Les prénoms, des indices sur mon chemin - par Marielle A

 

Variations sur le prénom :

 

"L'attribution d'un ou plusieurs prénoms est d'une importance décisive pour la destinée du nouveau-né, car le prénom est l'incontestable parole bâtisseuse de la vie. Au delà de l'étymologie du prénom lui-même, il existe une ou plusieurs motivations conscientes ou inconscientes qui participent à son choix. L'attribution d'un prénom déjà présent dans l'arbre généalogique peut revivifier certains signifiants qui y sont associés. Il faudra faire attention dans ce cas, aux éléments du passé familial susceptibles d'être réactivés par le réemploi du prénom d'un ascendant. Le choix du prénom est intimement lié au projet familial (conscient et/ ou inconscient) et peut de toute évidence, influencer notre destinée. Source : Le net : Généasens. Elisabeth Horowitz.

 

Je viens ici, modestement, "rassembler ce qui est épars" à l'aide de mon prénom Marielle. Evidemment, je n'ai pas la prétention d'être exhaustive. J'ai écrit ce texte comme ça venait, plutôt intuitivement.

 

Il était prévu que l'on me prénomme Isabelle (c'est d'ailleurs devenu un de mes autres prénoms). Mais il y eut un revirement, dû semble-t-il, à la météorologie. Je suis née le 05 mars 1965, et, ce jour là, il neigeait. C'est l'époque ou Marielle Goitschel excellait dans son domaine, le ski. avec sa soeur, Christine. Elles ont ainsi, tenu le haut de l'affiche en ski.

"De 1962 à 1968, Marielle Goitschel s'est constitué le plus beau palmarès de l'histoire du ski alpin français." Wikipédia.

 

C'est mon père qui m'a donné ce prénom. Pourquoi m'avoir donné le prénom d'une championne ?

L'étymologie de championne nous donne :

 

"Autrefois, c'était celui qui livrait en champ clos (champ dans lequel se déroulait les tournois chevaleresques) un combat judiciaire pour son compte ou celui d'une autre personne."

"Le champion est à l'origine un combattant médiéval qui pouvait être considéré comme le représentant d'un camp ou d'une cause opposé à un camp adverse."

"Le mot latin "campio, campionis, désigne un combattant. Ce mot est proche du vieux allemand "champf ou kamp", mots signifiant le combat, la dispute. Le mot français "champion" est attesté dans La Chanson de Roland avec sa variante "campium" en ancien français."

Wikipédia.

 

Aurais-je des mémoires de combattant, de chevalier, de Templiers ? En tout cas, ça me parle.

 

Par ce prénom, j'ai une injonction à briller (je le sais profondément), ce qui a créé en moi, une forte dévalorisation et a pesé sur mes frêles épaules d'enfant (J'ai souvent beaucoup de tensions dans les épaules). Comme si ce que l'on attendait de moi (d'ailleurs qu'attendait-on exactement de moi ?), je ne pouvais le réaliser. Une attente vertigineuse était à l'oeuvre.

 

"Notre peur la plus profonde n'est pas d'être inadéquat, notre peur la plus profonde est d'être puissant au-delà de toute limite. C'est notre lumière, pas notre part d'ombre qui nous effraie le plus. Nous nous demandons : "Qui suis-je pour oser être brillant, magnifique, talentueux, fabuleux" ?

Mais en fait, qui suis-je pour ne pas l'être ? Vivre petit ne rend pas service au monde... Au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même."

 

Ce texte attribué à Nelson Mandela, a, en fait, été rédigé par Marianne Williamson, auteure.

Ce texte me va comme un gant. OSER briller est un réel défi, qui me demande une vigilance constante pour ne pas rester dans ma coquille.

 

L'injonction à briller m'a très certainement occasionné le programme suivant : Il y a une partie de moi qui est toujours sous pression, qui est pressée, quand je fais les choses. Il faut aller "vite, vite", comme si j'avais peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas y arriver, ou comme s'il y avait un danger à ne pas aller vite. Je voudrais avoir terminé les choses avant de les commencer. Programme de premier ordre.

Quand je suis pressée, mon esprit n'habite pas mon corps. Je suis dans une espèce de fuite en avant. Je deviens un être mécanique en train de faire, mais sans être présente à moi-maime (même). C'est un programme qui empêche toute détente tant que je n'ai pas atteint mon objectif.

L'antidote, c'est : J'apprends à faire les choses tranquillement, je mets ma conscience dans ce que je fais et pour cela, je porte attention à mon corps ou à une partie de mon corps. Ainsi, j'outrepasse ce programme. Mais, je n'y arrive pas tout le temps.

