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Dans cette émission, les animateurs de la Radio Interactive Sott sont devenus bibliques, mais avec un fort penchant révisionniste.
L'idée qu'un homme du nom de Jésus-Christ, né d'une vierge, faiseur de miracles, trahi et crucifié et se déclarant le « Fils de Dieu », ait réellement existé durant l'Empire romain dans la région
de la Palestine moderne, fait l'objet d'un long débat souvent houleux
Les historiens et les archéologues maintiennent catégoriquement qu'il n'y a aucune preuve historique de l'existence d'une telle personne et les Chrétiens, de leur côté, se contentent de savoir
dans leurs cœurs que Jésus a vécu et est mort pour effacer nos péchés (ou nos dettes). Alors, qu'en est-il ?
Ce qui est nouveau, bien que ce ne soit pas précisément très connu (c'est le moins qu'on puisse dire), c'est qu'il existe des preuves qui suggèrent que les détails de la vie de Jésus-Christ ont
en fait été piqués à un autre célèbre J.-C. de la même époque. Alors, sérieusement, qui était le premier ici ?
Vidéo en anglais :
Transcription ci-dessous :
Introduction
Joe : Salut, et bienvenue sur la Radio Interactive SOTT. Cette semaine, nous allons être bibliques, mais avec un fort penchant révisionniste. L'idée qu'un homme du nom de
Jésus-Christ, né d'une vierge, faiseur de miracles, trahi et crucifié et se déclarant le « Fils de Dieu », ait réellement existé durant l'Empire romain dans la région de la Palestine moderne,
fait l'objet d'un long débat souvent houleux. Les historiens et les archéologues maintiennent catégoriquement qu'il n'y a aucune preuve historique de l'existence d'une telle personne. Les
Chrétiens, de leur côté, se contentent de savoir dans leurs cœurs que Jésus a vécu et est mort pour effacer leur péchés, ou leurs dettes, selon le cas. Alors, qu'en est-il ?
Eh bien, comme vous allez le découvrir, ce qui est nouveau, bien que ce ne soit pas précisément très connu (c'est le moins qu'on puisse dire), c'est qu'il existe des preuves qui suggèrent que les
détails de la vie de Jésus-Christ ont en fait été piqués à un autre célèbre J.-C. de la même époque. Alors, sérieusement, qui était le premier ici ? Je suis accompagné cette semaine par les
suspects habituels : Jason, Niall, et Pierre, et, aussi, l'auteure et historienne, Laura Knight-Jadczyk.
Donc, Laura, pour en revenir à cette question générale : sérieusement, qui est le premier ?
Laura : Ah-ha ! Eh bien, tu poses une question qui...
Joe : ... qui aura sa réponse plus tard ?
Laura : Eh bien, oui, parce que je préférerais décrire comment j'en suis venue à cette idée et ensuite comment j'en ai trouvé la confirmation. Décrire comment j'en suis arrivée à
cette idée va prendre un peu de temps, mais je peux vous assurer que c'est assez intéressant... donc, ça ne va pas être ennuyeux... mais, ce que j'avais aussi prévu de faire ce soir, c'est de
parler de quelques autres choses, y compris une de mes petites découvertes récentes alors que je faisais des recherches pour le prochain tome de L'Histoire secrète. Tout cela, en quelque sorte,
se connecte ensemble, mais avant toute chose, je veux dire à tout le monde certaines choses sur l'Histoire, la pratique de l'Histoire, comment l'Histoire se fait, comment elle a été construite,
et certaines des choses auxquelles nous nous heurtons lorsque nous essayons de lire des sources historiques ou les interprétations des historiens de ces sources.
De toute évidence, tout ce qui arrive autour de nous sur une base quotidienne dans la sphère politique, dans la sphère sociale, c'est de l'histoire en construction. Si vous pensez à cela, le
vieil adage qui dit : « Les vainqueurs écrivent l'histoire » n'est jamais plus vrai que quand elle est en cours d'écriture tandis que vous l'expérimentez, ou la vivez, ou l'observez
quotidiennement, en supposant que vous soyez attentif. Par exemple, qu'auront à dire les historiens de l'avenir au sujet de l'assassinat de John Kennedy ? Il y a la version officielle, et puis il
y a tous les travaux des historiens alternatifs (ou ce qu'ils appellent les « théoriciens du complot », et je vais dire quelque chose à ce sujet dans une seconde) qui contredisent totalement la
version officielle. Qu'est-ce qui survivra dans l'avenir ? C'est, en quelque sorte, le dilemme que nous rencontrons ici, et dans toute discussion au sujet de Jésus ou de toute autre personne
célèbre dans l'histoire.
Et si, à l'avenir, les pouvoirs en place décidaient que c'est très, très anti-politique, ou que cela va à l'encontre de la stabilité de la société, que n'importe lequel de ces livres sur
l'assassinat de John Kennedy qui parle d'un complot ourdi par le gouvernement continue d'exister ? Ils lanceraient une campagne de perquisitions, maison après maison, des recherches dans les
bibliothèques, feraient dénoncer les gens qui possèdent ces livres, et ils élimineraient tous les livres contenant toute autre idée sur l'assassinat de John Kennedy (autre que la position
établie, d'autorité). Avec quoi, alors, travailleront les historiens du futur ? C'est une question intéressante, n'est-ce pas ? On pourrait dire la même chose à propos des événements du 11
septembre 2001. Supposons que, à un certain moment, il soit décidé que les théoriciens du complot montent la population contre les autorités constituées ; et que toutes les personnes qui ne
gobent pas la version officielle, ou qui ont écrit des livres ou des articles ou que sais-je, sont capturés, éliminés, ou qu'on leur fasse jurer une sorte de serment d'allégeance ? Que leurs
livres sont recherchés, brûlés, détruits. Qu'auront à dire les futurs historiens sur les événements du 11-Septembre ? Le fait est que ce genre de choses semble avoir été fait dans le passé en ce
qui concerne notre véritable Histoire. Je vais vous montrer un élément de preuve que j'ai trouvé... qui illustre que c'est le cas.
Pierre : Juste un petit mot. Cette réécriture de l'Histoire, selon les vainqueurs, est évidente quand on pense à l'exemple que tu donnes. C'est à l'œuvre en ce moment même, en
temps réel. Dans un monde uniformitariste, imaginez que dans l'intervalle, vous ayez des destructions majeures qui détruisent la plupart des témoins, la plupart des livres, la plupart des
vieilles traditions. De cette façon, la réécriture est encore plus facile à réaliser.
Jason : Mais pire encore... parce que, bien sûr, nous parlons de cela : que penseront les historiens dans deux mille ans à partir d'aujourd'hui à propos du 11-Septembre ? Les
livres - si on ne fait pas très attention - n'ont pas une très longue durée de vie. Le papier peut avoir tendance à pourrir, à devenir humide, ou bien d'autres choses. Les couleurs deviennent
fades, les encres s'effacent, donc il faudrait que quelqu'un travaille vraiment dur pour préserver un livre sur tout ce laps de temps. La raison pour laquelle les textes ont survécu dans le
passé, c'est que des gens les ont copiés sur de nouveaux rouleaux, sur de nouveaux parchemins, et sur de nouveaux livres. De toute évidence, ces personnes étaient parfois vraiment ennuyés par ce
qu'un tel disait et ont ensuite tenté de le résumer... encore une fois, il y a ceci : comment les gens résument l'assassinat de JFK...
Laura : ... Et que dire des erreurs de copie... des erreurs de traduction ?
Pierre : ... Ou de la mauvaise traduction, de l'évolution du langage ?
Laura : Toutes ces choses entrent en jeu dans la transmission de l'Histoire. De fait, nous sommes confrontés à la révision, la révision après les faits, la destruction qui n'est
pas planifiée ni prévue, la destruction qui est délibérée... et, bien sûr, si vous avez une discontinuité dans l'Histoire, comme une période de stress extrême sur la planète où la population se
réduit fortement, où les institutions tombent, les infrastructures tombent. Le taux de mortalité est environ de 80/90 %... Quoiqu'il en soit, ces événements ont eu lieu ces derniers deux mille
ans. Ensuite, vous avez très peu de gens qui sont instruits, et ceux qui restent sont essentiellement libres de faire ce qu'ils veulent avec les manuscrits disponibles... donc, ce sont tous les
problèmes auxquels sont confrontés les historiens...
Joe : J'allais juste dire que ce ne serait pas si mauvais que ce genre de chose se soit passé, en particulier la destruction de... vous savez, le genre de destructions, de
catastrophes cosmiques imprévues ou des cataclysmes (ou autres)... si tous les mensonges et distorsions en cours à l'époque ont été anéantis avec la destruction ou le cataclysme... mais le vrai
problème est que... d'une façon ou d'une autre...
Laura : ... Les mensonges persistent.
Joe : ... Oui, aujourd'hui, nous fondons la plupart de notre histoire et beaucoup de nos croyances et de nos valeurs (et tout ce genre de choses) sur une religion de deux mille
ans, qui comprend toutes les révisions et tous les changements de cette époque (le plus souvent un cataclysme ou deux sur ce parcours)... Mais pourtant, on l'a toujours sur les bras !
Laura : ... Mais nous sommes convaincus - ou, certains d'entre nous sont convaincus - que c'est vrai. Eh bien, permettez-moi de présenter mes deux exemples particuliers ici :
l'un d'eux est la découverte d'une autre personne, le second est ma propre découverte.
Le premier est ce qu'on appelle « La Conspiration Édouard II ». Maintenant, vous vous demandez probablement pourquoi je parle d'Édouard II, alors que nous allons parler de Jésus, en fin de
compte... mais restez patients parce que c'est important. J'espère que la plupart d'entre vous connaissent l'histoire d'Édouard II, mais, juste au cas où vous ne la connaîtriez pas, je vais vous
faire un rapide petit rappel...
Joe : Édouard II d'Angleterre ?
Laura : ... Oui, Édouard II, roi d'Angleterre. J'ai grandi en connaissant l'histoire d'Édouard II... parce que le compte-rendu de ce qu'il a fait était si horrible qu'il
donnerait des cauchemars à n'importe qui. Il a été roi d'Angleterre de 1307 jusqu'à ce qu'il soit évincé par sa femme, Isabelle, en 1327. Isabelle était la fille du roi de France [Philippe IV le
Bel - N.D.T.], et elle a été surnommée la « louve » parce que... après qu'elle soit partie pour la France (où son frère était roi [Charles IV - N.D.T.]) et son adultère avec Roger Mortimer,
l'ennemi juré d'Édouard (qui fut l'une des rares personnes dans l'histoire qui ait jamais échappé à la Tour de Londres, soit dit en passant), ensemble, ils ont obtenu l'aide de nobles du
continent ; ils ont rassemblé une petite armée de mercenaires, sont retournés en Angleterre, et ont pris la relève. Ils l'ont fait avec le soutien presque unanime du peuple, alors, évidemment, à
l'époque, Isabelle et Mortimer n'étaient pas considérés comme des prédateurs ou des loups...
La chose suivante qu'ils ont faite a été de mettre Édouard en prison car ils n'étaient pas prêts à commettre un régicide (qui aurait été une très mauvaise chose, et cela aurait été un très
mauvais précédent, cela aurait probablement excité le peuple contre eux car cela aurait été considéré comme un sacrilège - parce que la personne du roi était sacrée)... donc ils ne l'ont pas tué.
Ils l'ont placé en détention avec des personnes qui étaient censées le surveiller. Il a été emprisonné, il avait accès aux commodités et au confort, mais à un moment donné, il aurait été
tué.
Comment a-t-il été tué, et pourquoi cela me hante-t-il ? Eh bien, puisque c'était plutôt un satané homosexuel, les gens ont prétendu qu'il avait été tué d'une façon particulièrement horrible qui
était censée être adaptée à ses penchants : il fut tué par un tisonnier brûlant chauffé au rouge et inséré dans son anus, et remué à l'intérieur de sorte que toutes ses entrailles auraient cuit
alors qu'il était encore en vie. L'histoire dit qu'on pouvait entendre ses cris partout dans la campagne (et c'est la version courte).
Donc, quelques années plus tard, Isabelle et le fils d'Édouard [Édouard III - N.D.T.] (qui n'était roi que de nom), qui avait été « conseillé » (et je mets ça entre guillemets) par Isabelle et
Mortimer, ressentait un peu d'hostilité par rapport au fait que l'amant de sa mère ait tué son père - allez comprendre... il rassembla quelques amis, et se faufila dans le château par un passage
souterrain ; il confronta Roger Mortimer, le fit prisonnier, le jugea pour assassinat et pour trahison (peu importe) ; et, lui aussi mourut de la mort la plus horrible. À ce sujet, il vous suffit
de penser à William Wallace et au film Braveheart. (Wallace, soit dit en passant, a été assassiné par Édouard Ier, dit « Longues jambes », le père d'Édouard II et le grand-père d'Édouard III.
Donc, ils maintenaient les traditions familiales)...
Bien sûr, je savais qu'Édouard II était, au minimum, bisexuel (même si lui et Isabelle ont eu plusieurs enfants ensemble). Ses favoris, ses amants (Pierre Gaveston et, plus tard, Hugues le
Despenser), ont scandalisé le pays et pris le pouvoir. C'est l'une des raisons pour lesquelles les gens n'étaient pas terriblement malheureux quand Isabelle et Mortimer sont revenus et l'ont
repris. Édouard II avait permis à ses amants de le dominer et de l'utiliser pour s'enrichir au détriment de l'ensemble du pays. Alors ils, les deux amants, donnent l'impression d'être des rapaces
psychopathes, Édouard lui-même étant une sorte d'innocente victime de ses penchants (ce qui n'était pas vraiment un péché à mon avis)...
Mais, quoiqu'il en soit, savoir tout cela ne justifie pas la façon dont Édouard [II - N.D.T.] est mort... c'était, en fait, une sorte de clé de l'énigme (si vous y pensez vraiment) : le fait
qu'il ait été accusé d'avoir été assassiné de cette manière (ou que Roger Mortimer ait été accusé de l'avoir commis de cette façon, et que ces histoires courraient), et ce sont ces histoires qui
ont incité son fils à rassembler ses propres amis pour arrêter Mortimer et le juger pour trahison et l'exécuter de cette horrible façon...
Donc, cela ressemble à l'histoire : c'est de l'histoire, non ? Tout le monde enseigne cette histoire depuis, eh bien, au fond, depuis le XIVe siècle. C'est l'histoire depuis six cents
ans...
Mais devinez quoi ? Ce n'est pas vrai !
Joe : O - oh - hh... c'était un conte de fées ??
Laura : C'était un conte de fées...
Joe : ... Assez horrible, mais...
Laura : ... Oui, c'était assez horrible... et ce fut seulement ces dernières années que l'on a découvert que ce n'était pas vrai.
C'est là que les deux types d'historiographie entrent en jeu : il y a des historiens qui écrivent l'histoire, car ils vont interroger des témoins (et ils lisent les histoires des autres peuples
et écrivent des histoires basées sur ces histoires), et puis il y a ce qu'on appelle un antiquaire.
