Expérience de vie de Johannes en réponse/adressée à Nina, suite au Témoignage 147 - Johannes - La violence
Bonjour Nina,
Merci de ton message et ton partage sincère.
Tu demandes plus de précisions quant aux résolutions karmiques. Ces expériences sont nombreuses, parfois insignifiantes, parfois mouvementées.
Je n’avais rien de précis en tête lorsque j’ai écrit ces mots, toutefois j’aimerais te répondre au mieux et voici les deux exemples qui me viennent.
Je me souviens, il y a quelques années, avec une amie nous devions organiser un événement. Nous devions fixer des dates pour cela et elle n'était pas disponible. Je lui mettais la pression car
quelque chose en moi ne pouvant pas accepter sa "non-disponibilité". En me disant "non", j'ai senti un élan de colère en moi. La pilule était très difficile à avaler, surtout venant d'elle. En
parvenant à rester présent en moi, face à mes ressentis, une mémoire de viol est remontée. Cela a choqué mon mental et je suis parvenu à la remercier de maintenir son non, même si j'avais de la
peine à l'accepter. Depuis, la relation s'est libérée des attentes, des désirs, du contrôle et des vampirisations que cela engendre.
Dans un autre contexte, en tant que porteur du rôle de père, je suis très conscient que la violence que j’ai vécue à travers l’éducation que j’ai reçue et qui me brisa sous bien des aspects (source d’insatisfaction profonde et salvatrice à la fois !!!) eut tendance à se reporter sur ma fille aînée principalement car je suis aussi l’aîné de ma fratrie.
Lorsque ma fille faisait quelque chose qui ne me convenait pas (pour une raison sensée ou non), une violence montait en moi et ma réaction était très cassante vis-à-vis d’elle. C’est comme si la place de l’enfant était interdite et qu’il fallait absolument « remettre l’enfant à sa place ». Au fur et à mesure de mes prises de conscience, des discutions avec Emma et de ma volonté, j’ai pu contacter ma propre souffrance au lieu de la renvoyer sur ma fille.
Par exemple, lorsqu’elle agissait d’une manière non acceptable, je me taisais et je me retirais pour ressentir ce qui montait en moi. J’ai ressenti la peur de perdre le contrôle, la colère de l’injustice et j’ai pleuré souvent de ma détresse passée encore active dans mon champ d’énergie, dû aux abus que j’avais subit, etc.
Puis petit à petit, j’ai pu retrouver une certaine congruence dans mes rapports avec elle. Je peux maintenant de plus en plus souvent choisir à quel moment je peux remettre à sa place le prédateur qui montrait son nez, sans briser l’enfance de ma fille tout en protégeant son innocence, ou choisir de simplement lui expliquer mon point de vue en étant centré, ou même poser une limite grâce à une réponse émotionnelle dirigée consciemment que je ressens comme adéquate. La réaction émotionnelle, exprimée à travers la violence qui était une habitude, donc un canal de prédation bien installé en moi, est devenue bien moins opérationnelle. Au fait, une sécurité intérieure l’a remplacée. La place de l’enfant ne représente plus un danger pour le contrôle que mon prédateur exerçait puissamment sur elle. Je lui laisse la place qu’elle occupe et ai cessé de vouloir définir la place qu’elle « est sensée avoir ». En d’autres termes, j’ai cessé de vouloir « l’éduquer ». Elle est, je suis, j’observe, nous apprenons juste à vivre ensemble dans le respect et la lucidité, en continuant de purifier le terreau intérieur pour que puisse naître autre chose que ce que j’ai connu dans mon enfance.
Depuis, j’observe un changement de référentiel vibratoire créateur : elle témoigne une affection et une attention à mon égard que je ne lui connaissais pas auparavant. Nous rions plus ensemble. Elle est plus communicative. Peut-être qu’elle se sent un peu plus libre d’être et d’aimer ?
Ces deux exemples me rappellent une phrase exprimée dans le film "l'aigle et l'enfant" de Jean Reno : "libérer quelqu'un, c'est se libérer soi-même". C’est inspirant et je préfère dire : se libérer soi-même (de l’emprise de la Prédation), c’est libérer l’Autre.
Voilà, c’est un peu ce que je voulais dire lorsque je parlais de résolution karmique, c’est lorsqu’on stoppe la réactivité, qu’on intègre notre souffrance, qu’on perçoit la force manipulatrice prédatrice derrière le voile de ce qu’on perçoit avec nos 5 sens et qu’on choisit de manifester une nouvelle réalité d’existence plus consciente, qu’on parvient à s’affirmer de façon neutre. Les rôles connus s’épuisent puis notre véritable authenticité reprend alors, petit à petit, ses droits dans notre Esprit, notre véritable royaume à reconquérir.
Bien à toi,
Johannes
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