N.B : Pour comprendre certains événements que j'évoque et disposer au mieux des informations nécessaires pour en comprendre le sens, j’invite le lecteur à découvrir la Chronique d’un nouveau Monde n°3 : Prisonnier des murs, prisonnier du passé ?, ainsi que le texte de Damargi qui paraîtra prochainement.
Une fois de plus, je suis portée à relater cette enquête qui, avant tout, s’est avérée des plus intéressantes pour mon propre apprenti-sage.
En l’espace de quelques jours seulement, des indices se placèrent dans ma bulle de perception et commencèrent à faire sens lorsque Sand, Jenaël, Margi et Damien, habitant la maison du 8, me partagèrent les leurs. En effet, ces derniers menaient depuis quelque temps déjà, une incroyable enquête à rebondissements au sujet d'Edmond, l'ancien occupant de leur maison, aujourd'hui décédé. (Voir à ce sujet la Chronique d’un nouveau monde n°3). Leur expérience prit un nouveau tournant au moment même où mon enquête démarra. Tout était relié !
C’est ainsi que tous, nous avons endossé des rôles bien précis, pour comprendre ce qui se tramait dans l’histoire familiale d'Edmond. Et par résonance, ce qui se jouait permit aux informations jusque-là dissimulées dans mon inconscient, de se révéler. Maintenant qu’elles me parvenaient, je pus constater qu’elles en disaient long sur ma propre histoire de famille, mon karma transgénérationnel.
Une nuit, je fis un rêve dans lequel Sand me parlait de sang rouge et de sang bleu qui suggérait pour moi, le sang oxygéné et le sang non oxygéné. Plus tard, je ferai le lien avec une malformation cardiaque appelée la maladie du bébé bleu ; le cœur m’évoquant l’acte de donner et de recevoir de l’Amour/Information.
Je repenserai également à mon frère, Denis, né le cordon ombilical autour du cou (-pable ?). À peine né et déjà coupable de quelque chose ? Tout cela avait un sens, mais il était encore un peu tôt pour le saisir.
Je discutai de ce rêve avec Sand et Jenaël, lesquels me parlèrent alors de « lignées génétiques », ce qui me permit d’entendre « lit nié », c’est-à-dire un couple qui n’est pas reconnu ou qui n’a pas le droit de s’unir. Une relation illégitime donc ! Notre conversation dévia sur le thème du métissage et tandis que nous discutions, Sand vit passer un "machin noir", une entité filant droit dans ma direction avant de disparaître.
Puis, avant de rentrer chez moi, je fis une courte halte chez leurs voisins Margi et Damien. Ces derniers me raconteront plus tard qu’après mon départ, alors qu’elle passait à son tour le pas de leur porte, Sand aperçut la silhouette d’une petite fille. Petite fille dont me parla Frans dès le lendemain, après avoir à son tour échangé avec eux. Il me rapporta également que dans leur enquête, plusieurs indices laisseraient transparaître la mort par asphyxie d'un nourrisson.
L’évocation de l'étouffement, phobie dont je souffre depuis toujours, provoqua une grosse remontée émotionnelle qui aussitôt, fit jaillir des larmes. Peut-être étais-je en train de toucher le traumatisme à l’origine de ma claustrophobie, la mémoire d’une mort par asphyxie ou quelque chose du genre, expliquais-je alors à Frans.
Peu de temps après, poussée par l’irrépressible besoin de partager et pressentant que quelque chose d’énorme était en train de se passer, je partis à la rencontre d'autres LEO susceptibles de me donner d'autres indices. Justement, Damien était en train de donner un coup de main à Hélène pour dépanner son camion ! C'est une histoire de « tube afrique ! », me lancèrent-ils. (Un tube afrique est un simple tuyau métallique installé en remplacement du pot catalytique d'une automobile – Wikipédia)
« Afrique ! », ce mot servit de déclencheur et me fit à nouveau éclater en sanglots ! « Je suis une bâtarde ! », m’écriais-je à présent habitée par ma partie métissée blessée.
« Oui, oui, voilà, c’est ça ! » acquiesça Damien, visiblement parvenu de son côté aux mêmes conclusions que moi ; ce qui étaya mon jeu de piste.
Je me sentais sale, illégitime, avec l’impression de ne pas avoir le droit d’exister et d’avoir fait quelque chose de terrible. Pleurant à chaudes larmes, je me libérais alors de mon énorme paquet de mal-être et de culpabilité venus d’ailleurs.