Les antiquaires dégotent des trucs, fouillent autour et prennent les mesures des monuments, recueillent les traditions locales et les histoires, les légendes, les mythes... ils collectent et
examinent les pièces de monnaie, ils vont dans les archives, et ils... Je veux dire, certaines personnes deviennent vraiment obsédés : il y avait un homme, un historien assez célèbre du genre des
antiquaires, qui a passé tous les étés de ses vacances (il enseignait dans une grande université aux États-Unis) aux archives (celles du tribunal de Londres) à étudier les transactions
financières.
Le fait est... que c'était l'un de ces types d'antiquaires qui a résolu ce petit mystère intéressant.
Il semble qu'il y avait une lettre écrite par une source inattaquable (l'évêque italien Vercelli) indiquant qu'Édouard II a en fait reçu de l'aide pour s'échapper, qu'il s'est rendu en Italie,
est devenu ermite et a vécu le reste de sa vie en exil. C'est ce qu'on appelle la Lettre de Fiesque.
Elle fut découverte en 1878, à Montpellier, en France, par un archiviste français dans un registre officiel datant d'avant 1368. Maintenant, elle n'a pas reçu beaucoup d'attention jusqu'à tout
récemment, mais elle avait été découverte il y a longtemps. (La lettre a été testée, et ce n'est pas un faux.) La lettre contient des détails précis que peu de gens connaissaient à l'époque et a
été écrite bien avant que les exposés acceptés de l'assassinat d'Édouard II aient été épinglés par les propagandistes (qui voulaient pincer Mortimer).
L'historien, Ian Mortimer, (qui, soit dit en passant, est sans rapport avec Roger), en suivant les comptes financiers et les documents administratifs du règne d'Édouard III (c'est l'un de ces
historiens de type antiquaire), démontre dans un livre, plutôt efficacement et de manière convaincante, qu'Édouard III a probablement reçu cette lettre et qu'il a rencontré son père en Allemagne
plus tard (ce qui, bien sûr, arriva après qu'il ait exécuté Mortimer pour son crime supposé). Ce fut la toile de fond à certains changements dans son comportement et dans ses attitudes.
Édouard II, évidemment, était content que son fils soit roi (probablement parce qu'il savait que le pays tout entier s'était retourné contre lui à cause de ses « vils » penchants sexuels et de sa
tendance à vouloir être dominé dans toute relation - c'est ce qui avait abouti à l'effondrement presque complet de l'administration royale tandis que Gaveston et le Despenser gouvernaient ; il a
aussi probablement réalisé - et ce n'est que mon opinion - qu'il pouvait suivre ses pulsions plus discrètement et avec moins d'opposition en tant que personne privée sous le couvert d'un « ermite
» dans une institution religieuse. [Rires]
Joe : ... Le meilleur endroit pour lui... Je veux dire... il y serait le bienvenu de nos jours...
Laura : À l'époque, il était important pour Édouard III de protéger la réputation de sa mère Isabelle (qui, après l'exécution de Mortimer, avait presque perdu la tête - sur la base des documents
royaux de l'Exchequer [« l'Échiquier », équivalent de la Chambre des comptes des autres royaumes et principautés - N.D.T.]. Parce que les paiements à divers médecins pour ses soins et son
confinement, ont été inscrits dans les livres.
Personne n'en a eu la moindre idée pendant plus de six cents ans.
Ce qui est remarquable c'est le fait que cette lettre ait même été retrouvée (et la vérité révélée). À quel point notre histoire est exactement ainsi, cachée, dissimulée, et la vérité jamais
découverte du tout ?
Bien sûr, certains historiens de la vieille école qui croient vraiment à l'histoire traditionnelle qu'on entend depuis les six derniers siècles, ont rigoureusement critiqué cette conclusion, et
ils ont critiqué les méthodes de Ian Mortimer, parce qu'il a fouillé dans les dossiers pour savoir qui dépensait l'argent de la cour, et pourquoi ces sommes étaient dépensées (c'est un peu ainsi
qu'il a trouvé). Édouard III avait dépensé de l'argent pour ce voyage en Allemagne, il avait payé cette personne inconnue - qui, apparemment, s'est avérée être son père sous un nom d'emprunt -
qui était venue passer du temps avec lui en Allemagne avant de s'en retourner dans sa cellule de « moine » en Italie.
Quoi qu'il en soit, si vous voulez connaître les détails, vous pouvez les lire dans The Greatest Traitor: The Life of Sir Roger Mortimer, Ruler of England: 1327 - 1330 [« Le plus grand traître : la
vie de Sir Roger Mortimer, dirigeant de l'Angleterre de 1327 à 1330 », ouvrage non traduit en français - N.D.T.], ainsi que dans le livre d'Alison Weir, Isabella: She - wolf
of France, Queen of England [« Isabelle : Louve de France, reine d'Angleterre », ouvrage non traduit en français - N.D.T.]... Je pense qu'après avoir lu ces livres, vous serez d'accord qu'il
est temps de mettre un point final à cette terrible histoire et de reconnaître que les gens au pouvoir font beaucoup de choses que le reste d'entre nous ne savons pas (sans certains accidents du
sort, comme la découverte de la Lettre de Fiesque). Sinon, nous n'avons aucun moyen, quel qu'il soit, de savoir ce qui est vrai et ce qui est mensonger.
L'essentiel de cette histoire c'est que lorsque l'on étudie l'Histoire, tout semble suivre un processus de cause des événements assez logique, et l'histoire peut être fortement influencée par la
propagande de l'époque - comme et y compris l'histoire de l'horrible assassinat d'Édouard II comme potentiellement vraie... qui montre Isabelle et Mortimer sous un jour particulier - ce qu'ils ne
méritaient pas, comme cela semble évident aujourd'hui.
Jason : ... Mais cette histoire a servi les buts...
Laura : ... Elle a servi les intentions de cette période... Cela rend également évident le fait que même les personnes de l'époque - ou des époques - peuvent être influencées par
la propagande et agissent de certaines façons qui, comme ils l'apprennent plus tard, n'étaient pas appropriées.
Édouard III, sans aucun doute exposé aux horribles rumeurs sur la mort de son père, s'est énervé au point de causer des dommages psychologiques graves à sa mère et de détruire son bonheur, en
arrêtant et en faisant exécuter son bien-aimé.
Maintenant, je ne défends pas Isabelle et Mortimer, parce que tous deux avaient agi par intérêt dans cette situation ; mais l'ombre de cet événement s'est étalée sur toute la période. Et il est
difficile de séparer le bon grain de l'ivraie quand on a déjà une opinion sur leur grande méchanceté - puisqu'ils étaient responsables d'un acte tellement horrible à l'encontre d'un roi
légitime.
Isabelle et Mortimer ont de toute évidence bel et bien sauvé l'Angleterre des ravages de Hugues le Despenser. Et qui sait comment l'histoire aurait tournée si les deux avaient continué à régner
un peu plus longtemps avant l'arrivée sur le trône d'Édouard III ? Les choses auraient pu ne pas être réellement différentes, sauf qu'un crime vraiment terrible contre un Mortimer innocent
n'aurait pas été commis.
Mais alors, peut-être que la réalisation ultérieure des faits - qu'il avait en fait exécuté un innocent, un homme aimé par sa mère - a affecté positivement Édouard III, faisant de lui quelqu'un
de plus réfléchi et de plus disposé à attendre plus de données avant de prendre des décisions. Peut-être que la réalisation de son erreur a fait de lui un homme meilleur et un meilleur roi.
Donc, lorsque nous faisons des recherches historiques, nous devons regarder attentivement, car il n'y a pas seulement deux versions à une histoire. Parfois, il y a une vérité qui se cache
derrière toute la fumée et les miroirs. Et quand nous rencontrons des questions bizarres, que des questions en suspens nous font prendre conscience que quelque chose ne va pas, il nous faut
réagir et en tenir compte... ce qui m'amène à ma propre petite découverte...
Joe : ... Ou-oui ??
Laura : ... Oui... [Sourire]... oui...
Cela va un peu ressembler à une lecture de mes recherches. Ceux d'entre vous qui ont lu le dernier tome de L'histoire secrète [Les comètes et les cornes de Moïse - N.D.T.] ... j'espère que vous
l'avez lu... si vous ne l'avez pas lu, il est possible que quelques-unes des choses que je vais dire n'auront pas beaucoup de sens. Mais le fait est, alors que j'avançais gaiement dans
l'écriture... vous savez, plus ou moins une chronologie de l'histoire de l'effondrement de l'Empire romain... qui arrive en fait bien plus tard que ce dont il est question dans le livre, parce
que je voulais établir l'effondrement de Rome en tant que modèle... et je voulais couvrir cette partie assez rapidement, parce que ça allait être le modèle de l'effondrement de l'Empire égyptien
(là où nous allons découvrir Moïse)... donc la moitié du livre allait porter sur l'effondrement de Rome, et l'autre moitié sur Moïse... et ça allait être un seul livre, et ça allait être
ÇA...
[Rires dans le fond]
Laura : ... Comme certains d'entre vous le savent, les choses n'ont pas tourné ainsi. Et c'est parce que j'ai fait l'expérience de dénicher quelques-unes des étranges questions en suspens, tandis
que j'effectuais des recherches... Et la première question est apparue. J'avais écrit sur Constantin et son expérience de ce qui était probablement un corps cométaire qui lui a fait convertir
l'empire au christianisme... et c'était juste avant, aux environs de, quoi déjà ?
Pierre : ... 300 [AD] ?
Laura : Non, je parle de combien d'années avant l'effondrement - c'était en 312...
Pierre : ... Moins de 200...
Laura : ... Oui, moins de deux cents ans avant que tout n'en vienne à... oui, le christianisme était comme déjà en place, se développait et se manifestait un peu partout quand
tout a pété, et...
Jason : ... Je tiens à souligner que cela annonçait l'effondrement de l'Empire romain - apparemment, Dieu ne pouvait pas les sauver...
Pierre : ... Pour la référence, nous parlions de chronologie... en gros, pour l'effondrement de l'Empire romain d'Occident s'était vers 590 après J.-C. ...
Laura : ... Ouais, donc les choses étaient... j'étais là, à parcourir cette chronologie... et ce que je voulais faire, c'était... je tentais de trouver ce que les chroniqueurs de
l'époque avaient à en dire... parce qu'il me semblait que le christianisme est une religion qui a grandi et remplacé les anciennes coutumes pendant une période d'effondrement du climat et de
l'environnement, ce qui semble avoir été le même scénario que pendant la XVIIIe dynastie d'Égypte. Tout le monde sait, je suppose, que vers 1 600 avant J.-C., le volcan Théra [au large de la
Grèce - N.D.T.] a éclaté et a fondamentalement soufflé la civilisation méditerranéenne, entre autres choses qui se passaient en parallèle. Euh, c'est un peu plus difficile de savoir exactement ce
qui s'est passé ensuite, si vous ne disposez pas d'un modèle. Mais, de toute façon, il y a eu aussi un changement de religion à cette époque. Donc, il me semblait que quand il y a un stress
environnemental, lorsqu'il y a une activité cométaire dans le ciel... vous savez, les gens ont commencé à penser à Dieu. Et il est très facile alors de changer de religion.
Dans un certain sens, c'est un peu comme ce qui s'est passé le 11-Septembre. Je ne veux pas enfoncer une porte ouverte, mais quelque chose... est survenu dans le ciel, a causé tout un tas de
stress pour beaucoup de gens (grâce aux efforts déployés par les médias), et tout le monde a été converti à la croyance que dix-neuf terroristes arabes, guidés par un pauvre type sous dialyse
dans une grotte en Afghanistan (ou Tora Bora, ou peu importe où), ont vaincu les défenses de la plus grande nation sur Terre. Ce que je veux dire, c'est que c'est un genre de croyance assez
insensée, ne pensez-vous pas ? Mais, de toute façon...
Jason : ... Cela semble un peu ridicule dit de cette façon...
Laura : ... Ouais, donc les choses étaient... que j'étais là, à repasser les faits et je regardais toutes ces choses... et puis je pensais, eh bien, je vais juste remonter dans
le temps, juste un peu... et, vous savez, je vais simplement faire en sorte que ce soit vraiment complet....
Alors que j'étudiais tous les historiens de l'époque... et il y en a toute une liste, toute une liste de chroniques de l'époque précédant l'effondrement, et, plus ou moins, de l'époque de
l'effondrement lui-même.
Par exemple, il y a...
Zacharie le Rhéteur, qui a décrit la période de 465 à 553,
Jean Malalas (491 - 578),
Cassiodore (485 - 585),
Joannes Laurentius Lydus (ou Jean le Lydien - N.D.T.],
Procope de Césarée,
Jordanès,
Jean d'Éphèse,
Pseudo - Zacharie le Rhéteur,
Théophane de Byzance,
Agathias [le Scolastique - N.D.T.]
Évagre le Scolastique,
Ménandre le Protecteur,
Le Chronicon Paschale (sorte de compilation de tous les autres historiens... rédigée entre 600 et 627).
Ensuite, il y a la Chronique de Zuqnîn [aussi appelé Chronique du Pseudo-Denys de Tell-Mahré - N.D.T.] (qui est probablement sortie avant 775 - elle aussi, est une compilation de tous ces
historiens précédents).
Il y a Denys de Tell-Mahré (818-845).
Ils sont plus tardifs, mais ce sont les chroniqueurs qui ont compilé les anciens historiens.
Constantin VII Porphyrogénète (qui était, soit dit en passant, l'empereur romain).
Ensuite, il y a un livre appelé la Souda (qui contient des extraits et des petites synopsis de tous les manuscrits que Porphyrogénète avait dans la bibliothèque).
Et puis il y a Michel le Syrien (qui publia beaucoup, beaucoup plus tard, mais qui a conservé quelques extraits qu'aucun des autres n'avait préservé).
Maintenant, tous ces chroniqueurs appartenaient à l'Empire d'Orient, basé à Constantinople... parce que, bien sûr, après que Constantin ait eu sa vision (après qu'il ait vécu certaines
expériences à Rome), il a décidé d'aller vivre à Constantinople - c'est ainsi que l'histoire nous est racontée (on se demande, bien sûr, s'il décide d'aller vivre à Constantinople parce que cet
impact cométaire - qui, soit dit en passant, a été plus ou moins confirmé pour la partie nord de l'Italie à l'époque - a entraîné une météo ou un environnement en Italie un peu moins salubre que
l'on pourrait le souhaiter... en d'autres termes, les choses étaient-elles en train de s'effondrer, des choses qui étaient déjà détraquées, lorsque Constantin a déplacé la capitale de l'empire
?)... Nous avons l'histoire qui nous est contée, mais comme nous venons de le voir avec l'histoire d'Édouard II, les choses ne sont pas toujours réglées comme du papier à musique - il y a eu
beaucoup de modifications durant cette période.
Mais, en tout état de cause... veux-tu dire quelque chose, Pierre ?
Pierre : Je voulais juste...
Laura : Oui ??
Pierre : Je voulais juste introduire quelque chose dans le débat et...
Laura : [rire] : Je ne veux pas débattre - je veux parler ! [Rires dans le fond]
Pierre : ... Pour apporter un peu de vie dans le compte-rendu, apporter un peu plus de variété et un peu plus de vie...
Laura : ... D'accord, apporte un peu plus de vie à l'exposé...