 

Ce n'est que très récemment que j'ai fait le lien entre "être pressée " et " être sous pression".

 

Ce programme me crée beaucoup d'impatience et de problème avec le temps, car quand j'ai beaucoup de choses à accomplir, je me sens dépassée.

Et ça me crée encore plus d'impatience. Bref, c'est le serpent qui se mord la queue.

 

Autres variations sur ce prénom :

 

La sonorité que l'on entend en premier : "Un mari pour elle". Il est donc question de mariage. Ayant vécu en couple, je ne me suis jamais mariée.

Je n'en ai jamais éprouvé le besoin. Et, surtout, au fond de moi, je crois que ça m'a toujours fait horreur. Une répulsion profonde, même pour le mot lui-même.

D'après Luc Bigé dans son dictionnaire en langue des oiseaux : 

 

Par le "mari-a-je", l'identité de la femme disparait (a privatif de je) et il ne reste que le mari. D'ailleurs, cette étape de la vie d'une femme s'est longtemps limitée à adopter le nom et le mode de vie du mari. La femme (F'âme) maintient la présence du feu de l'âme, elle en est la gardienne. Dans le mariage, non seulement l'identité de la femme semble être en péril mais aussi, son âme, son essence."

 

Ai-je des mémoires de mariage forcé ?

 

Une autre piste avec cette même sonorité : "Un mari pour elle". Il lui faut un mari car elle en a manqué. Ce pourrait être lié à une mémoire de mère célibataire ou ce que l'on appelait autrefois "une fille mère". Je porte en moi une mémoire de mère célibataire. C'est purement intuitif. Peut-être un alter sur d'autres plans. Mais, dans cette vie-ci, j'ai souvent eu le ressenti d'être célibataire. Comme si l'homme qui est le père des enfants et avec qui je vivais, n'existait pas vraiment. C'est assez étrange comme sensation. Il est là, mais en même temps, il n'est pas là. Ou comme si je le cachais, ou comme si j'avais honte de lui. Quelque chose de cet ordre que j'ai du mal à traduire en mots.

 

La société d'autrefois a véritablement "diabolisé" les mères célibataires, jetant l'opprobre sur ces personnes et leur famille, amenant des ressentis, dans la descendance, de honte, de culpabilité, d'illégitimité, de situations ou l'on cache les choses. Les situations des "filles mères" étaient souvent apparentées à des secrets de sexualité.

 

En ce qui concerne les enfants :

Pour Léo, j'ai caché ma grossesse le plus longtemps à ma famille d'origine.

Pour Elliott, j'ai carrément caché sa naissance.

Comme si une forme de honte m'habitait à avoir des enfants.

Ce ressenti s'est estompé quand ils ont été là.

 

"La honte est un sentiment qui est toujours vécu devant les autres et par rapport à leur jugement. La honte est composée d'une réaction d'humiliation devant le jugement de l'autre et du jugement négatif qu'on porte soi-même sur cet aspect." Wikipédia

 

Ces comportements, à l'époque, me paraissaient très "irrationnels", mais ils avaient leurs raisons d'être, provenant certainement de mémoires.

 

Autres variations :

 

Marie, en anagramme donne "aimer". Donc, "aimer elle". Aimer le féminin. Ce prénom me demande d'accepter et de développer les qualités liées à la polarité féminine. La sensibilité, l'intuition, les émotions, la vie intérieure, capter le monde et en être le réceptacle.

Le féminin a beaucoup été bafoué, piétiné dans l'arbre généalogique comme s'il ne servait à rien ou comme s'il faisait peur.

Je suis, aujourd'hui, à l'écoute de ce que je sens en moi, de ce que je capte. Mais quelle place je lui donne à cette polarité ? Est-ce que je la nourris tous les jours ? Je fait le job autant que possible.

 

"Aimer elle", ce pourrait être aussi aimer la vie. Il y a une part de moi qui est très joyeuse (quand elle veut bien se montrer). Peut-être mon enfant intérieur qui est capable de s'émerveiller de "petites choses" et de prendre la vie comme un jeu, avec une certaine légèreté.

 

"Aimer elle" : Aimer aile : Apprécier les déplacements, les voyages, l'aventure. Ce programme me colle bien à la peau.

 

"Aimer aile" : Un désir d'élévation, de progression, d'évolution, de faire croître en moi, mon êtreté. Ce que je fais depuis plusieurs années (même si j'ai souvent pris des chemins de traverse qui n'étaient que des chemins d'illusion ou la prédation avait la part belle).

 

Autres variations :

 

Le prénom "Marie" d'après Paola Del Castillo dans son livre "La symbolique des prénoms" signifie : "La rebelle, l'amère, la forte ou "celle qui est élevée" ou "la voyante, la prophétesse, la dame".

