je donnais, les weekends de partage, les consultations à coté de mon travail. J’ai eu besoin de me désengager de tout. J’ai vu la culpabilité arriver mais l’expérience précédente m’avait permis d’en faire déjà une première traversée en conscience… Et j’avais survécu avec au final un espace de liberté qui s’est ouvert en moi.

 

J’ai passé plus de deux heures à faire des emails pour mettre un terme à tout ce qui alimentait mon programme de sauveur « amour et lumière ». Et chaque mail qui était envoyé, m’allégeait un peu plus. J’ai enfin pu toucher ce sentiment d’être en porte à faux depuis un certain temps à faire payer mes ateliers, mes formations. Je ne me vois plus du tout dans cette voie.

Et les partages sur le Réseau Léo n’ont fait que me conforter dans ce choix. J’ai écouté plusieurs fois le Cahier 3.1 « Le Service de Soi, le Service d’Autrui et le rapport à l’argent », comme s’il fallait que je m’imprègne pour arriver à poser tous ces actes.

 

Aujourd’hui, je me sens plus légère. J’ai non seulement mis en lumière mon programme de sauveur mais accepté d’en sortir en traversant l’autre programme associé qui est celui de la culpabilité. En acceptant de me sentir coupable, j’ai accepté de me connecter à mes vrais besoins.

 

Le coup d’arrêt associé à l’accident de Stéphane m’a permis de mettre aussi un coup d’arrêt à une voie qui ne me convient plus. Le masculin a initié le changement par un coup d’arrêt !

 

Ce matin, je découds une étiquette qui me gène sur un vêtement et Stéphane me fait remarquer que symboliquement j’enlève les étiquettes qui m’ont collé à la peau et qui deviennent maintenant dérangeantes.

 

J’aspire aujourd’hui à prendre le temps de regarder en moi tous ces programmes pour apprendre à m’accepter, à faire ce travail de réunification intérieure qui s’exprimera ensuite à l’extérieur.

 

Je vous remercie pour la richesse des partages sur le Réseau Léo. C’est un outil de connaissance et de compréhension de soi qui pour moi est vital.

 

Christine H (Inscrite au cénacle - dépt 74)

 

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