En plein processus de déprogrammation, je me rendis à la maison du 8 pour leur faire part de mes compréhensions. De leur côté, ils attendaient de rencontrer les propriétaires – la famille d'Edmond –, pour parler des phénomènes "surnaturels" provoqués par sa présence qui s'intensifiaient dans leur logement.
Je n’avais qu’une envie : fuir pour éviter cette rencontre ! Pour autant, j'avais bien conscience qu’il ne s’agissait pas de mes pensées et que cette peur irrationnelle, était celle d’un alter. Celui-ci était sur le point d’être mis face à des informations qu’il jugeait trop dérangeantes pour pouvoir être entendues.
Cette rencontre s'improvisa derrière leur habitation où tout s'enchaina très vite ! À mon arrivée, je vis Jenaël, visiblement en colère, sommant Martin de venir discuter. Étrangement, il s'adressait à lui comme s'il était un membre de sa famille ! Mathilde, alertée par le chahut, nous rejoignit quelques instants plus tard. C’est alors que Jenaël se précipita vers elle !
Complètement déconcertée, je ne comprenais rien à l’agitation de Jenaël, ni à la panique de Mathilde ! Manifestement, quelque chose ne tournait pas rond ! Ce n’est que lorsque Jenaël s’écria : « Je ne suis pas Jenaël ! Je suis Edmond ! » en s’adressant à Sand, que je compris véritablement ce qui était en train de se passer.
J’avais enfin la réponse à toutes mes interrogations et acceptai d’emblée ce qui était une évidence : l’entité Edmond avait pris possession du corps de Jenaël ! Et cette entité n’avait qu’une obsession : parler à Mathilde !
Voyant ce qui l'habitait, je fus poussée à m’interposer pour tempérer un peu Edmond. Quelques instants plus tard, Margi et moi le raccompagnâmes chez lui. Là, Jenaël reprit ses esprits, tandis que nous éclatâmes toutes les deux en sanglots ! De l’autre côté de la maison, le ton était redescendu.
Nous, les LEO, répétions en boucle : « Ce n’était pas Jenaël, ce n’était pas Jenaël ! », mais la famille n’en croyait rien ! Mathilde, toujours choquée et désespérément fermée, me demanda ce que j’aurais fait, moi, si quelqu’un se prétendant être Dominique (la grand-mère décédée de Frans) était venue me voir ? Je lui répondis avec fermeté que j’aurais demandé à cette entité ce qu’elle avait à me dire ! Bien sûr, Mathilde balaya cette réponse d’un revers de main…
Voilà donc les faits tels que je les ai perçus et vécus sur le moment.
Je compris assez vite que l’alter qui m’avait traversé le matin même, était en résonance avec une part de Mathilde et que c’était certainement pour cela, que j’avais tenté de la préserver ! Connectée à cet alter, je voulais qu’elle entende la vérité concernant ce fameux secret de famille, et à la fois, qu’elle n’en souffre pas.
Lorsque j'entrepris d'écrire ce partage, la mise à nu de cette part de moi me fit plonger petit à petit dans mes propres mémoires, en miroir avec ce que Mathilde et sa famille m’avaient renvoyé.
Lignée ou Lit nié, l’illégitimité en héritage
Être « illégitime », voilà ce que je ressentais très fort à travers cet alter que j’avais spontanément nommé « bâtarde ». Pourquoi ce sentiment d’illégitimité ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? En m’interrogeant sur le sens de tous ces maux, j’accédai à de nouvelles compréhensions.
« Légitime » étant un synonyme de « reconnu », je vis alors dans le mot « il-légitime », le fait de reconnaître le masculin, et en l’occurence, je perçus intuitivement qu’il s’agissait de mon père. Cette part de moi ne parvenait pas à reconnaître d’où elle venait, à reconnaître sa filiation. De plus, elle se sentait fautive, comme si on lui avait reproché à elle, l’union de ses parents et donc, comme si on lui avait tout bonnement reproché d’être née !
Parce que je n’étais pas simplement née, j’étais née « hybride » !
