7 - Bras de fer ou poignée de main entre le bien et le mal ? - par Anna

 

 

Pendant l’absence de Jenaël, Sand et Hélène, j’ai été amenée à écrire un roman sur la guerre d’Algérie. Mon père, un taiseux qui me ressemble et qui a été enrôlé de force n’avait jamais rien dit sur cette période de sa vie. Il s’est mis à parler et il fallait que j’écrive. J’écrivais je pleurais, mais toujours sans larmes, mon cœur battait, il fallait que tout ça sorte de moi, je ne comprenais pas vraiment pourquoi puisque c’était mon père qui avait vécu toutes ces horreurs.  Quand j’ai eu fini d’écrire, j’avais grossi de 10 kg. Pendant toute mon écriture, je surveillais régulièrement le retour de Sand et Jenaël, confiante, je ne saurais expliquer comment, comme si moi aussi j’avais une mission pendant ce temps-là. Le jour où je donnai le livre à mon père pour le lire, je ressentis le besoin de faire un jeûne sec de cinq jours. Il fallait régénérer mon corps et mon esprit, ils se laissaient emprisonner dans l’histoire, alors que l’histoire ne doit être qu’un appui pour mieux s’élever, pour mieux comprendre et approfondir la connaissance.  A peine ai-je commencé à jeuner, que des nouvelles arrivaient du réseau Léo. Elles sont arrivées pile au bon moment.  J’ai pu sortir du livre pour mieux regarder devant, ce changement que je sens si fort en moi, plus encore en voyant mes parents évoluer si vite d’un seul coup, et pour m’y aider, je me suis concentrée sur la fabrication du silice, c’est-à-dire rechercher le matériel et les ingrédients. Tout fut très difficile pour moi, parce que j’avais décidé de faire un effort pour sortir dans les magasins (le monde) et chercher par moi-même. Trois jours à courir partout. Mais je n’ai rien trouvé. Alors j’ai tout commandé par internet, ce qui repousse la préparation.  Mais les choses arriveront quand elles doivent arriver. Il y a sûrement une raison, et elle m’est donnée aussitôt que je me pose la question, il faut d’abord que je stabilise à nouveau mon alimentation qui pendant l’écriture partait dans tous les sens comme les horreurs que je découvrais. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’intuition que c’est important, c’est pourquoi je l’écris.

 

Le dernier jour de mon jeûne, j’ai fait un cauchemar. Au début, tout était beau, je m’émerveillais de pouvoir traverser à la force de mes muscles un passage long et étroit, sachant qu’au bout, j’allais déboucher sur un espace paradisiaque. En passant de cordes en cordes un peu comme tarzan de lianes en lianes. Arrivée au bout, c’était une impasse. Il me fallait revenir, je vis à ce moment que le sol grouillait de serpents. J’en ai une peur bleue. Mes forces fondirent comme neige au soleil, je restai paralysée au fond de l’impasse, quand soudain, je vis mon père. J’essayais de l’appeler à l’aide, aucun son ne sortait de ma bouche, comme d’habitude quand je me trouve en danger. Mon cœur bat alors à toute vitesse, et je crois mourir de terreur. C’est alors que je vois mon père déposer dans l’impasse un énorme serpent bleu. Je hurlais sans un son qui n’arrivait à franchir ma gorge, la terreur allait me tuer sur place, je me débattais avec cette incompréhension soudaine, pourquoi mon père me faisait ça… je me réveillais en sueurs et en peurs. Certaine cependant après mon réveil qu’il y avait là, quelque chose à comprendre.  C’était le jour de Pâques.

 

Lorsque je raconte le cauchemar à mon mari, il me dit que c’est ma culpabilité qui remonte, parce que nous sommes le jour de Pâques. Ensuite il évoque mon jeûne, en disant que c’est normal finalement de rencontrer le serpent, le Christ a rencontré son prédateur dans son jeûne dans le désert. Je lance un appel en moi-même pour dénouer tout ça, et comme j’ai un temps pour moi, je découvre dans ma boîte, une nouvelle lettre du réseau Léo. En lisant l’introduction sur le site d’Hélène, je vois Jésus qui donne la main à Satan. (mon côté autiste qui ne saisit jamais les expressions tout de suite) Ce n’est qu’ensuite que je remarque qu’en fait, c’est un bras de fer entre les deux. Mais ce n’est peut-être pas si éloigné que ça… à chercher, à suivre…  

A suivre… 

 

 

Huit jours plus tard.

