Cette prise de conscience commence par la venue de mes parents. Ma relation avec eux est en résumé très SDS. Dès qu’ils viennent je me mets un frein. Ne dis pas ce que tu penses. Tes croyances tu les gardes pour toi. Croyant que je pouvais cheminer sur une autre voie radicalement différente de la leur en maintenant notre relation, en maintenant les liens d’attachement.
Mes parents ont une vie très SDS, avec toutes les prises énergétiques que cela implique. Quelques minutes en leur compagnie, même s’ils ne font que discuter entre eux, je me sens exténuée. Trop de conflits, trop de faire, trop de projets… C’est étouffant !
Pendant leur séjour, ils me forcent à conduire leur nouvelle voiture sous prétexte que je connais mieux la ville. En route, ils me demandent d’aller à auto hall. Là ils me conseillent de changer de voiture, qu’il faut vendre la mienne et en acheter une neuve. Les models défilent et les calculs avec. Ils agissent avec les vendeurs comme s’ils avaient toujours roulé dans du neuf. Et ils semblent convaincus de leur logique : tu vends ta voiture, tu achètes une autre avec crédit sur 5 ans. Après les 5 ans, tu vends cette autre voiture et le nouveau crédit remplace l’ancien sur 5 autres années. Tu continues comme ça et toute ta vie tu roules dans du neuf. Une logique qui me fit tiquer : « Je vais avoir un crédit à vie ! ». Ils trouvent ça normal.
- En me demandant de changer de voiture, la prédation me demande de changer de voie vers une autre qui répond aux attentes de la société. Une voie SDS. Dans cette voie, je me retrouve à donner mon énergie chaque mois au système et toute ma vie.
En rentrant, je me fais arrêter par un policier sans motif. J’entre dans une peur panique qui me prend à chaque fois qu’un policier pose les yeux sur moi. Mon cœur bat la chamade et je tremble. Je bloque plusieurs secondes ne parvenant pas à ouvrir la vitre. Lorsque j’y parviens, il me demande les papiers. Avant même que je ne les cherche, il voit le caducée de médecin et demande lequel de nous l’est ? Mon père lui répond que c’est lui et lui dit « on lui montre ce que c’est que de rouler dans du neuf ». Le policier s’excuse et fais un signe de respect vers mon père et me cède le passage, sans vérifier aucun papier.
- Un « peau lisse », un gris m’arrête. La fameuse peur des gris surgit. Lorsqu’il remarque le signe des serpents, reptilien, il nous demande qui de nous l’est. Mon père, un « soi-nieur » répond que c’est lui et là le gris entre dans une position de respect devant la hiérarchie reptilienne. La phrase de mon père, du prédateur reptilien « on lui montre ce que la voie SDS lui apportera : prestige, respect, supériorité ».
Ce jour là, alors que je conduisais leur voiture, je n’avais pas mon permis sur moi et j’en avais conscience.
- Je n’ai pas la permission de suivre cette voie SDS.
En écrivant ce texte je vois une grosse araignée qui sort de derrière le fauteuil, alors que la pièce est pleine de bruit et de lumière. Généralement l’araignée vient confirmer mes intuitions, représentant cette énergie féminine intuitive.
Pendant leur séjour, je partage avec ma mère l’une de mes expériences avec la prédation. Bien sûr elle m’écoute à demi. Je lui parle de livre à lire. Et je me rends compte qu’il n’y a pas de demande, que je force les choses. Ma mère se suffisait dans ce qu’elle savait et la situation lui convenait, mon père aussi ne tend qu’à montrer aux autres qu’il est sorti de la boite de la religion mais sans plus. Et moi dans tout ça ?
Le soir je lis l’article de Yakout et je me rends compte que j’ai tant besoin de partager avec d’autres qui sont sur le même cheminement, dont l’expérience est plus importante que l’accumulation des savoirs. Je me sens lente, bloquée, à agir seule. Si je me réveille une période, je m’endors deux. Des fois je me retrouve à douter de la réalité de la prédation alors que je l’ai expérimenté physiquement. Heureusement que le fait de voir de temps à autre les vidéos des Léos agit sur moi comme une sonnerie d’alarme.
Un autre événement est survenu. Mes parents nous font part du fait que leur maitre chantier tarde à reprendre le travail et qu’ils ont décidé de lui rendre visite pour mettre les choses au clair. Ce maitre chantier habite à quelque Km de chez moi et s’appelle Rachid (رشيد: العاقل، المدرك، الواعي للأمور) dont la signification dans le dictionnaire est : Sage, conscient, conscient des choses.