Le culte de Marie, résurgence du culte de la déesse mère Isis ? L'étymologie nous le suggère.

Dans son livre, "Le testament de la vierge", Anton Parks dit : "Le prénom Marie vient de l'égyptien "Meri". Le mot "Meri", signifie "bien aimée".

C'est un titre associé à Isis".

 

Source le net : "ME-RI" : "Qui a la responsabilité de porter, qui a la responsabilité d'engendrer" en sumérien.

 

L'idée de mère se précise.

De même source : Isis a porté ce titre et donna naissance à un être au destin particulier. "Meri" est peut-être le terme égyptien correspondant au sumérien "Gir" désignant "les prêtresses accoucheuses de kiristi."

 

Le prénom Marie m'évoque la célébration du féminin provenant de la nuit des temps et sa puissance, mais aussi, comme nous l'avons vu précédemment, la notion de mère.

 

Je suis mère de deux enfants. J'ai un programme de mère trop présente, voire envahissante. C'est une part de moi, qui durant leur enfance et adolescence, a consisté à répondre à toutes leurs demandes. Mon rôle était de devancer leurs désirs. Je ne connaissais pas la notion de prédation à cette époque. Cela m'aurait bien aidé car, de fait, j'ai alimenté leur prédateur sans le savoir, augmentant sa puissance. L'ignorance est un grand péril, comme le dit Laura Knight dans ses ouvrages. J'ai agi à l'envers.

Et comme si ça ne suffisait pas, ce que je dois reconnaitre profondément dans ce programme, c'est que, sous couvert de m'occuper d'eux, je me suis nourrie de leur énergie vitale. Exposer cela me coûte beaucoup. Parce que je voudrais que cette part de moi n'ait jamais existé.

Et pourtant, ne pas nier cette réalité, l'accepter pleinement.

Comme si j'avais gommé ma vie à cette époque et que mon unique préoccupation était leur vie à eux, me décentrant de moi-même totalement.

Aujourd'hui, je n'interfère plus du tout dans leur vie. Plus aucune ingérence.

La prédation est passée à travers moi, par ce programme pour développer la puissance de leur prédateur. Comme une chaine qui ne s'arrête jamais et qui passe à travers tel et tel programme.

Quand j'écris, là, une prise de conscience se fait jour de la surpuissance de ces programmes et de leur subtilité qui nous maintiennent dans un état "d'êtres mécaniques". Cela vient de me monter au cerveau. Je me sens un peu assommée par cette révélation intérieure. Je pensais avoir compris, mais non.

 

Petit intermède :

 

Le prénom de mon ex conjoint May signifie mai en anglais, le mois de mai.

 

"Le mois de mai doit son nom à la déesse grecque Maïa, déesse de la nature et de la croissance des plantes. A l'époque romaine, elle était identifiée comme "Bona Dea", la déesse de la fertilité dont la fête avait lieu en mai. Dans la mythologie grecque et romaine, elle est associée à des concepts de fertilité, de maternité, de sage femme et de croissance". Le net.

 

Je relate cela, car, quand j'étais enfant, je me faisais appeler "Maïam" (pas loin de "Maïa").

Il est vrai que j'ai une profonde affinité avec le règne végétal. Comme si c'était quelque chose que je connaissais. Une part de moi ?

Ce poème de Rûmî, poète et mystique persan me parle beaucoup.

 

"D'abord, tu fus minéral,

PUIS, TU DEVINS VEGETAL.

Ensuite, tu es devenu animal.

Comment peux-tu ignorer cela ?

Puis, tu fus fait homme, doué de connaissance, de raison et de foi.

Quand tu auras transcendé la condition d'homme, tu deviendras, sans nul doute, un ange."

 

Autres variations :

 

"Marri elle". Marri en vieux français, signifie : "Fâché, contrarié, chagriné, attristé, repentant". Le Larousse.

 

J'ai longtemps porté une tristesse gigantesque en moi, qui pouvait, pendant plusieurs jours, me mettre au fond du trou, me faisant couler des torrents de larmes. Je sais aujourd'hui, que cela ne m'appartenait pas. Ce n'était pas moi. Transgénérationnel ou prédation qui se sustentait de ces émotions ?

Cela ne m'arrive quasiment plus.

 

Autres variations :

 

Ce prénom à l'envers se lit : "Elle Iram". Je consulte le net, et là, grosse surprise.

 

Iram, cité des mille piliers, est une cité perdue, qui se serait située dans la péninsule arabique. Elle fut parfois identifiée à Damas, à Alexandrie.