 

Mon père m’appelle au téléphone (il n’appelle jamais) après avoir lu le livre avec ces mots : « En lisant, j’ai compris. Je ne regrette rien, parce que ma vie d’aujourd’hui est le fruit de ce que j’ai dû traverser. Tout est vrai dans ce livre. Je suis le même et je suis un autre. Non je ne regrette rien, parce que tout serait différent si je n’avais pas vécu tout ça. Et même toi, tu ne serais pas là ».  

 

J’ai compris qu’en écrivant ce livre, en inventant même ce qu’il ne m’avait pas raconté, puisque j’étais censée en faire un roman, j’étais le miroir qu’il lui fallait pour comprendre. (ou plutôt le roman) Mon père a cherché toute sa vie, il a cherché à comprendre le pourquoi des choses et des êtres, j’ai compris qu’il n’y avait personne sur cette terre qui cherchait sans avoir la grâce de trouver. Davantage même, on trouve avant même de savoir qu’on a trouvé. C’est mon rêve qui me l’enseigna. Pourquoi mon père voulait-il me donner ce serpent qui me terrorisait, et qui le dépassait lui-même (c’était matériellement impossible qu’il puisse porter une aussi grosse créature). 

 

J’étais dans l’impasse après l’écriture de ce livre, parce que je m’étais laissée entraîner émotionnellement dans les histoires terribles, comme il l’était, lui, en Algérie, comme nous le sommes tous sur cette terre, parce qu’à première vue, la terre et ses problèmes sont une impasse à l’amour infini. Parce qu’il y a le mal !!!! On pense alors que le mal est un obstacle, qu’il nous blesse, qu’il nous casse, qu’il nous paralyse, qu’il nous tue même, et si ce n’est pas à l’extérieur, c’est à l’intérieur de nous-même.  Or, par mon livre, mon père a compris qu’au contraire, le mal qu’il a côtoyé, parce qu’il a continué à chercher à comprendre, toute sa vie, ce mal même a transformé sa vie, lui a fait prendre des décisions qu’il n’aurait jamais prises avant son service militaire en Algérie, ce mal, finalement, l’a libéré d’autre chose, l’a poussé plus loin que ses peurs, plus loin que ses limites.

D’ailleurs mon père ne m’a jamais poussée, lui, à changer ma nature profonde, à suivre le troupeau, il m’a toujours dit « tu dois suivre ta conscience ». 

 

Je reviens donc à mon rêve et à sa compréhension ; mon père me donnait ce serpent, cet énorme serpent parce qu’il avait compris que le mal n’est pas ce qu’on croit. Le mal, comme le bien sont là pour nous faire avancer, et parfois le mal nous fait même avancer plus vite que le bien. Il fallait que comme lui, je comprenne que je devais apprivoiser le mal, et non le craindre, que je devais l’accueillir aussi promptement que le bien, parce que l’un comme l’autre ne sont que des outils pour nous faire avancer sur la voie de notre conscience. Tout ce que nous rencontrons dans notre vie ouvre notre connaissance pour peu que nous cherchions à comprendre. 

 

Et comme tout est lié, il n’y a pas de hasards, il fallait que le réseau Léo disparaisse un temps pour que j’ose entrer dans ce livre sur l’Algérie. Je le sais, c’est ainsi parce que je suis exclusive quand je suis passionnée par un sujet, je suis obligée d’aller au bout, et il n’y a pas de place pour autre chose, sauf si la Providence transforme mon quotidien.  Et pile le temps d’écrire ; c’était terrible, le combat en moi était atroce, mais j’en sors avec une nouvelle expérience et connaissance. Le bien et le mal sont neutres quand ils se donnent la main, même pendant leur bras de fer, l’un gagne puis l’autre, mais en réalité personne ne gagne sur cette terre, c’est l’équilibre qui permet à ce monde de troisième densité d’exister. Si c’est le bien qui gagne, la troisième densité meurt, nous passons dans les hautes densités, si c’est le mal, en fonction de la puissance du bien, nous restons en troisième ou en quatrième densité. Mais la troisième, c’est justement la présence du bien et du mal. Tout nous est donné pour en faire ce que nous voulons. C’est notre faculté d’accueillir l’un et l’autre pour servir la conscience supérieure qui change tout. Là est le vrai combat, celui de l’accueil. D’ailleurs, le combat de mon fils en ce moment même me le fait comprendre. 

A suivre dans ce deuxième article sur les mots… 

 

Anna    

 

Télécharger
Bras de fer ou poignées de mains entre
Document Adobe Acrobat 75.7 KB

Écrire commentaire

Commentaires: 0