Ce dernier ne veut plus travailler avec eux et refuse de renouveler le contrat. En plus, cela fait deux ans que nous avons été amenés Anas et moi à vivre dans la ville d’Errachidia, une ville que nous n’avions jamais envisagé. Or ce nom tient du verbe « Guider » au féminin. Ce qui m’a toujours fait penser à « Guidance ».
Je comprends donc les messages suivant:
- L’en-je, la guidance de mes parents arrête de bosser avec eux, ils ont fait leur choix.
- Mon En-je, ma guidance, me dit de couper le lien d’attachement que j’ai avec mes parents, de mettre un terme à ce contrat de vie.
Je remarque alors autre chose, lors de l’une de nos discussions (empreinte de prédation : j’avais l’estomac noué, je tremblais), mon père a dit une phrase en philosophant : Nous serons engloutis par un trou noir. J’y ai pas fait attention sur le moment, mais maintenant je me rend compte qu’il exprimait sa vérité. Son choix a été fait. Ce choix le mène droit vers le trou noir pour le recyclage.
Autre chose me vient à l’esprit. Mon père nous a ramené un chauffe-lit (couverture chauffante) sans que nous n’en fassions la demande. Si je regarde la prédation qui se cache derrière mon père, je vois les choses autrement. « c’est pour que vous continuez à bien dormir ».
Je fais une petite recherche sur le net sur les effets des couvertures chauffante et je trouve :
« La majorité des études sont arrivés à la conclusion qu'il y a innocuité des champs magnétiques inférieurs à 0.4µT sur les individus.. MAIS qu'ils sont « possiblement cancérigène pour l’homme », du fait d’un doute sur le risque de leucémie de l’enfant, pour des expositions moyennes supérieures à 0,4 µT.
Il faut savoir d'autre part que l'effet d'un champ magnétique décroit plus ou moins fortement en fonction de la distance.
Et bien, une couverture chauffante émet un champ d'environ 3.5 µT. Soit environ 10 fois plus que le seuil d'incertitude des études ! Et ce qui peut légitimement accroitre l'inquiétude vient du fait que la majorité du corps de l'utilisateur est en contact direct avec la couverture, et que le temps d'exposition est de l'ordre de 7 à 8 heures par jour !! » http://climsom.blogspot.com/2009/11/les-couvertures-chauffantes-sont-elles.html. (Ceci n’est pas une étude juste les déductions d’un internaute).
Alors la prédation m’a ramené un truque pour je continue à dormir et pour s’assurer que ma génétique ne soit pas réparée ?
Si mes parents ont fait leur choix, comment exprimer le mien, comment affirmer que je choisis de suivre ma guidance. La réponse se fit sentir le lendemain de leur départ. Je me réveille, la gorge enflammée, le dos douloureux, je suis bloquée.
Le grand dictionnaire des malaises et des maladies :
1- Inflammation du pharynx :
« Il y a quelque chose qui ne « passe pas », une émotion bloquée qui m’empêche de dire à mon entourage mes véritables besoins. J’ai le sentiment qu’en serrant la gorge (chakra ou centre d’énergie de la créativité et de l’expression), je ne peux exprimer ce que je vis et ce que je ressens par rapport aux autres et je continue à mettre inutilement l’attention sur cette croyance. »
Pendant tout leur séjour, je me bloquais pour ne pas gueuler sur mes parents. Je me disais « c’est leur vie, leur choix, t’as pas ton mot à dire » mais je voyais cet aspect SDS trop présent et une partie chez moi voulais leur infliger des claques pour qu’ils ouvrent les yeux.
Je ne sais toujours pas quand s’exprimer est une expression de sa vérité et quand c’est une intrusion SDS. A ce jour, je bloque les deux.
2- Dos :
Peu importe la raison, un mal de dos indique donc que je veux peut-être me sauver de quelque chose en le plaçant derrière moi, car c’est avec mon dos que j’enfouis les expériences qui m’ont causé confusion ou peine. J’y mets tout ce que je ne désire pas voir ou laisser voir aux autres, jouant ainsi à l’autruche. Il cache donc aussi mon passé, tout ce qui est inconscient ou inconnu. Je peux même y enfouir mes rêves et mes désirs que je ne crois plus pouvoir réaliser. Je suis profondément blessé, incapable présentement d’exprimer ces émotions bloquées. Je refuse de voir ce qui ne fait pas mon affaire ! Je peux avoir reçu « un coup de poignard dans le dos » et je vis cette situation comme une trahison.