Pierre : ... Et une étrange tendance parmi les chroniqueurs... chez les chroniqueurs... c'est qu'ils ont eu tendance à tous cesser leur activité aux environs de l'année...
Laura : ... maintenant... attends juste que j'y arrive ! [Rires] Juste... juste ... marche arrière, mon pote ! [Rires dans le fond]
Pierre : [faussement triste]... je vais être sage maintenant... [Beaucoup de rires dans le fond]
Laura : ... tu vas tout révéler tout de suite - je dois développer ! D'accord, de toute façon, comme je l'ai dit, à propos de tous ces historiens... Pierre est autorisé à avoir
un peu de marge de manœuvre, ici, parce qu'il a fait toutes les traductions de Michel le Syrien pour moi. Apparemment, les travaux de Michel le Syrien n'existent pas en anglais, vous devez
donc... et bien sûr, aucun de nous ne parle le syrien, l'ancien syrien, ou le vieux syrien... nous avons donc dû nous référer à une traduction française de l'ancien syrien, que Pierre a ensuite
traduite en anglais pour moi... ainsi, j'ai pu lire ce que Michel le Syrien avait à dire.
Mais, en tout état de cause, ce qui s'est passé, c'est que je cherchais chez tous ces historiens, dans leurs œuvres, qu'il a fallu que je me procure, que je lise chacune d'elles... et j'étais en
train d'entrer les données dans un tableau, d'année en année. Quand un événement survenait, je l'insérerais dans une... vous savez, j'avais... comme un tableau avec une colonne pour l'année... et
puis le reste était une cellule dans laquelle je mettais les informations - en gros, une chronique réarrangée.
Pierre : ... À ce moment - là il y avait des listes... tu étais en train de lister les cataclysmes...
Laura : ... Je cherchais des preuves... des éléments de preuve de ce qui se passait d'un point de vue environnemental. En particulier, je ne m'intéressais pas tellement aux
événements politiques (même si, dans certains cas, je les incluais parce qu'il me semblait que des événements politiques vraiment scandaleux auraient pu être inspirés par des événements
atmosphériques ou environnementaux)... donc je poursuivais mon recensement... et je vais vous donner une idée de ce genre de choses, parce que j'ai une petite liste ici...
Par exemple, « dans la septième année du roi » bla - bla - bla, « dans le huitième mois de l'année » bla - bla - bla : « des pluies torrentielles au mois de janvier » ; « des éclairs » ; « de
gros coups de tonnerre » ; « les cours d'eau, qui se jetaient les uns dans les autres étaient tellement gonflés qu'ils s'élevaient au-dessus du niveau du sol » ; « la rivière » ; « les lumières
dans le ciel » ; « certains ont dit qu'ils ont vu les cieux enflammés » ; « l'ensemble du ciel semblait prendre feu » ; « il est apparu, à minuit, une multitude de rayons » ; « des présages sont
apparus : des rayons de lumière ont été observés dans le ciel du nord » ; « des éclairs de lumière » ; « du sang est tombé d'un nuage sur les vêtements d'un certain nombre de personnes » ; « des
présages » ; « dans des maisons habités, des récipients ont été découverts avec des inscriptions de caractères inconnus » ; « deux centres de lumière » ; « des objets brillants » ; « les murs de
la ville se sont effondrés » ; « des présages sont apparus pour la deuxième fois cette année » ; « un tremblement de terre » ; « les gens ont souffert d'une terrible épidémie » ; « un grand
nombre d'entre eux emportés » ; « toute une série de maladies malignes » ; « grave épidémie de peste »...
Je ne fais qu'effleurer ce sujet, mais c'est le genre de choses.... « un bruit comme si des arbres s'écrasaient au sol a été entendu dans toute la région » mais cela aurait difficilement pu être
un arbre, car c'était audible à plus de quatre-vingts kilomètres ! ; « à nouveau des rayons de lumière vers le nord » ; « une terrible tempête a couché les vignes et les cultures » ; « la ville a
été brûlée par un grand incendie » ; « deux îles dans la mer ont été consumées par le feu qui est tombé du ciel » (Elles ont brûlé pendant sept jours entiers !) ; « des villages ont été brûlés
par le feu envoyé du ciel » ; « cela fut si rapide, que les fermes et les aires de battage qui étaient pourtant dispersées... ont été réduites en cendres »... ce genre de chose... donc vous voyez
ce que je cherchais...
Maintenant, les historiens de ces anciennes chroniques ont, jusqu'à ce jour, considéré que ce genre de choses étaient exagérées. Ils diront qu'il y avait une bataille religieuse en cours... et
chaque camp se servait de ce type de munitions contre l'autre. Les païens disaient... ils écrivaient qu'« il y a eu un feu venu des cieux et l'église a été détruite... et c'est la preuve que les
chrétiens sont mauvais » ... et puis les chrétiens écrivaient : « Eh bien, il y avait un tremblement de terre et la ville a été détruite... et c'est la preuve que les païens sont mauvais »... ou,
vous savez, « Dieu nous teste pour voir si nous pouvons rester fidèles »... etc., etc. Oui, les historiens ont tendance à dire que ce genre de choses est soit exagéré, inventé, mal interprété, ou
que les chroniqueurs utilisent des métaphores, comme « Dieu frappa la ville ». Contrairement à l'historien... le chroniqueur voulait dire en fait... que la ville a été frappée d'une certaine
manière....
Jason : ... Il ne savait pas comment ces choses arrivaient, et l'attribuait ainsi à Dieu...
Laura : ... Ouais, il l'attribuait juste à Dieu... ou à un effondrement économique... et c'est Dieu qui frappait la ville. En fait, ils soutenaient ce genre d'arguments. Mais je
prenais ceci avec une approche légèrement différente. J'étais en train d'accepter ce genre de choses comme des données sur lesquelles travailler, et c'est pourquoi je les rassemblais et les
entrais dans mon tableau.
Pierre : Et il y avait de très bonnes raisons de les prendre comme des faits objectifs, parce que : a) parfois vous avez le compte-rendu du même événement à partir de deux
sources indépendantes (qui ne se connaissent pas les unes les autres), et elles racontent la même histoire ; b) votre preuve archéologique (dans certains cas de destruction majeure) ; et c) ces
mêmes chroniqueurs, qui sont accusés d'exagérer les événements réels... donnaient par contre des détails très précis et des comptes-rendus objectifs de la vie politique.
Jason : ... Détails que les historiens n'utilisent que lorsque cela convient à leurs propos.
Laura : Ils croient cela... mais excluent ensuite l'autre. Et il y a un autre facteur. Combien en avez-vous ? Vous en avez trois-là ? OK, le numéro quatre est le fait que Victor
Clube, Mike Baillie, l'autre Bailey (et plusieurs astronomes) ont déterminé qu'il y a eu des périodes de flux cométaire très actifs autour de notre planète (avec de nombreux effets et/ou des
explosions aériennes). Il y a beaucoup, beaucoup d'autres astronomes qui recueillent des preuves qui prouvent que c'est le cas : des impacts de type Toungouska, en plus gros et plus méchants...
impacts du type qui a frappé la Russie en février de cette année, mais en plus gros et plus méchants... et j'espère que tout le monde a regardé les vidéos sur celui-ci (qui, curieusement, a eu
lieu trois jours après la sortie de mon dernier tome, Histoire secrète du Monde II - Les comètes et les cornes de Moïse [Ouvrage en cours de traduction - N.D.T.])...
Jason : ... Que vous pouvez obtenir sur Amazon ... Au format Kindle aussi. [Amazon]
Joe : Voulons-nous l'entendre ?
Jason : Je pense que nous devrions écouter la Flèche de Zeus, ou...
Laura : ... D'accord, nous allons entendre le coup de foudre de Zeus - c'est ce que ces gens entendaient, en pire...
Jason : ... Moins le chien...
[Audio d'une vidéo de météores]
Joe : Ça continue, mais...
Jason : ... Ça continue. Ouais, c'est un truc de fou. Maintenant, imaginez que vous vivez il y a 2 000 ans, ou même il y a 1 500 ans... vous n'avez aucune expérience du concept
de missile... vous voyez cette chose lumineuse en continu à travers le ciel. Il y a quelques vidéos de ce type d'événement où l'on peut voir ce serpentin... on peut y voir des explosions...
Laura : ... Vous entendez ça...
Jason : ... Des flashs lumineux. Vous savez que ce n'est pas la foudre. Ça ne ressemble pas à la foudre ou au tonnerre. Vous savez que les éclairs ne sont pas ainsi. Il n'y a pas
de nuages de pluie ou quelque chose comme ça. À quoi allez-vous attribuer ça ? Vous ne connaissez pas les missiles... Vous ne connaissez pas les bombes ou autres. Comment allez-vous appeler ça ?
Le coup de foudre de Zeus ! La colère de Dieu ! Et si ça détruit certains bâtiments près de vous, que pourriez-vous dire ? Quelque chose est descendu... pour laquelle vous n'avez pas de
concept... et a fait exploser un bâtiment, ou a mis le feu à tout. Je veux dire... que pourriez - vous dire d'autre ?
Joe : Selon la régularité de ce genre de choses... vous auriez une sorte d'espoir qu'après quelques occasions, ils se rendraient compte que ce sont des roches qui tombent du
ciel. Au moins pendant un certain temps... quelqu'un d'assez intelligent pour dire : « ça... et ça et ça... ce sont des roches qui tombent du ciel » (à partir de n'importe quelle source).
Laura : En fait, il y en a eu un qui a dit ça... et c'était le maître de Socrate... ça remonte à quoi, 380, n'était-ce pas 380 avant J.-C., ou quelque chose comme ça...
Joe : ... Oui, mais, bien sûr, la probabilité...
Laura : ... Et il a été soit mis à mort, soit poussé au suicide ou quelque chose... parce qu'il a dit, « les roches tombent du ciel ». Et ensuite il y a eu un événement qui a
enseveli une ville à Aigos Potamos... et je pourrais me tromper de date, alors ne vous fiez pas à moi pour les dates...
Joe : ... Bien sûr, la probabilité que ce soit transformé en colère de Dieu est évidemment très, très présente...
Jason : Mais, regardez comment le gouvernement utilise la peur des terroristes aujourd'hui, d'accord ? Est-ce que les individus de cette époque... un prêtre opportuniste, une
caste sacerdotale, ou n'importe qui... souhaiteraient utiliser la peur que cela suscite pour effectuer des changements ou des réformes ? Je veux dire, en tireraient-ils profit...
Laura : ... Pour accéder au pouvoir !
Jason : ... Et par là-même encourager l'interprétation « c'est la colère de Dieu parce que vous croyez ça et ça... et nous ne sommes pas au pouvoir ! »
Laura : Oui, en d'autres termes, votre Dieu... « Notre Dieu est extraordinaire - votre dieu est que dalle ! »
Joe : ... Surtout, si Dieu avait été associé ou a été associé pendant longtemps, avec l'empereur, ou le roi, ou l'élite dirigeante. « Ce n'est pas juste la colère de Dieu, mais
ma colère ! ». Ce que je veux dire, c'est que ça peut être coopté.
Pierre : À cette époque, ils n'étaient pas totalement naïfs sur ce qui se passait dans le ciel. En 500 après J.-C., les Chinois avaient établi une classification des comètes,
environ une douzaine de types différents de comètes. Entre 540 et 598 après J.-C., les chroniqueurs en signalaient douze...
Laura : Mais les comètes étaient des choses différentes de celles qui pénétraient dans l'atmosphère et explosaient, vous voyez ?
Joe : Ne pourraient-elles pas être... si une comète a été observée... et ensuite que des fragments...
Laura : Mais c'est souvent arrivé. Une comète a été observée, puis les fragments suivent... et bien sûr, vous le savez, la comète était un dieu...
Pierre : ... Oui, alors il est spécifiquement fait mention des comètes, mais les douze fois entre 540 et 590... Mais la colère de Dieu... Ce pourrait être une façon naïve
d'expliquer ce qui se passe dans le ciel. C'est peut-être une sorte de... ce qu'ils ont appelé « le mandat du ciel »... que nous avons mentionné précédemment. À cette époque, il y avait un
sentiment profond que les affaires politiques et les événements cosmiques étaient corrélés. Dans ses chroniques, Michel le Syrien présentait les pages de son livre de la façon suivante (il y a
deux paragraphes) : colonne de gauche, colonne de droite. Sur la colonne de gauche, il y a les événements cosmiques, le phénomène naturel et, sur la droite, il y a les événements politiques. Il a
continué à effectuer des corrélations entre le comportement politique - et, en particulier, les exactions politiques commises par les dirigeants - et les catastrophes...
Joe : Donc, ce que tu dis, c'est...
Pierre : ... Donc ce n'est pas nécessairement une opinion plaisante. Il se pourrait qu'il y avait une compréhension qu'il existe une corrélation... que Dieu n'est pas content...
ou l'univers, ou...
Joe : ... Donc ils ne sont pas mutuellement exclusifs...
Laura : ... C'est pourquoi les chroniques de Michel le Syrien n'ont pas été traduites en anglais...
Jason : ... Mais, regardez en ce moment : il y a eu une vague de catastrophes partout dans le monde (inondations et mauvaises récoltes, et tous ces événements différents) et ces
sortes de signes et de présages...
Laura : ... Et le gouvernement...
Jason : ... Que fait le gouvernement en ce moment ?
Laura : Les autorités... essaient de rejeter la faute de toute cette activité sur une cause plus naturelle... Je veux dire, par exemple...
Joe : ... Tout est de notre faute à nous, les humains...
Laura : ... Les chemtrails, le réchauffement climatique... c'est de la faute de tous les êtres humains. C'est soit les humains fabriquent des chemtrails - ça change la
météorologie et entraîne ces choses - soit ils font de la géo-ingénierie (qui provoque des tremblements de terre)... et le gouvernement garde le contrôle. C'est exactement...
Jason : Permettez-moi de vous poser cette question...
Joe : ... C'est, en quelque sorte, exactement le contraire de ce qui se passait là-bas. Aujourd'hui, quand ce genre de choses se produit... ils essayent, et vont sans doute
essayer, d'attribuer tout cela soit à des causes humaines - alors que dans le passé, tout avait une origine céleste, divine, c'étaient des causes divines...
Jason : ... Eh bien, qu'est-ce que Michel le Syrien écrirait à propos... était-ce une tornade de plus de trois kilomètres de large ? Déchirant et détruisant des maisons et... que
dirait-il à ce sujet ? Que ferait-il...
Laura : ... Et regardez les événements politiques qui se déroulaient en même temps ! Regardez les événements politiques qui se déroulent en même temps... n'importe lequel des
événements que la planète...
Joe : ... Il y avait tellement d'événements...
Laura : Oui !
Pierre : Une des différences fondamentales entre hier et aujourd'hui - prenez la situation au VIe siècle après J.-C. et la dissimulation d'aujourd'hui - c'est qu'il y avait... il y a eu un
changement de paradigme majeur. La cosmologie était différente, et le passé... les gens étaient probablement...
Laura : La science ! L'avènement de la science !