« Le mot « hybride » vient du latin « ibrida » qui désignait le produit du sanglier et de la truie, et plus généralement tout individu de sang mêlé. L'orthographe a été modifiée par rapprochement avec le mot grec « hybris » faisant référence à la violence démesurée qui peut évoquer la notion de viol, union contre nature. » (wikipédia)
« Union contre nature », le terme est interpelant et surtout, très pertinent au regard de mon histoire familiale, puisque la relation entre mes parents, une belge et un burundais, était à l’époque très mal perçue. Mes parents étaient des pionniers du mariage mixte. Pour les deux familles, comme pour l’entourage en général, cette union contre nature était au mieux incompréhensible et au pire, certainement assimilée à un acte violent sous contrainte !
Je lus par ailleurs, que la légitimité est ce qui « permet de recevoir le consentement des membres d’un groupe ». Or, mon grand-père maternel n’assista pas au mariage, refusant donc d’offrir ce fameux consentement à cette union (le lit-nié). Il paraîtrait que c’est la naissance de ma sœur aînée qui apaisa le conflit. « Un métis ne symbolise la paix que par sa venue au monde » proclame Oxmo Puccino dans sa chanson : « Qui peut le nier ? ».
Je me souvins alors que ce conflit était longtemps resté secret ! Dans ma famille comme ailleurs, les non-dits étant la norme, l’idée même de m’informer que mon grand-père ne voulait pas de mon père comme gendre, n’avait effleuré personne ! Cette affaire avait tout simplement été « étouffée » ! J’eus seulement connaissance de cet événement à l’âge de 30 ans, lorsque que je me mis à remuer le passé et à vouloir faire parler les vivants et les morts.
« Nous savons aujourd'hui par expérience – puisqu'il s'agit d'un volet essentiel de notre travail au sein du Réseau LEO – que les secrets de famille sont souvent liés à des évènements psychologiquement traumatisants qui, enregistrés dans la mémoire génétique de l'âme, obligent les descendants de ces familles à rejouer des histoires qui finalement ne sont pas les leurs, mais dont ils sont porteurs. Ils se réincarnent alors dans multiples boucles temporelles karmiques, afin de tenter de résoudre le nœud du traumatisme désormais inscrit dans leur génétique et celle de leurs descendants.
Ce genre de secrets, généralement profondément enfouis dans l'inconscient de la personne qui pourrait le dénouer, fait qu'elle le refoule, le dissimule jusqu'à même le protéger. » Extrait de la Chronique 3
Communiquer sur le fait que ces conflits avaient existé, dévoiler le honteux secret de mon aïeul, aurait certainement changé la donne. Quand bien même la discorde avait-elle été stupide, la nier revenait à ne pas vouloir voir la réalité telle qu’elle est, et donc continuer à entretenir le déni, sans possibilité de reconnexion avec les traumatismes engendrés.
Aujourd’hui, j’ai l’opportunité de me libérer de ces blessures/mémoires qui, de prime abord, ne m’appartiennent pas, mais dont j’ai hérité.
Et d'ailleurs, j'ai hérité d'un prénom composé dont la partie burundaise, Gakobwa, signifie "petite fille" ! Ainsi, dans mon enquête, la petite fille et le bébé étouffé étaient des indices menant vers ma petite fille intérieure que j'avais niée/étouffée.
Cette part de moi illégitime et bâtarde que je ne voulais pas reconnaître, vibrait dans mon champ énergétique. J'avais alors certainement attiré à moi, l'information dont ces entités juvéniles étaient porteuses. En réceptionnant ces codes inscrits dans le champ informationnel, puis en les laissant agir dans mon génome, le traumatisme transgénérationnel que je transportais dans mon inconscient, s'est probablement résolu.
« Et comme au sein de notre "tribu", nous avions déjà l'habitude d'endosser des rôles qui nous font adopter certains comportements singuliers (qui bien évidemment ne nous sont pas propres), nous remarquions qu'en nous laissant traverser par ces émotions (provenant d'une information en corrélation avec une situation quelconque), elles nous offraient l'opportunité de les exprimer afin de les traverser, sûrement pour résoudre des boucles de rétrocausalité dans l'inconscient humain. » Extrait de la Chronique 3
Je suis une bâtarde !
Je poursuivis mon dialogue avec cet alter et m’interrogeais à nouveau : pourquoi « bâtarde » ? Pourquoi alors que je m’écroulais en sanglots, n’avais-je pas utilisé le terme « métisse » par exemple ?
Je compris que ma souffrance de métisse provenait d'une dissociation. Mes deux parties ne parvenant pas à s'unifier dans mon êtreté, elles se rejetaient mutuellement comme une victime et son bourreau.