Le milieu du dos représente la grande région thoracique du corps comprise entre le cœur et les vertèbres lombaires. C’est une région de culpabilité émotionnelle et affective.
Le mot était lâché : CULPABILITE !
Voici donc ma première action pour exprimer mon choix : SDA.
J’ai certains souvenirs que je refoule et que si je les regarde j’entre en plein confusion. Culpabilité et honte envers moi-même. Colère et rancœur envers l’autre. J’avais essayé d’écrire sur le sujet il y a quelques mois, mais j’ai perdu le texte que j’avais écrit et je n’ai pas osé remettre la chose me disant que la prédation se nourrit de toutes les émotions que génèrent ces souvenirs. N’y pense plus. Problème réglé.
Hélas, de temps à autre, je me retrouvais plongée dedans. Comme à la lecture des chroniques de Girku, l’histoire de Ninanna et de son grand-père Enlil…
La semaine dernière j’ai demandé à ma guidance de m’éclairer sur ce sujet, de me permettre de voir le schéma karmique qui se jouait, de comprendre et de trancher une fois pour toute ce canal que la prédation utilise pour se sustenter.
En parlant avec ma mère, elle m’informa qu’elle avait parlé avec Mounaim (le cheikh soufi) et qu’elle lui avait fait part de ses problèmes avec mon père. Je lui avais dis alors de faire très attention car cette personne n’était pas tout lumière. Mais je n’ai pas osé dire tout ce qui s’est passé. La honte et la peur d’être jugée me bloquent.
J’ai grandis dans une famille musulmane qui vénérait quasiment Mounaim. C’était lui qui m’avait nommée Orsula et il conseillait mes parents à chaque pas de leur vie. Bref j’ai grandi en le vénérant !
Il m’a toujours traité comme si j’étais « unique », promise à de grandes réalisations spirituelles. Réalisations qui ne pointèrent toujours pas du nez à l’adolescence.
Bref un jour je pars le voir, je le trouve seul et il m’embrasse. J’ai alors 17 ans et aucune relation physique. Je bloque en état de choc. Car si je l’admirais je ne l’avais jamais envisagé ainsi et il avait l’âge de mon grand-père. Il était même plus proche de nous que ne l’était mon propre grand-père. Pourtant, aucun mot ne sortit. Je me rappelle juste que je pleurais et j’avais pensé « dieu pardonnez-moi », lui il m’a regardé et m’a dit « nous ne faisons rien de mal pour qu’il te pardonne, tu es ma femme, tu l’as toujours été ». Pour moi, le fait qu’il lise dans mes pensées me fit me dire que c’était vraiment un « élu ». En ces temps, j’ignorais tout du channelling, pour nous il était le seul à avoir cette faculté. Ainsi je ne me suis pas enfouie, je n’ai pas dis non, je suis restée immobile à pleurer.
Maintenant que j’ai prit conscience de la prédation, je commence à comprendre certains aspects.
Le fait qu’il pouvait être malade et que juste après m’avoir vu, il retrouvait un regain d’énergie, se remettait sur pied et avait la pèche. Bien sûr, son prédateur se nourrissait de mon énergie, dégoût, honte, culpabilité… Moi après j’étais à ramasser à la petite cuillère.
Le fait qu’il me demande d’aller lui acheter des plantes médicinales. Je les lui ramène et le lendemain il m’appelle pour me dire que j’ai failli le tuer. Ce n’était pas la bonne plante. Je ne suis pas botaniste et il le sait. J’ai juste fais la course à sa place. Bref la culpabilité, la dévalorisation étaient mon lot de tous les jours.
De mon coté, je voulais absolument être initiée au volet mystique de l’Islam. Comme si je ne pouvais être quelqu’un que si je suis « initiée ». Un programme que la prédation a utilisé pour me faire répondre à ses appels malgré le dégoût. Comme si cette fois-ci, il allait m’apprendre ce qu’il savait et non m’utiliser. Je me foutais le doigt dans l’œil jusqu’au coude.
Quand je ne répondais pas à ses appels, il se pointait chez mes parents et demandait à parler à « sa fille ! » en toute intimité. Mes parents aveuglés par leur vénération à son égard, le laissaient faire.