Pierre : ... Ils étaient plus près de la vérité que nous ne le sommes maintenant. Avec l'avènement du scientisme, de l'uniformitarisme, de l'univers mécaniste, du modèle
d'horlogerie de l'univers - où l'activité humaine est totalement dé-corrélée des événements cosmiques - cela ouvre la porte à la dissimulation que nous observons aujourd'hui... où toutes ces
manifestations de changement cosmique fondamental sont camouflées par l'activité humaine, par des événements artificiels anodins... sans rapport... et c'est tout le contraire : c'est lié, c'est
cosmiquement induit, et pas anodin du tout !
Joe : ... Donc le problème est (vous pourriez le penser) que par le passé, les gens, sans connaître la cause réelle... il y avait des comètes... il y avait des roches qui
tombaient du ciel (un genre de pensée primitive), mais en fait probablement que les gens, à l'époque, étaient mieux lotis (en quelque sorte) que nous ne le sommes aujourd'hui dans le système
actuel - parce que, à l'époque, s'ils croyaient que les pierres qui tombent du ciel étaient, en quelque sorte, associées à des dirigeants corrompus, et qu'ils se débarrassaient du roi sur ce
fondement ; il y avait au moins une chance pour un certain pouvoir du peuple et d'effectuer des changements positifs. Mais, aujourd'hui, personne ne va blâmer le gouvernement pour tout ce qui se
passe, même si c'est la cause réelle. S'il existe une certaine corrélation entre la corruption d'aujourd'hui et les catastrophes cosmiques (ou qui apporte des catastrophes cosmiques), personne ne
va aller couper la tête de quiconque ou attaquer l'élite sur ce fondement. Donc, nous sommes en fait dans une situation pire que les gens de l'époque...
Pierre : ... Personne ne blâme personne aujourd'hui. Je pense que nous pourrions atteindre un point où la dissimulation serait difficile à...
Laura : ... Maintenir ?
Pierre : ... À maintenir parce que les êtres humains, malgré toutes ces endoctrinements, se rendront compte qu'ils sont confrontés à des événements qui sont majeurs, nuisibles et
dangereux, et qui ont une telle ampleur... que ce n'est pas induit par l'homme, et que cela ne peut donc pas être contrôlé par l'homme...
Laura : Et quand cela arrive...
Pierre : ... Le roi est nu.
Laura : Le roi est nu.
Joe : ... Je ne sais pas...
Laura : Donc, en parlant de ça, allons-y et regardons certaines des choses que j'ai compilées à partir de ma collection de chroniqueurs. C'est une liste assez restreinte.
Maintenant, rappelez-vous, c'est l'Empire romain d'Orient. Rappelez-vous, que, comme en 410 AD, soi-disant, les barbares sont venus et ont envahi l'Empire romain d'Occident. Ils ont saccagé Rome,
et c'était comme un genre de... C'est presque la dernière chose dont on entend parler à propos de ce qui se passait dans l'Empire d'Occident... pas tout à fait la dernière, mais à toutes fins
utiles, pour autant que l'empire est concerné, c'était un peu la dernière.
Essentiellement, il s'est passé une centaine d'années depuis l'époque de Constantin et sa comète, avant que l'on entende autre chose venant de l'Empire d'Occident. L'empire s'est fondamentalement
effondré... Et la seule chose qui continue vraiment c'est l'empire d'Orient (où la nouvelle capitale de Rome a été déplacée par Constantin)... Et les empereurs romains continuent d'exister (même
s'ils n'étaient plus à Rome). Alors, voici ce que disent les chroniqueurs (et ce sont des versions vraiment courtes, très courtes - je ne vais même pas décrire tous les détails, je vais juste
aborder les points principaux) :
En l'an 431, il y avait des comètes ; des sauterelles ; un tremblement de terre le 7 avril ; et le 6 juillet, le feu est tombé sur Constantinople.
450 - 457 : Tremblement de terre à Tripoli.
457 : À Constantinople de nouveau : du feu et des cendres sont tombés du ciel. Il y a eu un énorme tremblement de terre en à Psychikos.
474 : Tremblement de terre en Thrace.
491 : Éclipse de soleil, invasion de sauterelles.
498 : Tremblement de terre à Nicopolis : les sources d'Averne [Lac Averne,
lac volcanique de Campanie en Italie - N.D.T.] sont taries ; le fleuve Euphrate voit son débit cesser le même jour ; un tremblement de terre (Nicopolis a été détruite) ; invasion de sauterelles ;
feu dans la partie nord du ciel.
500 : Éclipse ; des cendres qui tombent du ciel ; les murs d'Édesse s'effondrent ; novembre : il y avait des signes dans le ciel ; janvier : des signes dans le ciel.
501 : Famine ; sauterelles ; peste.
502 : Tremblement de terre à Ptolémaïs, Tyr et Sidon ; feu dans le quart nord du ciel ; tremblement de terre à Néocésarée [ville de Niksar en Turquie - N.D.T.].
503 : Il y a eu un signe comme une lance visible dans le ciel.
504 : Tremblement de terre à Rhodes.
505 : Mort massive de gens, non expliquée, en territoire perse.
518 : Le 9 juillet, une comète, une « grande lance dans le ciel ».
521 : Dyrrachium [province Byzantine en Albanie - N.D.T.] : « la colère de Dieu a frappé » (C'est tout ce qui est dit, mais c'est assez suggestif)...
Joe : ... C'est assez impressionnant.
Laura : En 522, Anazarbe [ancienne ville forteresse de Cilicie, aujourd'hui en Turquie - N.D.T.] : calamité de la colère de Dieu (une autre « colère de Dieu »).
524 : Édesse [ville antique de Macédoine - N.D.T.] a été inondée (et cela a été rapporté par Jean Malalas, pseudo - Zacharie, Zuqnîn, Procope, et Michel le Syrien).
521 : Le grand tremblement de terre d'Antioche.
528 : Tremblement de terre... tremblement de terre... tremblement de terre d'Antioche (le 29 novembre... donc il y en eut un autre !).
529 : Amasya [Turquie] et le Pont [région limitrophe à la Turquie et à la Géorgie située au bord de la Mer Noire - N.D.T.] : la colère de Dieu est tombée...
Jason : Puis-je faire une petite remarque ? Je veux dire, ce n'est pas comme s'ils avaient Internet (vous savez, où vous pouvez vous informez)... comme, oh, il y a eu un séisme
de magnitude de 2,5 dans tel ou tel endroit. Imaginez ce que pouvait être l'ampleur d'une telle chose, que quelqu'un devait avoir voyagé ailleurs et dire : « Oh, soit dit en passant, il y a eu un
tremblement de terre ». Ça aurait vraiment été une énorme nouvelle. Donc, ce n'est pas comme si nous suivions un tremblement de terre de magnitude de 2,1.
Laura : Ce sont des séismes qui ont détruit des villes, au fait. Je vous ai dit que je ne vous donnerai que la version courte. Il s'agissait de tremblements de terre détruisant
des villes, des invasions de sauterelles détruisant une nation, des inondations détruisant des villes.
Jason : Ces informations sont parvenues à ces personnes grâce aux gens qui avaient fui la zone, des survivants essentiellement.
Laura : En 529, « la colère de Dieu est tombée », il y a eu un tremblement de terre à Corinthe ; l'Euphrate était obstrué, il y a eu une inondation.
En 530, il y a eu une grande étoile dans la région occidentale.
531 : La métropole de Cilicie, Anazarbe, encore une fois, fut renversée (son quatrième effondrement). Il est précisé dans la chronique que c'était la quatrième fois qu'elle avait été détruite
dans un assez court laps de temps.
532 : Il y a eu la sédition Nika sous le règne de Justinien... et une grande pluie d'étoiles a été rapportée... il y a eu un tremblement de terre à Constantinople et un tremblement de terre à
Antioche.
En 535, il y a eu la plus grande éruption volcanique de l'ère de l'holocène, selon David Keye, mais je ne pense pas que ce soit nécessairement le cas, car il citait la chronique chinoise (qui
relatait qu'il y avait un étrange double roulement de tonnerre en février venant du sud-ouest). OK, venant du sud-ouest serait dans le sens de, vous savez... puisque ça vient de Chine, imaginez
la direction. Il dit aussi qu'il y a eu une éruption du Krakatoa à ce moment-là, information issue d'un témoignage oculaire d'un manuscrit médiéval. Il existe des preuves provenant des cernes
d'arbres de Sibérie indiquant qu'une période de conditions climatiques des plus difficiles rencontrées en 2 000 ans a commencé cette année-là et a duré dix ans.
L'année 536 : « Le soleil semble avoir perdu sa lumière et apparaît d'une couleur bleuâtre pendant presque une année entière ». En Chine, ils ont rapporté que « les étoiles ont été perdus de vue
pendant trois mois » ... une pénurie de pain cette même année.
Jason : Il y avait beaucoup de choses.
Laura : Il y avait beaucoup de choses, oui, et ceci provient de la revue Annales d'Ulster, des Annals of Innisfail, des Chroniques de Michel le Syrien, des chroniqueurs syriaques
anonymes, des Chroniques de Zuqnîn, de celles de Joannes Laurentius Lydus (écrites à Constantinople) et Michel le Syrien tiré de Jean d'Éphèse. Et, bien sûr, j'ai trouvé qu'il y avait eu une
sécheresse au Pérou (qui a affecté la culture Moche)... et puis la peste a commencé (selon Procope). Oui ?
Jason : Je dis simplement que nous avons contourné...
Pierre : Nous y arrivons.
Laura : Oui, nous y arrivons.
Pierre : Ça se développe et on y arrive.
Jason : Nous avons effectivement contourné...
Pierre : Cinquante ans à passer !
Jason : Nous avons contourné César, à ce stade.
Laura : En 537, juste un an après - et cela aurait pu être la même année parce que parfois ces années ne sont que très incertaines - la bataille de Camlann [dernière bataille du
roi Arthur - N.D.T.] (selon Mike Baillie, c'était une représentation mythique de comètes dans le ciel et de bombardement cométaire). Il y a aussi eu une sécheresse à La Mecque (selon les
historiens arabes des VIIIe et IXe siècles).
En 538 : Pompeiopolis [ville de Cilicie - N.D.T.] : un tremblement de terre... Dans la 11e année de Justinien, une grande et terrible comète est apparue. Le grand tremblement de terre et le
tsunami de Beyrouth se sont produits la même année.
539 : Comète, famine, Vésuve, tremblement de terre d'Antioche.
540 : Bombardement cométaire (selon les documents historiques chinois) ; Gildas rapporte un bombardement cométaire dans les régions septentrionales du Royaume-Uni ; il y a eu l'effondrement du
grand barrage de Mareb au Yémen, le pays de Seba... donc ça a été une année intéressante, 540.
541 : La peste a commencé en Égypte, il y a eu une comète en Gaule ; un tremblement de terre est survenu en Cyzique [cité grecque sur l'actuelle mer de Marmara - N.D.T.]... il y a eu une comète,
il y a eu la sécheresse, un tremblement de terre, tremblement de terre, bla-bla-bla... ainsi tout cela provient de tous ces différents chroniqueurs...
En 542, le soleil est apparu à midi... la peste a commencé dans l'Est...
543 : Peste en Mésopotamie.
544 : Peste en Italie, sud de la France, Espagne...
545 : Peste en Perse ; famine ; peste en Mésopotamie en 546.
547 : Tonnerre énorme et foudre.
549 : Inondation en Cilicie ; peste dans les territoires britanniques (selon l'évêque de Llandaff).
551 : Un autre tremblement de terre suivi d'un tsunami à Beyrouth ; tremblement de terre au Moyen-Orient, « la mer s'est retirée » (Jean Malalas).
553 : Tremblement de terre, tonnerre terrible, et foudre (selon la Chronique de Théophane)
554 : Tremblement de terre à Constantinople ; destruction de Baalbek (ceci est intéressant... attendez de lire le prochain livre et d'entendre parler de Baalbek - c'est très, très
intéressant).
555 : Il y a eu un autre tremblement de terre et la peste à Constantinople.
556 : Famine à Constantinople, peste, des cendres tombent du ciel.
557 : Encore la peste, des tremblements de terre (Constantinople).
558 : Constantinople (peste)...
559 : « Le feu dans le port », peste et tremblement de terre (en Cilicie et à Antioche).
562 : Sécheresse à Constantinople.
Jason : ... Eh bien, quand tu dis « peste » - comme à Constantinople où la peste était si dramatique qu'ils payaient les gens en or pour se débarrasser des corps...
Laura : ... Eh bien, oui. Comme je l'ai dit : je ne m'arrête que sur les temps forts des événements, mais chacun d'entre eux fut absolument, horriblement effrayant.
Jason : Cela a décimé la population.
Laura : On dit que le taux de mortalité à Constantinople était d'environ soixante-dix à quatre-vingts pour cent de la population...
Jason : ... Des centaines de milliers de personnes...
Joe : ... Tout cela s'est passé... nous venons juste de passer en revue environ, quoi, deux cents ans ?
Laura : Nous avons commencé en l'an 431, et nous en sommes maintenant à l'année 565. Nous avons à peine couvert une centaine d'années...
Joe : ... Ainsi, une centaine d'années... et c'étaient les cent années qui ont en quelque sorte conduit à la chute de l'Empire romain... mais les historiens disent que l'Empire
romain est tombé à cause de...
Laura : ... Des barbares...
Joe : ... Des barbares, des armées débordées et des choses comme ça... mais ils ignorent tout de cela...
Laura : Ils ignorent tout ce...
Joe : ... Bouleversement massif et dire... tu crois que cela pourrait avoir quelque chose à voir avec ça ?
Jason : ... Peste après peste....
Joe : ... Nooon.
Jason : ... Famine, peste....
Laura : ... Laissez-moi finir... maintenant, l'année 565 : il y a eu une autre comète ; en 566 : une autre comète ; en 570 : un tremblement de terre entre Édesse et Samma Satta,
peste et famine au Yémen ; bombardement de pierres venues du ciel ; en 574 : tremblement de terre ; en 577 : famine et bombardement cométaire...
Et puis, devinez quoi ?
Joe : Rien.
Laura : Les archives... deviennent... silencieuses. Même si...
Joe : ... Parce les archives ont été frappées par une comète...
Laura : ... Même s'il est dit que plusieurs de ces chroniqueurs ont vécu après cet événement. Remarquez que nous sommes en 577... Et nous avons Jean Malalas qui a vécu jusqu'en
578 ; Cassiodore a vécu jusqu'en 585 ; Joannes Laurentius Lydus a vécu jusqu'en 565 ; Procope a vécu jusqu'en 565 ; Jordanus, en 560 ; Jean d'Éphèse, en 588, Pseudo-Zacharie, au moins jusqu'en
588 ; Agathias, en 582 (Agathias a lui-même connu la peste... et a perdu la plupart de sa famille) ; Evagre le Scolastique, en 593 ; Ménandre le Protecteur, en 582...
Donc, est-ce que tous ces gens ont simplement arrêté d'écrire ? Ce n'est pas le cas. Ce qu'on nous dit, c'est que leurs chroniques ont cessé. Et il se trouve qu'ils ont tous, en quelque sorte,
cessé dans la même période de trois-quatre-cinq (peut-être dix) années.
Pierre : ... autour de 580...
Laura : 577.
Pierre : ... Oui, les chroniques... tous ces chroniqueurs arrêtent de chroniquer... et, dans le même temps, un nouveau chroniqueur...