Ma mission, n'aurait-elle pas alors été de réunifier ces deux parties dissociées ?
Je réalisai donc que depuis toujours je connaissais ces parts de moi, mais que lorsqu’elles se présentaient, je les balayais automatiquement sous le tapis, préférant me faire croire que « tout allait bien dans le meilleur des mondes ».
Pourquoi avais-je reproduit ce comportement ?
Peut-être, conformément au programme « toujours se montrer forte et souriante » et ce, peu importe l'attitude ostensiblement raciste des gens, et le profond sentiment de non-appartenance à une lignée ou à une autre.
Ainsi, les programmes de fierté et d'orgueil qui me verrouillaient de l'intérieur, veillaient à ce que je ne puisse pas parvenir à me libérer de mes programmes liés à ma dissociation.
Me cacher de la vérité était purement d’ordre stratégique, un mécanisme de défense appelé le « circuit de l’évitement de la douleur ».
« Lorsque le système limbique perçoit un agent stressant (serpent, professeur malveillant, supérieur tyrannique, plan de licenciement, etc.), son réflexe instinctif est de le fuir ou de l’affronter. (..)
Les agents stressants ne sont pas qu’externes. En effet, la honte et la culpabilité sont des agents stressants internes qui provoquent également des tensions et des déséquilibres intérieurs. Au même titre que les agents externes, ils provoquent l’activation du système nerveux et la libération d’hormones nécessaire à la fuite ou à l’affrontement. La honte et la culpabilité sont provoquées par des normes et des interdits moraux qui peuvent être religieux, socioculturels ou idéologiques.(..) »
Sans chercher à minimiser quoi que ce soit, aujourd’hui enfin, je m’autorisai à exprimer la vérité de ces alter qui, face au racisme, soit fuyaient, soit luttaient contre leurs agresseurs. Mais surtout, j’avais à présent la connaissance nécessaire pour aller au-delà de ces fonctionnements devenus obsolètes, puisqu'ils étaient propres à ma conscience de 3ème densité.
Je pouvais parfaitement comprendre ce qui s’était joué à maintes reprises. Étant porteuse de la fréquence de la victime, j’avais attiré à moi des individus porteurs du programme correspondant du bourreau, dont l’information vibratoire me permettait de conscientiser, puis de me libérer de l’alter victime. Chose que je pensais avoir déjà accomplie, alors que, comme nous le soulignons souvent, il y a des couches et des couches, un mille-feuille de programmations !
L’autre facette, celle du bourreau qui m’habitait, était évidemment plus difficile à accepter.
Je tombai alors sur un article au sujet des problématiques décrites par des personnes métissées :
« Il n'y a aucune généralité mais de fortes tendances qui me sautent aux yeux, quand je parle avec certains d'entre vous, métis. À force de se (vous) demander si vous êtes noirs ou blancs ou bleus ou gris, à force de nier la réalité pourtant simple et la richesse de votre métissage, parfois vous n'avez d'autre choix que de tomber dans le piège où la société vous pousse: certains métis se mettent alors à réfuter, s'amputer d'une part de leur héritage pour mieux rentrer dans nos tristes cases (…). »
https://fr.quora.com/Un-métis-est-il-noir-et-blanc-ou-ni-noir-ni-blanc
J’ai en effet longtemps rejeté une partie de mon identité, ne me considérant pas du tout comme africaine. Pourtant, assez ironiquement, j'incarnais le parfait stéréotype du noir qui rit et danse toute la journée…! Bref, en naissant au milieu de blancs, me reconnaître dans la culture africaine n’était pas évident. Mais en même temps, elle était là, à l’intérieur, dans mes gènes !
Il a donc fallu que j’aille voir en face, et non en sur-face, ce que cette « gêne » me racontait. Pourquoi tant de gêne à avoir les cheveux frisés, tant de gêne à avoir la peau basanée, et surtout, tant de gêne à avoir un père noir !?
Je me souvins que gamine, je voulais un autre père, un père comme celui de mes copines. Ce qui signifiait qu’une part de moi ne le trouvait « pas assez bien pour moi » !
Et voilà, exactement le genre de pensée que mon grand-père maternel avait dû avoir, lorsqu'il avait refusé d'assister au mariage. L’alter bourreau, raciste, je le portais bel et bien ! Il
avait pris une énorme place dans ma psyché et pourtant, « je ne me voyais pas comme ça » !