Après quelques temps, ma honte et mon dégoût sont devenus insupportables, et se sont peu à peu mués en colère. Surtout après qu’il ait commencé à me parler d’enfanter de lui, genre « après ton mariage tu dois venir me voir et porter mon fils… » des trucs pas possibles. Des trucs qui ne devraient pas sortir de la bouche d’un « élu » non ?
Alors j’ai changé de numéro et dès qu’il venait chez nous je m’assurais d’être bien enfermée dans les toilettes « à prendre une douche, très très longue ». J’avais réussi à l’éviter plus d’un an.
Un jour en rentrant, ma sœur vient me voir pour me parler en privé et me raconte que le cheikh avait demandé à mon père de lui envoyer ma sœur, car elle souffrait et il pouvait l’aider. Il avait commencé à lui parler d’enfanter, et je ne sais quoi d’autre et l’a embrassé. Ma sœur s’était enfouie et est venue me voir directement. Elle n’a pas osé en parler à nos parents et je la comprends. Nos parents sont trop dans la mentalité maghrébine. A mes 14 ans, je parlais à un garçon qui me plaisait bien, ma mère m’a traité de « pute », mon père m’a fait un serment, alors que je n’avais jamais touché ledit garçon.
Après la confession de ma sœur, je lui avais dis que le cheikh était cinglé et j’avais minimisé la chose. Je n’ai pas eu le cran de lui faire part de ma propre expérience. Je lui ai juste dis que je m’en chargeais. J’étais allée le voir et vidé toute ma colère. Il a essayé de me leurrer avec « ta sœur invente tout ». Je lui avais alors crié de ne plus s’approcher de mes sœurs.
Depuis, il n’avait plus remit les pieds chez mes parents.
J’ignore d’où lui venait cette obsession d’enfanter avec une de ma famille, il avait déjà des enfants. Là je me demande si la prédation n’avait pas des projets génétiques ?!
Normalement, les choses devraient être claires dans ma tête, mais avant d’entendre parler de la prédation, de temps à autre je lui trouvais des justifications : Et si j’étais dans le tord. S’il avait raison de penser que si j’avais été sa femme sur d’autres plans, je continu d’être sa femme sur ce plan… etc. Après tout quelqu’un qui pouvait connaitre l’avenir, qui lisait dans les pensées, qui aidait les gens, vers qui mes parents se tournaient dès qu’ils allaient mal et qui en quelques minutes les reboostait, quelqu’un qui guérissait les autres des maladies ne pouvait pas être mauvais non ?
J’écris ce texte pour dévoiler ce que je cache de honte et de peur d’être jugée. Ce qui me pousse à me flageller de temps à autre en critiquant mon comportement d’il y a 12 ans. Ce que je ne comprends absolument pas c’est pourquoi je n’ai pas dis NON ! J’agissais comme si j’avais les poings et les pieds liés alors qu’ils ne l’étaient pas ! Quelque chose clochait chez moi. Je comprends que mon programme « je veux-dois être quelqu’un de spirituel » m’a enfermé dans le piège de la prédation. Mais pourquoi après, quand je n’étais que colère, j’ai juste fouie ?
Je me rappelle de quelques rêves où j’avais été avec d’autres humains et que des vaisseaux spatiaux sont descendus avec des hommes très grands par rapport à nous, des soldats qui ont massacré tout le monde. Ils m’ont épargné parce que j’avais réussi à maitriser ma peur et ne m’ont laissé vivre qu’après m’avoir fractionnée. Une autre moi, a été enterrée vivante sous mes yeux. J’avais noté que Mounaim était à l’intérieur de leur chef et il m’avait interrogé sur ma lignée en me montrant plusieurs photos de femmes.
J’avais fait un autre rêve, d’un autre temps, où je l’avait vu près d’étranges temples, très grand par rapport aux humains qui s’agglutinaient autour de lui pour le vénérer.
Je commence à me demander s’il n’est pas un prédateur Kingu, ou autre, qui assure plusieurs fois par mois de la nourriture pour ses confrères à travers les soirées Dhikr. A chacune de ces soirées auxquelles j’avais assisté, un moment arrivait où il ordonnait que les lumières soient éteintes. Mon oncle qui souffre d’une blessure au cerveau (il avait perdu une bonne partie lors d’un accident) nous avait dit qu’il voyait des ombres bouger au plafond. Lorsqu’il l’a entendu il nous avait dit qu’il ne fallait pas avoir peur, c’était des anges !!!