Laura : (rires)... et bien ... tu ... tu ... Recule Pierre, recule... Parce qu'on doit introduire ce problème... correctement. [Rires]
Jason : ... Oui, on pourrait avoir le résumé ? Parce que...
Laura : ... non, tu n'auras pas le résumé... Je ne serai pas contrariée ! En tous cas, la chronique rapporte en 591 : « Éclipse de soleil, violent tremblement de terre, peste à
Constantinople, sécheresse fulgurante, pucerons » (vous savez, ces petits insectes parasites) ; « fléau sur la Terre, éclipse solaire, sécheresse » (bla-bla-bla)... Ainsi, nous avons de 577 à
591... et je pensais, « eh bien, les choses ont dû être calmes, finalement, Dieu merci... ». Tout s'est apaisé.
Pierre : Quatorze années d'écart...
Laura : Oui ! Donc, je me dis, eh bien, alléluia ! Ils ont tous eu du bon temps, alors... tout était, vous savez...
Jason : ... Chouette...
Laura : ... Tout était chouette. Et puis... vous savez, cela a dû se terminer - tout était fini. Ainsi, j'ai alors eu cette idée géniale.
Eh bien, j'avais lu Grégoire de Tours il y a plusieurs années. C'est un livre très divertissant - je le recommande fortement. Vous allez rire aux éclats ! Et je me suis souvenu qu'il parlait de
certains faits atmosphériques et climatologiques étranges que j'avais gardés en mémoire, parce que je m'étais dit, « eh bien, c'est une chose singulière à décrire » ... vous savez, parce que
c'était des années avant même que je sois impliquée dans ce type de recherche. Mais je m'en souvenais ! Donc, je me suis dit, d'accord - il y a donc un chroniqueur occidental qui a survécu. Je me
demande s'il a observé les mêmes choses que les chroniqueurs de l'Est. Les a-t-il observés sous un angle différent ? Après tout, il était là-bas ; il était à Tours... et ils [les autres
chroniqueurs] étaient là, mais les choses sont censées se passer très haut dans le ciel. Si je pouvais avoir un autre témoin, pour certains de ces événements (qui a vu les mêmes choses... en
gros, je suis à la recherche d'un témoin indépendant), alors cela voudrait dire que les historiens se trompent quand ils disent que ce ne sont que des hyperboles ou des métaphores (car ici,
Grégoire de Tours voit la même chose que là-bas, à partir de sa perspective depuis l'autre côté de l'Empire). C'était mon plan !
Donc, je m'apprêtais à passer par Grégoire de Tours et à extraire le même type d'informations. Maintenant, naturellement, depuis que j'avais créé ce tableau - à mesure que j'avançais, d'année en
année, je me suis retrouvée avec toutes ces cellules - j'inscrivais l'année, et puis je décrivais l'événement, et si j'en venais à un nouvel événement pour une année particulière que j'avais déjà
couverte, je remontais et je le mettais dans l'année appropriée. Si je découvrais un événement que je n'avais pas encore eu pour cette année-là, je créais « une nouvelle cellule » ou « une
nouvelle ligne », et je l'entrais comme nouvelle donnée.
Donc, en gros, il s'agissait juste d'utiliser un tableau à colonnes. Ensuite, ce que je me proposais de faire, c'était de diviser ma colonne descriptive en deux : j'allais avoir les chroniqueurs
de l'Est dans la colonne de gauche, et le chroniqueur de l'Ouest, Grégoire de Tours, dans la colonne de droite. Et puis, bien sûr, il y avait cette petite, minuscule colonne tout à gauche qui
donnait l'année de l'événement.
Maintenant, curieusement, j'étais en train de faire mes impôts à ce moment précis. Et, les impôts sur le revenu, comme vous le savez, impliquent des colonnes de chiffres. Vous avez les rentrées
dans une colonne et les sorties dans l'autre. De façon assez intéressante, je faisais l'objet d'une vérification de la part du fisc français (qui m'accusait de blanchiment d'argent, ou d'obtenir
de l'argent venant de lieux étranges, ou de faire toutes sortes de choses bizarres, comme me demander où est mon yacht ? Où sont mes bijoux, mes fourrures, ma Ferrari ? Tout ce genre de choses...
ce qui était vraiment, totalement ridicule !) Donc, j'ai commencé à réfléchir, vous savez... et ils me demandaient des preuves de la provenance de nos fonds. Et je prenais les relevés bancaires
et je disais : « Voici les documents bancaires - ils montrent tout ce qui entre et sort » et ce qui sort est à peu près équivalent à ce qui rentre. C'est parfois un peu plus que ce qui entre, de
sorte que nous sommes en quelque sorte en permanence sur la brèche, mais il n'y a rien d'étrange à cela !).
Je pensais à ça... et je pensais, tu sais... Je sais qu'il y a des gens qui font ce genre de choses. J'essayais de comprendre comment ils faisaient. Si quelqu'un essayait de dissimuler l'argent,
comment ferait-il ? Cela ne me semblait pas possible, parce que vous avez de l'argent qui rentre, et puis vous avez de l'argent qui sort. Mais pourtant, cette question me trottait un peu dans la
tête au moment où j'ai commencé avec mon projet sur Grégoire de Tours. Et je croyais que j'allais devoir faire quelques entrées de ligne qui allait correspondre, ou se chevaucher, ou des entrées
inter-mélangées dans ma base de données...
Maintenant, je veux que vous dessiniez - maintenant, si vous avez un morceau de papier et un crayon - dessinez un carré sur ce morceau de papier avec le crayon. Divisez le en trois colonnes, vous
savez, une moins large sur la gauche pour les années. Et puis imaginez qu'il y a toutes ces différentes lignes avec les événements énumérés à l'intérieur. Il y a le premier... euh, combien
d'années avons-nous... il y a peut-être comme cinquante ou soixante lignes où il y a des entrées dans la colonne de gauche (pas la colonne année, mais dans la colonne de gauche qui correspond à
l'empire d'Orient)... et puis sur la colonne de droite, nous allons mettre Grégoire de Tours. OK ?
Donc, comme je l'ai dit, j'imaginais que j'allais avoir à inclure des entrées de données. Mais, j'imaginais aussi que j'allais être en mesure de trouver des événements correspondants (pour
lesquels je n'avais pas à entrer d'année). Mais, alors vous savez ce qui s'est passé ? Quand je suis arrivé à l'année 577, lorsque l'ensemble des œuvres des chroniqueurs orientaux a été « perdu »
(c'est ce qu'on nous dit : « leurs œuvres ont été perdues », « la dernière partie de la chronique n'a pas survécu », « nous supposons qu'il était encore en vie jusqu'à cette année, mais il ne
semble plus y avoir d'écrits »,« il s'arrête en milieu de phrase, et donc il doit être mort » - ce sont les différentes explications données pour expliquer pourquoi toutes ces chroniques
cessent.) Et ce que j'ai commencé à faire c'était : « ajouter une ligne » ... « ajouter une ligne » ... « ajouter une ligne » ... « ajouter une ligne » ... « ajouter une ligne » ... parce que,
rappelez-vous, je m'étais arrêtée à l'an 577 (et puis la ligne suivante commence en 591), de sorte que j'ajoutais des rangées, rangées après rangées, jusqu'à ce que... devinez quoi ? J'avais
complètement comblé le vide. Autrement dit, sur la colonne de droite, où les données de Grégoire de Tours étaient inscrites, le fossé avait été complètement rempli entre 577 et 591.
Cela signifie qu'il y avait maintenant un grand vide dans ma colonne de gauche où les chroniqueurs avaient cessé d'écrire, puis avaient recommencé à écrire. Et, dans la colonne de droite, celle
de Grégoire de Tours, il y avait la première entrée dans sa dernière entrée la première entrée commençait lorsque la colonne de gauche prenait fin, et la dernière entrée finissait où l'entrée
suivante dans la colonne de gauche commençait. Je me suis assise là, et j'ai regardé ça... et j'ai eu ce sentiment vraiment drôle car, bien sûr, vous savez, je pensais : « Eh bien, s'il
s'agissait de livres qui enregistrait les transactions » ; et si vous trouviez ce genre de lacune dans un dossier bancaire (que tout suit son cours, bla-bla-bla... et puis, tout d'un coup,
l'argent n'apparaît plus pendant une certaine période) ; et puis si vous étiez, disons, un agent du FISC (ou une personne de l'IRS, ou une sorte de juricomptable), et que vous trouviez un compte
en banque dans lequel rentre de l'argent, qui correspond exactement à la lacune du premier compte en banque, vous diriez, « OK, quelqu'un déplace de l'argent... ils cachent de l'argent.... ils
transfèrent de l'argent » (parce que je pensais à ce sujet en termes de comptabilité) ; en d'autres termes, c'est genre : où est l'argent ? ? ?
Et voilà l'argent : quelqu'un en a transféré d'ailleurs sur un autre compte. J'ai vu Grégoire de Tours comme un « compte ». Et tous les autres chroniqueurs étaient un « compte ». Quelqu'un avait
complètement transféré les données des chroniques de l'Orient dans celles de Grégoire de Tours, et c'était là. Eh bien, cela m'a vraiment fait une drôle d'impression, parce que vous ne vous
attendez pas à trouver quelque chose comme ça quand vous effectuez des recherches historiques. Et la seule raison pour laquelle j'ai trouvé ces choses, c'était à cause des types d'information
spécifiques que je cherchais (parce que, évidemment, il y avait des chroniques d'autres événements : politiques, religieux, etc., à partir d'autres sources qui se chevauchaient, ou qui avaient
été créés plus tard - par exemple, nos sources tardives après 600, 700 AD ; elles remplissaient ces années vides avec des événements religieux et politiques : « il s'est passé ça », « l'église
d'Éphèse », « l'évêque untel » ; « il y avait un martyr », « ils ont tenu un synode », « ils ont convenus de règles », « l'empereur a fait ceci », « l'empereur a fait cela », et ainsi de suite.
Mais il n'y avait pas un seul événement environnemental ou céleste effrayant durant toute cette période vide !
Et Grégoire de Tours (pour la période de temps qu'il couvre) se trouve retranscrire, précisément, tout du long, ces événements environnementaux et célestes.
Donc je me suis dit : « Il y a quelque chose de très drôle dans cette image ». J'ai donc écrit à un historien célèbre, qui est un professeur d'université aux États-Unis - je crois qu'il est à
Harvard (je ne vais pas donner son nom). J'ai dit : « Regardez ce tableau - Dites-moi ce que vous pensez ». Il m'a répondu le lendemain, et il a dit : « Je vois le problème - je ne sais pas quoi
vous dire. Bonne chance. ».
Joe : Il a probablement rencontré beaucoup de choses comme ça, et c'est son attitude. Vous savez, comme la plupart des historiens, c'est comme, « Eh bien... »
Laura : Je doute qu'il ait jamais rencontré quelque chose comme ça. Parce que personne... Je ne pense pas...
Joe : ... Rien d'aussi flagrant...
Laura : ... Je ne pense pas que quiconque ait jamais vu un élément de preuve de la manipulation de l'histoire aussi flagrant. Parce que c'est ce que c'est : quelqu'un a pris les
données des chroniques qu'ils prétendaient ne pas exister, a détruit les copies, et les a mises au compte de Grégoire de Tours. Maintenant, qu'est-ce que cela nous dit sur Grégoire de Tours ?
Grégoire de Tours était-il réel ?
Joe : Oui. La question est : Pourquoi ne pas juste les détruire ? Pourquoi les transférer, et les laisser en place ?
Laura : Eh bien, je pense que la raison en était ceci : tout d'abord, Grégoire de Tours était l'historien des Francs, soi-disant ; Grégoire de Tours était censé leur donner une
sorte de légitimité (sa chronique était censée en être une - elle était supposée avoir été écrite à cette époque, cette période spécifique, lorsque tous ces événements se produisaient) ; et, afin
de lui donner l'apparence des autres chroniques de l'époque, ou au moins une apparence similaire, les événements ont été pris de ces autres chroniques et dispersés, vous savez, les années étaient
justes mais les événements ont été éparpillés parce qu'ils ne voulaient pas que sa chronique paraisse différente des autres types de chroniques...
Joe : ... Ou qu'elle ait un vide.
Laura : Oui.
Joe : ... Mieux vaut avoir quelque chose que rien du tout, non ?
Laura : Oui, parce que, comme je l'ai dit, ils avaient les autres chroniques remplies d'événements religieux, d'événements politiques, ce genre de chose, et des choses
similaires. Ils ont récupéré d'autres événements, d'autres chroniques écrites où soi-disant absolument rien d'inhabituel ne se passait : cette personne écrivait des lettres ; elle avait des
dîners ; elle faisait ceci ; elle faisait cela, et rien d'inhabituel du tout ne se passait. Mais, le fait est que cette collection d'événements - en particulier, les conditions météorologiques,
les inondations, les tremblements de terre, et surtout le feu dans le ciel, le feu des cieux, la destruction des villes et ainsi de suite - a effectivement été attribuée à Grégoire de Tours,
déplacée vers la France, alors que ce n'est certainement jamais arrivé en France de cette façon, parce que, tout le monde était sans doute déjà mort à ce moment-là...
Pierre : Oui, c'était un faux majeur dans le sens que, en ce qui concerne la fin de l'Empire romain, la seule source disponible dans l'Empire d'Occident, c'est Grégoire de Tours. Ainsi, toute la
légitimité tirée par les Carolingiens, les Francs, la nouvelle dynastie, Charlemagne, et ainsi de suite - la seule source de légitimité, qui donne le chaînon manquant entre les Francs, les
Carolingiens et les empereurs romains - était Grégoire de Tours. Donc, il a joué un rôle politique essentiel dans l'établissement de la dynastie régnante qui allait...
Laura : ... Ils ont pris le...
Pierre : ... Le contrôle de l'Europe occidentale pendant des siècles...
Joe : Un peu comme légitimation de leur histoire...
Pierre : ... Exactement... et leurs racines, leurs origines...
Laura : ... Oui, et, au fond, ils se sont reliés à l'Empire de Constantinople - par mariage. Ils ont créé un nouveau pape, l'ont installé à Rome, en se donnant pratiquement eux-mêmes une
légitimité totale basée sur le travail de Grégoire de Tours...
Pierre : ... Et, probablement - ça devient vraiment hors sujet - mais probablement que cette réécriture, la création de cette nouvelle histoire, qui légitimise les Francs et les
Carolingiens, a été faite quelques siècles après ce grand cataclysme qui eut lieu à la fin du VIe siècle de notre ère... Et la réécriture, les poches de survivants élaborant une histoire qui
convienne à leur programme, a probablement eu lieu autour de 800-900 AD. Donc, cela signifie qu'en Occident... dans ce qui restait de l'Empire d'Occident, pendant au moins environ deux siècles,
il n'y avait aucun signe de civilisation. C'était simplement la survie pour les survivants chanceux, pour les quelques survivants.
Laura : L'Âge de Pierre ! Je veux dire, au moins... et, bien sûr, selon l'histoire officielle, Grégoire de Tours était un historien. Il était évêque de Tours. Il a vécu au VIe
siècle après J.-C. Il était le seul chroniqueur de l'Empire romain d'Occident à cette époque critique qu'était la fin du VIe siècle. Ainsi, il n'est pas exagéré de dire que tous les autres
historiens ont fondé leurs récits de l'Empire d'Occident sur cette seule source. Le problème, en plus de ce que j'ai découvert (en recherchant et en intégrant toutes les données des événements
environnementaux et cosmiques dans un tableau), c'est que d'autres personnes ont identifié des problèmes avec Grégoire de Tours. Vous souriez là-bas. Qu'est-ce qui est drôle ?
