Ce que j’ai vécu comme une pression collective pour que Marielle « saute » m’a énervée en profondeur, tout comme l’intitulé « décide ou décède » (Marielle, candidate au grand saut ? fin de partie 2) : du coup je suis venue y regarder de plus près…
« Décide ou décède ! » Ces mots impératifs et radicaux me ramènent à « Marche ou crève ». Je les vois comme intransigeants, alors que vous allez vers Marielle en parlant de respect et de non-jugement devant ses hésitations à plonger.
Prendre une décision quand ce n’est pas mûr (= les différents « moi » qui me constituent (fractales ?) étant tous en bazar) nous envoie vite dans le mur… Je pourrais ajouter avec un clin d’œil à Patrick : à objectif flou correspond un ratage certain !
Bien sûr mon énervement devant ces mots parle de moi… Moi qui suis justement en train d’apprendre à lâcher l’urgence, à prendre le temps, apprendre à ne pas céder à la pression juste « pour faire plaisir aux autres » (ou alors le faire en conscience ! ) mais à sentir et ressentir à l’intérieur de moi, enfin apprendre à ne pas m’abandonner pour faire partie d’un « clan », par peur que les autres me lâchent…
A l’opposé de : plonger avec un sentiment d’urgence, vite décider, sans laisser mûrir ???
« Laisser » mûrir ? Pourquoi pas, si on a confiance dans ce que la vie nous sert.
Je propose « aider à mûrir », chacun à son rythme unique.
… tout en me méfiant d’un trop grand « vouloir mûrir » : j’ai personnellement tant de progrès à faire pour lâcher cette grande volonté qui m’a animée, bien utile d’un côté avec la ténacité qu’elle m’a offerte, néfaste aussi en me coupant de tant d’ouvertures. Peu à peu, apprendre à utiliser cette ténacité pour avancer vers ce qui est bon, discerner, sentir… quel défi !
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Une fois posé là où j’en suis, j’arrive mieux à entendre le bon qu’il peut y avoir dans « Décide ou décède ! » en cherchant autre chose derrière ces mots, en questionnant, en lisant « les autres » qui pensent autrement… et peu à peu ces mêmes mots prennent du sens, voir deviennent une évidence si je les regarde autrement !
Un sens concentré dans une réponse des léos : « le facteur fondamental (…) est de décider de mettre en pratique ses compréhensions... sinon l'Ange se meurt ». (Réponse à la question 98 de Marielle)
Aussi je comprends très bien que si je ne décide pas, je suis une marionnette, ce n’est plus moi qui tire les ficelles : « Ne laisse pas la peur prendre les décisions à ta place. Décider c’est faire en sorte que les peurs décèdent, et non vous. » (B. Belanger)
Une part de moi se réjouit (et se rassure…) en lisant le témoignage de Thierry N, dont j’ai plaisir à m’imprégner : « La mise en œuvre de la confiance et de la Foi indéfectible au Père intérieur, à la supra conscience (le saut dans le vide) à l'instar d’ Indiana Jones lorsqu'il doit passer au dessus d'un gouffre et rejoindre l'autre versant de la montagne, et s'apercevoir qu'une fois la Décision prise, une passerelle invisible lui assure la traversée. Fais 50% du boulot et l'Esprit se charge des 50% restants. » (Témoignage 264). Oui aides toi, et le ciel t’aidera. Se faire confiance ?... Quel chemin à parcourir !
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- Enfin pour jouer avec les mots et élargir le sens, pourquoi pas « Décide ET décède ! » puisque chaque décision nous amène à faire le deuil des chemins que l’on ne prend pas, le deuil des autres vies possibles…
Que c’est riche ce que les maux peuvent ouvrir, tant de mots qui m’enseignent selon l’éclairage avec lequel je les regarde !
Camille R
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MARIELLE (dimanche, 12 novembre 2017 11:22)
Merci Camille pour ton témoignage qui m'aide à avancer.
Pour ma part, je suis en phase "décède" pour ensuite "décider". Effectivement, tant que le processus de "mourir à ses croyances limitantes, mourir à des comportements dépassés(orientés par le prédateur), mourir à ses blessures", n'a pas été suffisamment déployé, je ne peux en conscience décider de ma nouvelle réalité, même si intellectuellement et mentalement, je l'ai décidé depuis de nombreux mois. Alors s'en suit une succession de petites morts à vivre afin de renaitre à Soi et ressentir alors dans mes tripes la force de sauter... sans peur, la peur étant liée à la peur de mourir.