Ce n’était pas le seul contact que j’ai eu avec un « prédateur sexuel ». A mes 11 ans, le professeur de music m’isolait des autres élèves et me parlait de mes « petits seins qui poussaient », j’avais eu peur de lui et donc j’avais dit à mon père que je ne voulais plus étudier la music. Je n’avais pas dis la vérité à mes parents parce que j’étais certaine qu’ils ne me croiraient pas (allez savoir pourquoi, une expérience d’un alter ?). Je m’étais assurée qu’il fasse sortir mes deux sœurs aussi (plus jeunes), bien qu’il voulait les laisser. J’avais passé une bonne partie de ma vie avec cette idée « Protèges tes sœurs ! » sans qu’elle ne me soit inculquée par les parents (une autre ligne où il me fallait protéger mes sœurs ?).
Maintenant je sais que ma seconde action devrait être celle de couper mes liens avec mes parents. Je ne sais pas comment faire et ça m’effraie. Mais en aucun cas je ne veux continuer sur cette voie SDS.
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Orsula (vendredi, 22 février 2019 18:59)
Suite: "cet alter prédateur sexuel"
Aujourd’hui, alors que je visionnais une vidéo qui traite du traumatisme, la phrase suivante enclencha une prise de conscience : « Quand vous savez que vous souffrez de traumatisme, s’exprime en vous un besoin de comprendre le passé (le pourquoi du trauma) et vous prenez conscience des blocages, des impasses et des difficultés du passé qui se rejouent dans le présent… ». Je me rendis compte que les blocages, impasses et difficultés du passé (histoire avec Mounaim), ne se rejouaient plus dans le présent, à vrai dire, depuis Ismail, je n’ai plus rencontré un « prédateur sexuel ».
Récapitulons :
Petite, il m’est arrivé de me retrouver face à des « prédateurs sexuels », généralement des hommes matures, voir âgés. Je réagissais par la fuite (réflexe de survie). En parallèle, je me donnais pour mission de protéger mes sœurs. J’agissais tantôt en « victime », tantôt en « sauveur ».
Des années plus tard, il y a eu l’histoire avec Mounaim, relatée ci-dessus. Encore une fois, je me retrouvais dans le rôle de la « victime ». Par la suite, je jouais le rôle de la « sauveuse » envers ma sœur. Rien ne changea. Le même schéma se rejouait.
Quelques années plus tard, je partie en stage à l’étranger. Ismail, l’encadrant dans le laboratoire d’accueil incarnait, encore une fois, le « prédateur sexuel ». Mais cette fois-ci, je ne voulais plus jouer la victime, alors, je sorti l’épée. Je réagissais par l’attaque (réflexe de survie). Je menais un combat continu. Et plus je rejetais Ismail avec colère, plus il persistait à agir à sa manière, à savoir : « tu es obligée de venir à 8H, les manipulations (analyses) ne seront lancées que tardivement dans la journée, comme ça tu dois attendre la lecture des résultats jusqu’à minuit voir 2h du matin. Bien sur, il n’y aura plus aucun transport pour rentrer au campus, et donc tu te retrouve obligée de rentrer en ma compagnie ».
J’avais passé alors des mois de résistance, au cours desquels mon émotionnel avait été sollicité sans relâches.
Un jour, par la force des choses, j’avais prit conscience que cet état de « je vais le trucider » ne marchait pas, ça me bloquait, bloquait mon étude, et me faisait plus de mal que de bien. En allant prendre un café, j’en pris un autre pour lui. Je me rappelle de son regard surprit lorsque je le lui ramenais. Un seul geste, changea son comportement de façon radicale. Le respect que je n’obtenais pas par l'épée, je l’obtins par un simple café de distributeur. En cessant de le combattre, il arrêta de me harceler, m’aida dans la recherche, et même me surprit un jour en me disant de rentrer à 16h car je semblais fatiguée.
Tellement aveuglée par une honte qui n’avait pas lieu d’être, je persistais dans le rôle de la « victime » qui s’auto-flagelle, que je ne remarquais pas le lien entre toutes ces expériences. Je vois maintenant que j’étais tellement dans le rejet de l’alter « prédateur sexuel », qu’il n’avait pas d’autre choix que de se manifester chez les autres, encore et encore, pour que j’accepte enfin de le voir. Lorsque je me permis de l’accepter tel qu’il était, il cessa de se manifester dans ma bulle de perception.
Un poids disparait de mon ventre. Comprenant cela, je sors de la boucle « victime-bourreau-sauveur », j’accepte mon expérience non comme une fatalité, mais bien comme une leçon, une marche qui mène à la liberté.