Joe : Je viens de... non, continuons.
Laura : Avons-nous des messages d'auditeurs ?
Joe : Eh bien, quelqu'un du nom de J.H. Christ a envoyé un message disant : « Mon enfant, je pensais que cette émission devait être sur moi. Mettez-vous y, ou notre Père qui est
aux cieux vous frappera pour de bon ! ». [Rire général]
Laura : J.H. Christ, croyez-moi, nous allons y arriver.
Jason : Nous en sommes à une heure et vingt minutes d'émission, et je ne pense pas que nous ayons mentionné César ou Jésus une seule fois !
Joe : Eh bien, ce n'est qu'une préface, donc vous devez comprendre.
Laura : Vous savez, nous pourrions avoir à..., nous pourrions avoir à réaliser deux émissions, parce que l'information est si importante. Mais en tout cas, je vais écrire à
propos des quelques différentes personnes qui ont des problèmes avec Grégoire de Tours (par exemple, les noms des villes, des ponts qui n'existaient pas, ou qui ont existé, ou qui devaient
exister ; l'utilisation du mot patriarche, et ainsi de suite). Il y a un nombre suffisant de données prouvant que les travaux de Grégoire de Tours - qui ont donné leur légitimité aux Carolingiens
et qui ont ensuite donné une légitimité au pape de Rome, et qui a ensuite imposé le christianisme sur l'ensemble du monde occidental - furent basés sur une effrayante et gigantesque fraude.
Pierre : ... Et l'écart qu'ils ont trouvé dans les écrits de Grégoire de Tours, l'usage des mots, les descriptions des lieux, les bâtiments, les événements, suggèrent fortement
que les écrits de Grégoire de Tours furent probablement écrits entre... autour du XIe siècle AD...
Jason : ... Ce qui correspond au moment où un grand nombre de manuscrits suspects commencent à...
Pierre : ... Oui, cela coïncide probablement avec l'époque où l'Europe occidentale a commencé à se développer. Vous avez des abbayes... ces moines qui ont commencé à écrire une
histoire qui était très favorable aux objectifs, c'est-à-dire légitimer le christianisme, le catholicisme, en les reliant à Rome et à Saint-Pierre.
Niall : Cela a également coïncidé avec le retour d'un climat favorable - c'est la période médiévale chaude.
Laura : Absolument, donc ce qui est frappant, c'est que les témoignages présumés de tout l'Empire d'Orient tarissent complètement en 578 après J.-C. (la période où Jean Malalas
est censé être mort) et ne reprennent à nouveau qu'en 591. Toutefois, si Jean d'Éphèse a vécu jusqu'en 588 et qu'il écrivait ses propres comptes-rendus à ce moment-là, et nous suspectons que ces
consignations d'événements sont de types astronomiques, atmosphériques et climatiques, ce à quoi il s'intéressait manifestement furieusement (on le voit dans le reste de sa chronique), qu'est-il
arrivé à ces comptes-rendus ?
Donc, c'était... ce sont les deux choses qui encadraient mes recherches... et puis j'en suis venu à une chose très intéressante : une histoire. J'ai reculé, et j'ai découvert que le prédécesseur
de Constantin avait été initié au Culte à mystères de Mithra (comme tous ses collègues empereurs)... et j'ai commencé à penser : « Attendez une minute, il s'adonnait au culte de Mithra » ;
c'était Dioclétien et il est sorti de sa retraite pour tenter de redresser le gâchis que Constantin était en train de produire. Il s'est rendu dans un endroit un peu au sud de l'Autriche moderne,
et lui et ses co-empereurs ont fait un sacrifice à Mithra... et ont laissé un autel avec leurs noms, la date, et le but gravé dessus, qui se trouve maintenant dans un musée de Vienne.
Et je me suis dit : « Attends une minute. Qu'est - ce qui se passe ici ? ». Parce que Dioclétien est un gars très intéressant. Je ne vais pas entrer dans les détails à ce sujet, mais c'est la
piste que j'ai commencé à suivre et qui m'a conduite à César, de façon assez intéressante. Parce que je me suis dit : « Mithra... le culte de Mithra... ». J'ai commencé à faire des recherches sur
le culte de Mithra... et ce que je voulais tout d'abord savoir, c'est d'où étaient-ils originaires ? D'où sont-ils venus ? Il semble que ce que nous savons d'eux vient de Plutarque, où il dit : «
La puissance des pirates avait commencé à se former en Cilicie : méprisée à son origine, et à peine connue, les services qu'elle rendit à Mithridate pendant sa guerre contre les Romains, lui
inspirèrent un sentiment d'orgueil et d'audace. ». Donc, il poursuit, parle de ces pirates qui avaient des flûtes et des instruments à cordes et organisaient des beuveries le long de toutes les
côtes maritimes ; comment ils saisissaient des personnes de haut commandement ; comment ils rachetaient des villes conquises ; et les embarcations des pirates qui n'étaient pas simplement
fournies pour leur travail particulier avec des équipes robustes, mais comportaient aussi des voiles dorées, des auvents pourpres et des portes d'argent, comme si « on eût dit que les pirates se
faisaient honneur et trophée de leur brigandage ».
Donc, il poursuit sur la façon dont le pouvoir s'est étendu sur l'ensemble de la Méditerranée. (Je parcours mes notes ici.) Et puis, Pompée fut désigné comme la personne habilitée à se
débarrasser des pirates. La raison pour laquelle nous savons que les pirates étaient la première mention du culte de Mithra, c'est parce que Plutarque nous le dit. Il a dit qu'ils avaient des
forts et des citadelles aux Monts Taurus, etc., etc. Je pensais qu'il était vraiment étrange que des pirates qui ont été mis au pas par Pompée soient décrits en ces termes parce que, si vous
lisez la description de Jules César faite par Plutarque (ou ses histoires à propos de Jules César et celles à propos de Marc-Antoine), vous découvrirez que ces histoires de festivités, de flûtes
et de musique, d'acteurs et de portes d'argent, d'auvents pourpres et de voiles d'or et tout ce genre de choses, sont exactement les mêmes mots qu'il utilise, mot pour mot, pour décrire les
activités de Jules César et de Marc-Antoine en relation avec Cléopâtre... curieusement...
...Et puis, vous trouverez aussi que tout ce genre de choses se passe en Cilicie (ce qui m'a menée à : Que se passait-il d'autre en Cilicie ?)... C'est ce qui m'a conduite à l'étude du stoïcisme,
que l'on trouve dans le dernier tome [Les cornes de Moïse - N.D.T.].
Jason : Tu as oublié de mentionner quelque chose d'important.
Laura : Hmm ? Quoi ?
Jason : César a été enlevé par des pirates ciliciens.
Laura : Oui, César a également été enlevé par des pirates ciliciens, alors qu'il était en chemin pour Rhodes afin d'étudier la rhétorique, en même temps que le grand philosophe
stoïcien, Posidonios, y vivait et y enseignait. Il est dit aussi que Pompée connaissait Posidonios. Alors... vous savez, et dans... OK, vous m'avez embrouillée les gars, en fait, parce qu'il faut
que j'explique comment s'est venu... parce que je devais étudier le mithraïsme. C'est dans l'étude du culte de Mithra que je suis tombée sur le fait que le mithraïsme était plutôt quelque chose
de réservé aux hommes ; et il a été diffusé par les armées romaines parce que partout où les armées romaines avaient des camps, il y avait des mithraea [un mithraeum (des mithraea) est un sanctuaire du culte de Mithra - N.D.T.].
Joe : ... Et même la structure des sociétés allait dans le sens de la structure militaire romaine, ou du moins c'est ce que disent certaines personnes.
Laura : ... Oui, donc, ce qui s'est passé c'est que les gens qui étudient le culte de Mithra en sont finalement arrivés à l'idée que les figures (le culte de Mithra, au lieu de
Jésus sur la croix, ou quelque mandala ou quelque chose qui soit leur élément central, comporte ce qu'on appelle une tauroctonie : c'est une scène où un homme habillé d'une manière très spécifique est en train de tuer un taureau qui porte plusieurs symboles
spécifiques) - ces symboles sont toujours les mêmes dans tous les mithraea.
Alors, est venu un homme, un savant allemand, nommé K.B. Stark, qui a déclaré que les icônes de la tauroctonie (qui dans cette scène, représentaient, non pas des personnages de la mythologie
iranienne, mais plutôt une série d'étoiles et de constellations ; la tauroctonie mithriaque n'était pas une représentation picturale d'un mythe iranien, comme Cumont et ses partisans l'ont
affirmé, mais une carte des étoiles)... La théorie de Stark était fondée sur le simple fait que les icônes qui accompagnent Mithra dans la tauroctonie, le taureau, le scorpion, le chien, le
serpent, le corbeau, le lion et la coupe possèdent toutes un parallèle avec les constellations, en particulier le groupe de constellations qui sont toutes visibles ensemble à certains moments au
cours de l'année : le taureau est Taureau ; le scorpion, Scorpion ; le chien, Grand Chien ; le serpent, Hydre ; le corbeau, Corbeau ; le lion, Lion, la coupe, Coupe ; en outre, l'étoile Épi
[Alpha Virginis - N.D.T.], l'Épi de Blé, en tant qu'étoile la plus brillante de la constellation de la Vierge, coïncide avec les épis de blé qui sont souvent présentés dans la tauroctonie sortant
du bout de la queue du taureau... Stark a fait valoir que ces parallèles ne peuvent pas être une coïncidence, et que la tauroctonie mithriaque a dû être créée afin de représenter un groupe de
constellations...
Donc, beaucoup d'études se poursuivent... et quelqu'un arrive avec l'idée que ces icônes représentent les constellations le long de l'équateur céleste, et non le long de l'écliptique. Et, il y a
aussi deux images qui sont toujours comprises dans cette scène : il y a un homme d'un côté avec une torche vers le haut, et un autre homme de l'autre côté avec une torche vers le bas. Donc, on a
compris que cela signifiait les équinoxes... en d'autres termes, c'était une carte des étoiles qui a été prise à un moment donné (parce que l'équinoxe, les positions équinoxiales peuvent le
dater)...
Il y a... vous savez, je ne vais pas entrer dans la discussion de la nature ancienne du culte de Mithra, parce qu'il y a là des choses qui se rapportent aux comètes, etc., etc. Il y a sept grades
d'initiation dans le culte de Mithra : il y en a un qui est appelé le Corbeau et qui est gouverné par Mercure ; un autre est appelé Nymphus, qui est gouverné par Vénus ; Miles, le soldat, qui est
gouverné par Mars... et ils ont les symboles suivants : gobelet ; lampe ; cloche ; voile ; diadème ; etc. ... Un est appelé le Lion, qui est gouverné par Jupiter, et enfin, en passant les autres,
il y en a un appelé le Pater, ou Père et qui est gouverné par Saturne...
Donc, Plutarque dit que l'origine du culte de Mithra venait des pirates de Cilicie rencontrés par le général romain Pompée en 67 av. J. - C. Il dit que « Ils y faisaient les sacrifices barbares
en usage à Olympe, et y célébraient des mystères secrets, entre autres ceux de Mithrès, qui subsistent encore de nos jours, et qu'ils ont, les premiers, fait connaître. ».
Alors, comment un groupe de pirates de Cilicie pouvait savoir quoique ce soit sur l'astronomie ? Et telle était la question. J'ai pensé... Je ne vais pas vous donner tous les détails, mais le
fait est que la personne qui a découvert la
précession des équinoxes, et le fait que vous pouvez dater les choses, était très étroitement associée aux stoïciens... Et puis, comme je l'ai relaté dans le tome précédent de L'Histoire
Secrète, vous pouvez suivre toute cette histoire et voir que le fil conducteur, cette idée de la précession des équinoxes, des cycles de l'histoire, du feu divin, des catastrophes cycliques, est
liée au comportement des princes ou des politiciens, envers leur population. C'est un vrai fil d'Ariane. Donc, c'est ce que je regardais, et j'ai même trouvé une date, parce que... permettez-moi
de vous donner la date, parce que Ulansey, David Ulansey, a écrit un livre très intéressant à ce sujet (je vous recommande fortement ses livres).
Vous pourriez relire le tome précédent de L'Histoire secrète, où j'aborde les travaux de Baillie, Clube et Napier et où j'examine la façon dont les connaissances astronomiques précises des
anciens ont été dégradées et réinterprétées par les différentes écoles philosophiques grecques qui ont émergé à la suite des Âges Sombres... Comme je l'écris là, le début de la civilisation
grecque a commencé après une période de stress mondial et de perturbation due à un bombardement cométaire qui a mis fin à l'Âge de Bronze...
Et vous devez garder à l'esprit que les Taurides sont appelées ainsi parce qu'elles semblent provenir de la constellation du Taureau. Et à un certain moment dans le passé, ce qui provenait de
cette constellation pouvait être beaucoup plus grand et plus spectaculaire que les flux de météores qui, dans nos temps modernes, semblent si bénins et décoratifs. Il y a trois ou quatre mille
ans, les objets issus de la constellation du Taureau n'étaient pas aussi petits ni bénins. D'énormes objets célestes brillants auraient été vus se déplaçant le long du zodiaque avec ses fragments
concomitants, comme un berger avec ses petits moutons duveteux.
Remonter le temps encore plus loin nous dit qu'une comète géante est venue il y a des dizaines de milliers d'années, et sa première apparition a pu avoir initié la dernière ère glaciaire, etc.
Dans la discussion précédente, j'ai suivi le thème des philosophes grecs, et, après l'école ionienne et Anaxagore (c'est Anaxagore qui a affirmé que le Soleil et la Lune étaient des corps
terrestres, etc., etc.)... mais, de toute façon, j'ai remonté cette étude des philosophes jusqu'à Posidonios, et c'est Posidonios qui nous relie à Jules César... et c'est avec l'armée de Jules
César et sa conquête de la Gaule et ses voyages le long du Rhin et en Allemagne, etc., que l'on trouve ces mithraea. En d'autres termes, les soldats de Jules César ont probablement été initiés au
culte de Mithra, et il est même probable que Jules César lui-même, était un haut initié. (Je crois que je vais faire quelques efforts pour fournir certaines preuves circonstancielles simultanées
que cela a pu être le cas.) Je pense que l'histoire de Jules César capturé par ces pirates, de la manière dont elle est décrite, est tout autant un leurre que l'histoire des pirates décrite
précisément dans les mêmes termes qu'Antoine et Cléopâtre (César et Cléopâtre et toutes les autres personnes, parce que, apparemment, il y avait un mithraeum - il a été découvert assez récemment
- sous le palais de l'héritier de Jules César, Auguste, à Rome... donc il y a des preuves assez conséquentes que c'est l'une des choses qui maintenaient Jules César et son armée en un tout, l'une
des choses qui les gardaient si étroitement liés les uns aux autres.