À travers les yeux du bourreau, je percevais l’alcoolisme de mon père comme une faiblesse, ce qui amplifiait mon rejet envers lui. Cette maladie dissimulait un lourd traumatisme au sujet duquel j'aurai pu échanger avec lui. Or, ni moi ni personne ne voulait en entendre parler !
À force de contenir cette souffrance sans jamais pouvoir l’exprimer, mon père se serait donc petit à petit renfermé sur lui-même, laissant échapper de temps à autre une phrase à propos de ce qui le rongeait : « T’aimerais bien toi, qu’on tue ton père ?? ». Celle-ci faisant référence au génocide ethnique dans lequel mon grand-père Hutu avait perdu la vie ; mémoires traumatiques dont mon père et moi souffrions.
Force est de constater que les histoires de guerres tribales sont très présentes dans ma généalogie ! Noir, blanc, Hutu, Tutsi, le racisme sous toutes ses formes semble inscrit dans mon génome. Problématiques que j’ai à libérer, précisément parce qu’elles ont été scellées par les générations qui me précèdent.
Le jeu du « je »
Lors d’un partage entre LEO, la discussion tourna à nouveau autour de l’illégitimité. J’exprimai mes compréhensions concernant le bagage hérité de mon père, lorsque Jenaël me lança par surprise :
– « Qui te dit que tu es porteuse d'une génétique africaine ? »
– Pardon ??? J’encaissais le choc !
Je ressentis la part de moi complètement identifiée à la métisse d'origine africaine et à la peau basanée, se fissurer ! Krkrkrkrkrkrkr…
J'en fus ébranlée une grande partie de la nuit. Impossible de dormir, pleurant et souffrant d’une terrible migraine côté gauche. On aurait dit que je m’étais décollée de moi-même. Mon âme avait pris de la hauteur et de là où ma conscience se trouvait, je pouvais voir que je n’étais pas que ce corps, que cette histoire, que cette vie ! Que toutes ces histoires m’avaient en effet été insufflées par mon Soi, comme me l’avait expliqué Jenaël. Du fait de ce « décollement », l’identification au rôle que j’ai accepté de jouer depuis le jour de ma naissance, était comme palpable. Je pouvais désormais réellement commencer à m'en détacher.
Je comprenais aussi que, comme pour Mathilde, il m’avait fallu un choc pour que l’information puisse avoir une chance de m’atteindre et que je puisse voir au-delà de ma croyance ; croyances issues des codes/programmes inscrits dans ma génétique.
Jenaël expliqua que ce sont mes croyances inspirées par les consciences de 4ème densité, ainsi que le consensus entre nous tous, humains, qui manifestent cette réalité de 3ème densité, alors que cette réalité n’est « vraie » qu’ici en 3ème densité ! Autrement dit, je ne suis africaine que du point de vue de la 3ème densité ! Nous avons juste l'apparence de nos croyances.
À ce propos, voici ce que dit l’Ange dans la Chronique n°3 :
« Le corps humain qui est le prolongement densifié de l'âme, est de nature physique stable en 3ème densité. Au contraire du corps dans les densités supérieures, dans lesquelles la variabilité physique entre en jeu et où l'âme peut décider de l'apparence et de la taille de son corps, selon l'endroit et les circonstances dans lesquels sa conscience se manifeste.
Sur ces plans supérieurs, les corps peuvent donc changer de forme et la "réalité physique" n'est pas limitée à une seule fréquence d'expression ou de lecture. Mais cette réalité physique devient l'expression de lectures multiples, précisément parce que la conscience n'est pas limitée par le cerveau et les sens humains dépendants d'un seul et même corps comme en 3ème densité. » Extrait Chronique 3
Je me souvins alors : « Nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle, mais des êtres spirituels vivant une expérience humaine. ».
Comprendre cela avec le mental est une chose, l’intégrer un tant soit peu, en est une autre !
Alors, cette nuit-là, l’intensité de ma déprogrammation était proportionnelle à l’énorme croyance qui était en train de se dé-cristalliser grâce aux larmes. Une part de moi était terrifiée, car elle voulait rester identifiée à cette croyance qui, selon elle, la sécurisait. J’avais la sensation étrange d’avoir perdu un bout de moi-même, sans lequel je n’allais plus être capable de fonctionner. C’était assez vertigineux.