Des tablettes des archives d'Ebla mentionnent explicitement le nom d'Iram. En 1992, un archéologue amateur, Nicolas Clapp, émet l'hypothèse que la destruction de la cité aurait été provoquée par des puisages répétés pratiqués dans la nappe d'eau souterraine." Wikipédia.

 

Je ne m'étendrai pas car ça ne résonne pas vraiment mais ce pourrait quand même être une piste liée à des mémoires.

 

"Elle y ram", une autre manière de lire le prénom à l'envers. Des mémoires de galériens, de galères ?

A une période de ma vie, je parlais souvent avec des termes comme : "C'est la galère, quelle galère". Je n'emploie plus guère ces mots aujourd'hui.

 

Autres variations :

 

Pendant longtemps, les familles de marins donnaient à leurs fils, le prénom de Marie pour les protéger quand ils partaient mer.

Aujourd'hui, encore, en Bretagne, l'usage de donner Marie, parmi les prénoms d'un même enfant, est répandu, notamment dans les familles catholiques.

Marie, Mair, mère.

Peut-être aussi des mémoires de marins, ou de vie sur un bateau ?

 

Autres variations  :

 

Un des seuls anagrammes de Marielle en 8 lettres qui ait un sens nous donne : Emailler.

Premier sens : "Recouvrir d'émail une surface ou un objet".

Deuxième sens : "Agrémenter (un ouvrage, un récit ) qui retiennent l'attention."

Je me réfèrerai au premier sens. Cela me fait penser au fait que l'être humain est entièrement recouvert par sa personnalité (de "persona", masque).

Ce qui l'empêche d'accéder à sa profondeur, à son êtreté. Etre identifié à sa personnalité, c'est la grande illusion, le vernis qui recouvre l'être véritable et qui dissocie l'être humain. Mon prénom, par cet anagramme, me renvoit-il à une impossibilité de faire craquer le vernis? Ou bien, inversement, m'invite-t-il, au contraire, à faire éclater le vernis et à faire sortir de sa gangue l'être véritable qui est en moi ?

 

Je pencherais pour la deuxième hypothèse, d'autant que Marielle Goitschel, a qui je suis identifiée, pratiquait le ski de DESCENTE. Donc, descendre dans mes profondeurs.

 

Dans "le dictionnaire du langage de vos dents" de Estelle Vereeck, il est dit de l'émail :

 

"L'émail représente le fait de montrer aux autres ses qualités, sa beauté intérieure. Il représente l'éclat de la personnalité, l'ampleur de son rayonnement. Sa dureté proche de celle du diamant, en fait un symbole de perfection. Les cellules qui sécrètent l'émail sont dites "adamantines".

"Adamantin": Qui a la dureté et l'éclat du diamant. La dureté peut devenir implacabilité. L'expression "avoir la dent dure" désigne une attitude trop exigeante ou critique envers autrui. L'émail représente la capacité de se protéger. Il matérialise la force qui permet de mordre dans la vie et de se défendre au point d'être "armé jusqu'aux dents".

 

Dans le corps humain, l'émail est donc le matériau le plus dur. Il sert la vie car il permet une saine agressivité quand les circonstances le demandent.

Christian Flèche nous dit de l'altération de l'émail :

 

"Je n'ai pas le droit d'être agressif", "Je n'ai pas le droit de mordre l'autre", "Je ne peux jamais montrer les dents, les crocs, "Je dois garder la rage dedans (rage de dent), "J'ai la dent dure", "J'ai une dent contre", "J'en prends plein les dents", "Je me casse les dents", "Je dois fermer ma gueule".

 

Tout cela pour montrer que l'émail, et au delà, les dents ont un langage métaphorique très riche lié essentiellement à une affirmation de soi forte et à une saine agressivité.

M'a-t-on doté de ce prénom, qui par son anagramme, protège symboliquement mon intégrité, pour que je devienne forte (f comme feu, o comme eau, r comme air, t comme terre, les 4 éléments) ?

 

C'est étrange car j'ai commencé mon texte par la notion de "combattant" pour finir par la notion de forte affirmation de soi. Cela n'était pas voulu.

Un hasard ?

 

Ecrire est une aventure. Je ne sais jamais où je vais mettre les pieds. Cela me mène dans des endroits insoupçonnés qu'il convient d'explorer.

Un peu comme un enfant qui découvre des lieux inconnus. Creuser dans son histoire fait émerger un petit trésor (très or) ou un grand.... C'est selon.

 

Bien à vous.

 

Marielle A (Cen dép.12)

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Régine Charpentier (lundi, 20 janvier 2025 15:15)

    Quel beau développement !
    Merci, je me suis régalée