Il y a des indices et de fortes indications que sans Constantin, le Mithraïsme aurait été la religion de l'Empire. Dioclétien, bien sûr, était un initié du mithraïsme, et je soupçonne que
l'assassinat de Jules César, et le fait d'honorer Jules César, ont été combinés avec le culte de Mithra, les principes et les idées des stoïciens, et que c'est de cette combinaison que le
christianisme a émergé.
Quoi qu'il en soit, c'est ce que je suis venu à penser, et j'ai commencé à en parler ici, à la maison. J'ai dit : « Vous savez, je me sens un peu folle, parce que j'ai commencé à lire tous ces
trucs sur Jules César, et plus je lisais, plus je réalisais que la vie de Jules César, sa vie, est presque identique, de manière séquentielle, et en termes d'événements, que la vie de soi-disant
Jésus-Christ. ».
Jason : ... Ou du moins les dernières années.
Laura : Non, je veux dire, même sa naissance, nous avons ce petit livre pratique qui... pour lequel certaines recherches ont été effectuées, et qui montre que Jules César est
probablement né à un endroit appelé Boville - pas exactement à Rome. Et Boville évoque « le lieu du bœuf ». Au minimum, c'est l'endroit où se trouvaient ses origines familiales. Et puis, à un
certain moment, quand il avait commencé sa guerre civile, Jules César a remplacé les étendards de son armée avec des images du taureau. Il s'est débarrassé de l'aigle romain et l'a remplacé par
le taureau.
Pierre : ... Et tout au long de sa vie, il a sacrifié des taureaux à plusieurs reprises. Il a aussi écrit un livre sur l'astronomie... Même lors de ses funérailles, la façon dont
son corps a été incinéré est assez spectaculaire. C'était cette grande...
Laura : ... Attends !! Nous allons en venir aux funérailles !!
Joe : Je pourrais vous donner un large aperçu de la vie de Jules César en cinq phrases.
Laura : OK.
Joe : ... De ce qu'il a... vous savez... de ce que vous pourriez résumer comme...
Laura : Donne-nous un aperçu.
Joe : C'était un homme grand et juste, qui a marqué son temps en mettant en place une politique globale de pardon. Sur le point de devenir un roi, il est trahi et assassiné par
ceux qu'il avait sauvés, trahison incarnée par son renégat d'ami. Lorsque sa tribulation a commencé, son ami et adjoint religieux, qui avait juré de le protéger, s'est enfuit apeuré en se
déguisant. L'ultime triomphe de l'homme assassiné est d'avoir été ressuscité en tant que dieu. Et puis le traître s'est suicidé.
C'est le schéma général de la vie de César, et, attends une minute ! J'ai déjà entendu ça avant !
Jason : (à voix basse)... Cela ressemble... Oh, mon dieu...
Laura : Oui...
Joe : ... Mince, où est-ce ?
Pierre : Toute la structure de la vie ; vous avez le... nous ne parlons pas de Jésus ou de César en particulier, mais imaginons un personnage, un être humain, issu d'une lignée
très célèbre mais qui naît dans une famille pauvre, qui entame une quête pour défier les élites dirigeantes, réduire l'oppression, servir les gens, accomplir des actes miraculeux, qui serait
trahi, qui serait tué, et qui ressusciterait. La structure de la vie de Jésus-Christ a suivi ce scénario, mais aussi, ce qui n'est pas si connu... aussi bien connu..., la structure de la vie de
Jules César suit exactement cette voie..., parce que l'un des problèmes est...
Joe : C'est ce que je viens de dire, en gros...
Pierre : ... L'un des problèmes avec l'histoire officielle, c'est qu'elle dépeint Jules César comme un despote sanguinaire, comme quelqu'un qui a tué des millions et des millions
de personnes... quelqu'un qui a passé sa vie en guerre, mais en fait, quand on regarde les détails de la vie de Jules César, on se rend compte que la valeur principale, qu'il a défendu tout au
long de sa vie... et qui était le seul objectif qu'il poursuivait... tout au long de sa vie, il essayait de créer un monde nouveau, où les gens seraient traités de façon juste... et les valeurs
qu'il servait, étaient surtout... au-dessus de sa propre vie... c'était l'honneur et la miséricorde, systématiquement...
Jason : Clementia...
Pierre : ... Clementia Caesaris, [la clémence de César - N.D.T.]... oui...
Jason : ... À la première page de la biographie des Douze Césars de Suétone (ou quoi que ce soit)... la première chose que Suétone dit à propos de César est qu'il refuse de
divorcer de Cornelia à la demande de Sylla. Il défie Sylla, qu'il déteste de toute façon, parce que Sylla a tué et assassiné tous ces gens. Sylla était le dictateur que tout le monde prétend que
César était, évidemment... et lui fuit et se cache dans des grottes pour lui échapper... c'est ainsi que l'histoire de César commence... C'est comme l'une des premières choses que vous apprenez
sur César, alors qu'il avait probablement dix-huit ans (à ce stade, dix-huit ou dix-neuf ans, ce n'est pas très important) : il a dix-huit ans à ce moment-là - et c'est à partir de ce moment-là
que nous accédons à son histoire... et l'une après l'autre, ce sont des histoires où Jules César résiste aux autorités établies (les dictateurs de l'époque, l'aristocratie corrompue)... Je veux
dire... les gens, quand ils parlent du Sénat romain, ce n'est pas comme le Sénat d'aujourd'hui... à l'époque, c'était essentiellement une aristocratie...
Laura : ... Une oligarchie...
Jason : ... C'était une oligarchie d'aristocrates (ils étaient tous nobles)...
Joe : Permettez-moi de ne pas être de votre avis que les choses sont différentes aujourd'hui... c'était...
Laura : C'était, en fait... exactement comme c'est aujourd'hui...
Jason : ... Eh bien, non, ces gens descendaient tous de familles nobles... et leur droit à gouverner, et leur position au Sénat, était dictée à peu près par le fait qu'ils
descendaient de familles patriciennes... qu'ils étaient, vous savez, ce genre de personnes nobles...
Pierre : ... Je pense que la grande différence entre l'époque de Jules César et celle d'aujourd'hui n'est pas vraiment que le Sénat n'est pas tout à fait le même. C'est juste
qu'aujourd'hui... il n'y a plus de César. Ceci étant dit, ce qui est difficile à concilier est de savoir comment César - qui a tué des millions de personnes (de son propre aveu - il le dit) -
peut-il être ce modèle de miséricorde ? Et pour comprendre cela, nous devons comprendre le contexte et ce qui s'est passé avant César. Jusqu'à César, tous les vainqueurs avaient tous les
droits... et celui qui avait perdu - et ils exerçaient ce droit systématiquement - cela signifie que ceux qui avaient perdu étaient tués, violés, torturés, [inaudible], les enfants, la famille,
les femmes... tout était détruit...
Et pour la première fois dans l'histoire, vous avez un homme au pouvoir énorme, avec de fantastiques légions, qui faisait preuve de miséricorde... encore... et encore... et encore... et
encore...
Jason : ... Dans chacun des cas.
Pierre : ... Et la plupart du temps, il était trahi (et dans certains cas... il a même fait preuve de miséricorde deux fois)... il a été trahi, et il a donné encore une fois son
pardon à celui qui l'avait déjà trahi. Ce fut une révolution, vraiment...
Jason : Avec César, c'était une révolution philosophique totale - et même un peu spirituelle. Et la guerre des Gaules n'a pas eu lieu pour rien : ce n'est pas comme s'il était
entré en Gaule et que c'était vraiment chouette (que les gens paressaient, se jetaient des fleurs, l'amour libre partout) et qu'il ait commencé à tuer des gens. Ce n'est pas ce qui s'est passé -
les gaulois ne se comportaient pas ainsi à cette époque. Alors tous ces... « Il a tué un million de personnes » ... Il y est allé, et presque à chaque rencontre, à chaque fois, il a dit « Ne
faites pas ça ». Et puis, ils l'ont fait... et puis il a dit : « Si vous faites cela, je vais vous arrêter ». Il leur a toujours donné une chance de se rendre. Quand il avait gagné, s'ils se
rendaient, il leur montrait sa clémence. Et la plupart du temps, il disait, « Ne le refaites pas ». Et les Gaulois se réunissaient et le faisaient à nouveau. Donc, la guerre des Gaules n'a pas eu
lieu pour rien (c'est une chose)... les gens disent : « Oh, il a tué un million de personnes » lors de cette campagne gigantesque, mais ça n'était pas pour rien...
Laura : ... Eh bien, permettez-moi de dire que je suis allé plus loin dans l'étude de Jules César, en recherchant tout type de preuve qu'il aurait pu être un initié du culte de
Mithra... Je suis tombée sur un livre de Stefan Weinstock intitulé Divus Julius, c'est dans cette chronique qu'il raconte la vie de Jules César avec des témoignages épigraphiques, numismatiques
et monumentaux...
Jason : ... Numismatiques voulant dire des pièces de monnaie...
Laura : Absolument, ça m'a fait prendre conscience que la vie... Je veux dire, à partir du moment où il a franchi le Rubicon jusqu'à ce qu'il fasse son entrée triomphale dans Rome... chaque chose
qu'il a faite... et même sa naissance, son éducation et son introduction aux concepts de miséricorde , etc. etc., me rappelait juste... vous savez, je n'arrêtais pas de penser : « Mon Dieu, cela
ressemble à Jésus-Christ ». Et quand l'auteur, Stefan Weinstock parle de comment - alors que César approchait de Rome - les gens venaient de toute la campagne et de toutes les villes et les
villages... et formaient un cordon humain le long de la voie qu'il empruntait. Ils lui jetaient des fleurs et aussi des branches sur la chaussée : « Salut, César ! Salut, César ! Salut, César !
». Je veux dire, c'était juste comme l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. Bien sûr, nous savons tous que quelques jours après son entrée triomphale à Jérusalem, Jésus a été poursuivi en
justice et, soi-disant, trahi et crucifié...
Eh bien, il a fallu un peu plus de temps pour César, mais il y avait d'autres implications... Mais, de toute façon, Weinstock fait une remarque - il dit, eh bien, il y a un autre précédent à ce
type d'événement, à cette entrée triomphale. C'est l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. Eh bien, la soi-disant entrée triomphale de Jésus à Jérusalem (qui a suivi ce même modèle) a eu lieu
soixante ans... ou presque cent ans après !
Joe : Et ce n'est pas un précédent - c'est arrivé ensuite.
Laura : ... Oui, c'est venu ensuite...
Joe : Donc la réponse à notre question du début de l'émission - même si nous n'avons pas nécessairement fini - la réponse à notre question du début d'émission, « Qui était le
premier ? ». Eh bien, l'histoire montre que César était le premier.
Laura : Il était toujours le premier.
Joe : ... Tout ce dont vous avez besoin de... Il était officiellement le premier...
Laura : Tout ce qui a été soi-disant, attribué à Jésus - en termes philosophiques (ou quoique ce soit d'autre) - César l'a fait en premier.
Joe : Ils soutiennent... les gens ne sont donc pas... le problème est que les gens ne sont pas au courant de ces détails de la vie de César. Ces détails ont été un peu étouffés,
ou ignorés, et les gens ne sont pas objectifs...
Laura : ... Et si vous regardez des films sur César, je veux dire, ils le dépeignent comme une sorte d'ambitieux, avide de pouvoir... et si vous lisez attentivement les sources,
vous le voyez. Et n'oubliez pas que toutes les sources écrites sur César étaient des sources hostiles. Elles faisaient partie de l'élite dirigeante, de l'oligarchie. Et César est venu et a mis le
foutoir dans leur bac à sable, et a pris leurs jouets. Il a donné des terres aux soldats et des terres aux pauvres. Dans son testament, il a laissé un legs à chaque résident de Rome, de quoi
pleurer toute la nuit !
Pierre : Trois cents sesterces à chaque citoyen.
Laura : Absolument ! Eh bien, en tout cas, ça a commencé à me donner l'impression d'être dingue de penser ça, vous savez. Je veux dire, Jésus-Christ était César ? Et j'ai
commencé à en parler un peu, et j'ai commencé à lire des extraits, en disant « eh bien, c'est tout comme Jésus, c'est juste comme Jésus ». Je descendais prendre le petit déjeuner avec mes
dernières recherches, et je disais, « Ça me fait flipper... ça m'effraie totalement, parce que je ne me serais jamais attendue à trouver quelque chose comme ça ». Puis j'en ai parlé un peu (quand
nous étions en voyage il y a environ un mois avec certains membres de notre forum de recherche). Même à ce moment-là, vous savez, je me sentais toujours un peu folle. Je voulais juste essayer un
peu, pour voir, vous savez, si ça sonnait si fou ?
Puis ce fut, o-ohhh... pas trop longtemps après, que Pierre a décidé de voir si quelqu'un d'autre avait déjà pensé à cela, il a donc effectué une recherche dans Google et a fouillé... et il a
découvert ce gars intéressant, Francesco Carotta. Eh bien, Francesco Carotta avait résolu tout cela. Pour autant que je sois concernée, avec ses preuves basées sur la façon dont les textes ont
été métamorphosés, et la façon dont ils ont changé au fil du temps, il est clair que les histoires des évangiles, tout au moins le premier récit évangélique - le livre de Marc - parle de Jules
César. Les corrections apportés à ces textes, ou les erreurs de copie, ou les changements, ou comment ils ont utilisé les abréviations, etc., sont clairement démontrés. Peut-être que Pierre veut
nous donner un rapide aperçu sur ce point, parce que je me sentais un peu moins folle de réaliser que je n'étais pas la première personne à y avoir pensé.
Pierre : Oui, Carotta a essentiellement comparé, surtout, le premier évangile, celui de Marc, à la vie de Jules César... et il a découvert que pour chaque point - pas certains
points, pas la plupart des points - pour chaque point, que la structure, la condition nécessaire, c'est à dire le contenu, et dans la plupart des cas, les noms étaient les mêmes (sauf en ce qui
concerne le nom, sauf quelques erreurs de traduction).
Juste un exemple : le début du voyage de César, qui commence à Ravenne pour aller sur Rome, pour ramener la paix... la marche vers le Sénat... ou, en parallèle, Jésus, de Nazareth, qui traverse
le Jourdain, etc. (le début de leur voyage).
Donc, d'un côté, vous avez Jules César. De l'autre côté, vous avez Jésus Christ. Julius-Jésus
Jules César était appelé Pontifex Maximus - c'était un grand prêtre (mais, en grec, c'est Archas Magistos)... « Istos » - « Christos »... Donc, vous avez Jules César - Jésus Christos.
Ils viennent tous deux d'un pays : Ravenne - Nazareth (la ville/le village)... d'une terre : Gallia - Gaule (en latin) pour César ; Galilea pour Jésus-Christ... ils ont tous deux traversé une
rivière, le Rubicon (c-à-d la Rivière Rouge) ; le Jourdain (dans la Mer Rouge)... ils vont tous les deux dans un pays : Iulia (« Italie » en latin), et Iudea (Judée)... ils ont tous deux atteint
une première ville : Corfinium (pour César). Capharnaum (pour Jésus).
Bon, il y a environ sept cents pages dans ce livre... environ cinq cents pages... et il y a les arguments en gros... tous les miracles, tous les personnages, toute la structure, sont si
semblables, que cela ne peut pas être dû à une coïncidence... en gros, La Bible... et le Nouveau Testament/Les Évangiles sont une adaptation très proche (inspiré ou copié de la vie de Jules
César)...