Je demandai l’aide de mon Ange (en-je) et entrepris un petit dialogue intérieur avec lui.
Q : C’est comme si je ne savais plus qui j’étais
R : C’est logique puisque jusqu’ici, tu t’identifiais à une part de toi qui n’est pas toi
Q : Si je ne suis pas noire, qu’est-ce que je suis ?
R : Autre
Q : Pourquoi construire tout ça ?
R : Partie du jeu et ce je/jeu prend fin. Déconstruire toutes nos croyances
Q : Qui pleure ?
R : Le « je »
Q : À quoi puis-je alors m’identifier si je ne suis pas celle que j ai connue ?
R : Nouvelle identité
Q : Faite de quoi ?
R : « Identité » pas juste comme mot, nouvelle conscience.
Puis, je fus ramenée à l’expérience de Jenaël, lui qui avait laissé son corps à Edmond, afin qu’un message qui va dans le sens de la Vie, puisse être transmis. Cette capacité selon moi, serait forcément en lien avec le fait de ne pas être attaché ni identifié à son « je », mais parfaitement conscient des « enjeux du jeu » !
Comme si se détacher de la matière permettait alors de se mettre au service de l’Esprit. Tandis que moi par exemple, qui, au travers de mon ego, suis toujours attachée voire, confondue avec la matière, en demeure « l’esclave ».
Je comprenais alors clairement que cette fin de cycle en 3ème densité sonnait l’heure de la dés-identification de tous les « moi/je », auxquels je m’étais identifiée et attachée au cours de toutes mes expériences dans un corps humain. J’avais incarné, endossé énormément de rôles douloureux – de doux leurres – et à présent, j’arrivais en bout de course. C’est le début de la fin de l’illusion !
Et c’est notre travail intérieur de déprogrammation et de désidentification au je(u) et à la matière, qui nous amènerait en dehors de la prison que constitue la matrice. Au-delà donc de la séparation et de la dualité de ce monde.
Ce qui me ramène à la symbolique du métissage dans laquelle se retrouve l’idée de « s’unir », c’est-à-dire de « mettre ensemble les éléments d’un tout » !
Par ailleurs, comprendre réellement la portée du miroir quantique tout comme développer le don d’empathie, sont des apprentissages qui me permettent d’intégrer que contrairement aux apparences, nous ne sommes pas du tout séparés les uns des autres !
De la même manière, dans cette aventure avec la famille d'Edmond, chacun de nous détenait une pièce du puzzle à reconstituer, pour ensuite parvenir à tirer leçon de manière à la fois individuelle et collective, de l’expérience qui nous était offerte.
Il y a quelque temps, alors que j’étais lancée dans la rédaction de ce texte, éclata une scène entre Frans et moi au sujet de la signification du mot « métisse ». Je me vis insister en m’énervant : « Métisse signifie mélange ! ». Le soir-même, voilà que je tombai par hasard sur un film, « 14 jours, 12 nuits », qui parlait exactement de cette problématique.
Il raconte l’histoire d’une enfant franco-vietnamienne qui, du fait de son origine mêlée, est placée en vue d’être adoptée. Dix-sept ans plus tard, elle décède dans un accident. La mère biologique apprenant le décès de sa fille, implore sa propre famille de reconnaître la légitimité de cette enfant pour que son âme puisse tranquillement monter au ciel et qu’enfin, la paix avec le passé puisse se faire.
Je n’aurai pas pu trouver de meilleure conclusion à ce texte !
« Re-con-naître et faire la paix avec le passé » est ce à quoi nous nous attelons sans relâche. Un chemin de libération de l’âme, ô combien passionnant, que je n’échangerai pour rien au monde, même si je n’ai aucune idée de ce qui m’attend « de l’autre côté » !
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Geneviève M. (mardi, 20 octobre 2020 06:09)
je salue ce texte qui ramène à la surface de ma mémoire , les sensations d'étouffement, de métissage et d'illégitimité....il sera judicieux que je m'attelle à une analyse de mon propre parcours afin de faire le point , même si les émotions semblent apaisées....
Car , métissée , j'ai l'impression d'avoir su "me tisser", en prenant les brins si contrastés de mes deux lignées , paternelle et maternelle , dans lesquelles j'ai reconnu , presque de façon caricaturale, la lignée aryenne et la lignée sémite.
A suivre!
Geneviève