Jason : Ne pensez pas que les similitudes s'arrêtent là...
Laura : Il y en a beaucoup, beaucoup plus...
Pierre : Des milliers.
Joe : Le problème c'est que n'importe qui, rien qu'en y regardant objectivement... Vous avez tous ces éléments de preuve historiques pour Jules César (sa vie, les détails de sa
vie, ce qu'il a fait), et il les a vécus en premier... et puis vous avez cette personne appelée Jésus-Christ (pour lequel il n'existe aucune preuve historique et aucune preuve qu'il ait fait
l'une de ces choses), mais toutes les choses qu'il a faites reflètent précisément - ou quasiment - celles qu'on sait que Jules César a faites...
Jason : Et vous avez cette situation...
Joe : ... Et non seulement cela, mais les détails de la vie de Jésus dans les évangiles sont tout à fait contradictoires, et n'ont absolument aucun sens... donc, il suffit de
regarder les choses de ce point de vue et vous vous dites : « Eh bien, ce deuxième arrivé par la suite, doit être simplement un tas d'âneries fabriquées que quelqu'un a repris de la vie de Jules
César (pour lequel nous savons que c'est arrivé) ».
Laura : Eh bien, pour moi, la partie la plus profondément émouvante de l'histoire de Jules César est l'histoire de son enterrement, qui est, comme il s'avère, le modèle exact de
la soi-disant « Passion du Christ ». Elle suit exactement l'image de cire de Jules César élevée sur un objet en forme de croix (de sorte que tous les gens qui écoutaient l'oraison funèbre de
Marc-Antoine puissent la voir)... et lui qui brandissait la robe de Jules César à la pointe d'une lance (de sorte que tout le monde puissent voir la robe qu'il portait quand il a été assassiné,
avec tous les trous et le sang dessus)...
Pierre : Ici, nous pouvons peut-être ajouter un détail, parce que la plupart des biographies, la plupart des histoires sur César racontent son histoire à partir de sa
naissance... ou depuis ses dix-huit ans environ jusqu'à sa mort. « Et toi aussi, Brutus ? » (à propos de son assassinat)... Ensuite, il y a moins de sources, mais, si vous lisez les sources qui
traitent des funérailles de César, vous découvrirez que donc, César a été assassiné. Tout le Sénat s'est envolé, s'est enfui. Ensuite, le corps a été emmené par trois serviteurs à sa femme,
Calpurnia. Puis, il y a eu une cérémonie organisée dans le Forum, et au cours de cette cérémonie, une croix a été érigée, appelée « Tropaeum », et sur cette croix, vous aviez une effigie, un
portrait de César ; une figure de cire de César présentant toutes ces blessures... montrant comment Jules César - qui était déjà considéré comme un dieu par les citoyens romains - avait été tué.
Donc, vous avez un traître, Brutus, vous avez un assassinat, et vous avez une résurrection. Vous avez la même structure. Vous avez la renaissance d'un dieu...
Laura : Et non seulement cela, mais, apparemment, d'après le récit contemporain de Virgile, le poète, les signes dans les cieux (et les événements qui ont été soi-disant
rattachés à la mort de Jésus-Christ), étaient en fait d'abord liés à la mort de Jules César.
Il écrit :
« Le soleil ! Qui oserait le traiter d'imposteur ? Lui, qui nous avertit souvent que d'obscurs tumultes nous menacent et que couvent sourdement la trahison et les guerres ! Lui qui eut pitié de
Rome à la mort de César, quand il couvrit sa tête brillante d'une sombre rouille, et qu'un siècle impie redouta une nuit éternelle. En ce temps - là d'ailleurs la terre aussi, et les plaines de
la mer, et les chiennes maléficieuses et les oiseaux sinistres fournissaient des présages. Que de fois nous avons vu l'Etna, brisant ses fournaises, inonder en bouillonnant les champs des
Cyclopes, et rouler des globes de flammes et des rocs liquéfiés ! La Germanie entendit un bruit d'armes dans toute l'étendue du ciel ; les Alpes tremblèrent de mouvements insolites. Une voix
aussi fut entendue partout dans le silence des bois sacrés, une voix énorme ; et des fantômes d'une étrange pâleur apparurent à l'entrée de la nuit ; et des bêtes parlèrent, indicible prodige !
Les fleuves s'arrêtent et les terres s'entrouvrent, et dans les temples l'ivoire affligé pleure et l'airain sue. Le roi des fleuves, l'Éridan, entraîne et fait tourner les forêts dans un fol
tourbillon, et roule à travers toutes les plaines les grands troupeaux avec leurs étables ! Et dans le même temps des fibres menaçantes ne cessèrent d'apparaître dans les entrailles sinistres, ni
le sang ne cessa de couler dans les puits, ni les hautes villes de retentir pendant la nuit des hurlements des loups. Jamais la foudre ne tomba plus souvent par un ciel serein, ni ne brûlèrent si
souvent de farouches comètes » [traduction en ligne : Bibliotheca Classica Selecta - N.D.T.].
Pierre : Et peut-être pourrions-nous mentionner à ce stade, la comète de César...
César fut assassiné le 15 mars... et, curieusement, le 15 mars, Jésus-Christ fut assassiné également (selon les Évangiles). Ainsi, en 44 avant J.-C., trois mois après l'assassinat, des jeux ont
été organisés pour la première fois en juillet (le mois de naissance de Jules César), des jeux en son honneur. Au cours des sept jours que durèrent ces jeux à la fin du mois de juillet, entre le
20 et le 30 juillet, une comète a été observée, haut dans le ciel... et cette comète n'est pas une exagération, encore moins imaginaire. Elle a été observée partout dans le monde, par des
observateurs chinois en particulier... et cette comète, dont la magnitude était de -4, aussi brillante que la demi-lune... C'était la comète la plus brillante jamais observée dans
l'histoire.
Joe : Absolument...
Laura : Oui, il y a tous ces éléments ensemble... et il y a un autre petit livre auquel je pense et qui est vraiment génial. Il s'appelle Et tu, Judas ? Then Fall Jesus de Gary
Courtney. Il semble que quelqu'un d'autre ait eu la même idée, juste un peu avant... En fait, il n'a pas eu l'idée avant Carotta, mais il a publié avant Carotta (parce que son livre a été publié
en 1992, et je crois que Carotta travaillait encore sur son manuscrit à l'époque). En tout état de cause, ce Gary Courtney a écrit un petit livre brillant, sans doute l'un des meilleurs condensés
sur les montagnes de recherches bibliques que j'ai lu au fil des ans... Le travail le plus authentique jamais vu. C'est juste que... c'est vraiment génial. C'est écrit pour le grand public... ce
n'est même pas un très gros livre - c'est seulement...
Joe : Cent soixante-deux...
Laura : Oui, cent soixante-deux pages... mais il condense les recherches bibliques dans ces cent soixante-deux pages et il le démontre... Il le prouve !
Joe : Oui, vous ne pourrez pas lire ce livre et continuer à croire que les Évangiles sont autre chose qu'une pure invention...
Jason : Fabrication de mauvaise qualité. C'est gênant...
Laura : Eh bien, la chose est... soyons clair... ce n'est pas une fabrication (parce que l'histoire de Jésus est vraiment l'histoire de Jules César)... et il y avait des erreurs
textuelles, des erreurs de traduction que Carotta a documentées ... qui montrent comment la transition a été faite... et je pense que à cause de l'effusion effrénée de douleur qui s'est abattue
sur Rome lors des funérailles de César (cet événement extraordinaire, ce jeu de la passion organisé pour la première fois... alors qu'en fait il était mort, gisant là sur son cercueil funéraire
avant qu'ils n'incinèrent son corps), que les soldats de César (les dizaines de milliers de soldats qui aimaient César, qui étaient présents ce moment-là - et l'avaient été pendant plusieurs
années - réinstallés dans tout l'empire grâce aux terres reçues et qui fondèrent des villes et des colonies - c'était le cadeau de César à son armée, c'était la chose pour laquelle César avait
combattu toute sa vie : être en mesure de donner des terres aux personnes qui le méritaient, à des gens qui étaient laborieux, à des gens qui avaient combattu pour l'Empire, pour les pauvres, les
démunis) ; que ces soldats, ces personnes dont la plupart étaient également initiés au culte de Mithra, prirent la passion de Jésus et la transformèrent en représentation théâtrale de la passion
; qu'ils ont ensuite jouée, ou commémorée chaque année, ou aussi souvent que nécessaire et l'ont intégrée à l'ensemble des assemblées mithriaques dans tout l'empire. Et, à un moment donné,
quelqu'un a écrit toute la séquence (et c'est devenu le fondement du livre de Marc - c'était un jeu de la passion)... ce qui explique parfaitement - ainsi que Gary Courtney le démontre - pourquoi
le livre est écrit de cette façon, pourquoi il semble si étrange et décousu, et pourquoi il y a ces bonds en avant... c'est parce que chaque partie de l'évangile de Marc est une scène qui est
joué dans un jeu de la passion, puis, au fil du temps...
Joe : Évidemment la représentation mithriaque originale de ce jeu de la passion n'aurait pas été la même que....
Laura : Non, eh bien...
Joe : Cela a été déformé et détourné dans les évangiles...
Jason : Eh bien, une sorte de...
Joe : L'Évangile de Marc.
Laura : Eh bien, nous ne savons pas ce que... Bien, ce que je dis, c'est ainsi qu'ils faisaient, d'accord ? Il y avait un grand contingent de Juifs présents à l'enterrement de
César... et les historiens (en l'occurrence, Plutarque et Appien) notent que les Juifs étaient ceux qui ont pleuré le plus longtemps. Ils revinrent, nuit après nuit, à l'endroit où le corps avait
été brûlé, pleurer Jules César... et la raison en était que César avait promulgué de nombreuses lois et avait été très gentil avec les Juifs, très bienveillant envers eux et leur avait donné leur
propre autonomie... ils avaient...
Joe : Il a fait d'eux des citoyens...
Laura : Il leur a donné la citoyenneté, les a exemptés de toutes sortes de traitements onéreux... et, en gros, je dirais qu'il y avait de nombreux membres de son armée, ou
d'autres armées, qui étaient juifs, qui étaient également initiés au culte de Mithra, parce que... vous devez comprendre, une école à mystères ressemblait - en quelque sorte - à un club pour
homme : d'autres événements s'y déroulaient (que j'aborderai dans mon prochain tome), mais, je pense qu'ils ont utilisé l'exemple de César, ils ont recréé la passion de César, comment il a été
trahi, comment il est mort, et ont adopté le modèle de comportement de Jules César... Ce n'était pas un froussard qui est venu et a dit : « tends l'autre joue », et « un monde meilleur attend les
humbles », et ce genre de choses, c'était une personne puissante qui a effectivement fait ce qui était juste pour redresser les torts et faire que les choses aillent mieux pour les
autres...
Donc, ils s'adonnaient à cette activité. Et cela même en Judée... Et je dirais que c'est cette activité, cette combinaison de culte de Mithra, de stoïcisme, d'un judaïsme militant, (qui s'est
transformé en un mouvement de résistance juive contre Rome), est née au cours de la période flavienne (probablement du temps des Flaviens... ou après le temps des Flaviens). Puis il y a eu ces
évangiles supplémentaires qui ont été créés et retravaillés, en utilisant les écrits de Josèphe, en déformant et en faussant les faits, en y ajoutant des ingrédients, en y ajoutant certaines
philosophies, en ajoutant ceci ou cela. Les noms ont été modifiés, et même les noms des chefs rebelles qui sont mentionnés dans Antiquités judaïques, guerre des Juifs de Josèphe Flavius, sont
devenus des disciples de ce Jésus de Nazareth. Ainsi, les Flaviens ont situé l'ensemble des événements en 30 après J.-C., ont donné un nom à une personne, « Jésus », « Jésus-Christ », et il est
probable que Jules César, lui-même, était appelé « Christ » dans tous ces représentations de la passion jusqu'à ce moment-là, quoiqu'il en soit... donc, ils ont pu glisser ces éléments sans que
personne ne s'aperçoive vraiment de quoi que ce soit...
Jason : Eh bien, je tiens à souligner qu'il y a un précédent : lorsque Romulus a été nommé dieu, son nom a aussi été changé. On lui a donné un nom différent. Ils ne l'appellent
plus Romulus. C'est devenu « Quirinus »...
Laura : Il était donc normal pour César d'être appelé....
Jason : Ils ne l'auraient pas appelé « Jules César »... Ils l'auraient appelé autrement...
Joe : Ce que vous dites, c'est que les Juifs, alors que le Nouveau testament des Évangiles s'écrivait, le fait que les Juifs soutenaient César et qu'ils l'aimaient
essentiellement à cause de ce qu'il avait fait pour eux, a été déformé... et, de toute évidence, comme cela nous est parvenu aujourd'hui, ce sont les Juifs qui ont appelé à la crucifixion de
Jésus-Christ...
Laura : Les Flaviens, bien sûr, retournèrent tout cela, parce qu'ils avaient ce grand problème : il y avait ces rebelles de Judée ; il avait les Zélotes et Zacharie [le chef des
révoltés en Judée - N.D.T.], etc., etc. Ces individus... qu'ils devaient contrôler parce qu'ils étaient allés là - bas (et ils ont détruit Jérusalem pour arrêter cette révolte)... parce qu'ils
avaient été formés selon l'exemple de César (César était absolument, totalement, inflexible dans sa volonté, il ne se souciait pas de son corps, il s'exposait sans cesse au danger, il ne s'est
jamais lui-même soumis aux mauvaises autorités). Je pense qu'ils ont utilisé l'exemple de Jules César dans leur christologie, dans leurs jeux de la passion, et que c'était cette cohésion qui a
donné aux rebelles de Judée leur « punch », qui les a rendu capables de lancer leur rébellion, et de tenir ferme contre les Romains (les empereurs romains qui sont venus après César, et après que
la lignée Julio-Claudienne ait cessé d'exister).
Donc, les Flaviens ont dû (ou quelqu'un d'autre après eux a dû) revoir ces textes pour les utiliser afin d'apaiser les gens, parce qu'ils pouvaient constater qu'il était dangereux de permettre au
culte de Jules César de continuer. Cela devait être corrigé - cela devait être modifié (Jules César, le jeu de la passion, tout) ; il devait être tué sur la croix, et il devait être tué par les
Juifs (parce que, bien sûr, ils avaient aussi besoin de tourner la haine de l'empire contre les Juifs) parce qu'ils ne voulaient pas qu'il serve d'exemple à d'autres personnes qui voudraient se
soulever contre les dirigeants de l'époque...
Joe : Absolument - un exemple est une chose dangereuse...
Pierre : Et ils ne savaient presque rien sur Jésus, mais une chose était sûre... c'est qu'il était un descendant de David. Son identité juive est l'une des seules choses qui était certaine dans
ce nouveau récit. Donc, en gros, on a ce culte très inspirant de Jules César. C'est avéré. On le trouve à Éphèse, à Antioche, à Alexandrie et à Philippes [ville de Macédoine orientale - N.D.T.],
où il y a ce qu'on a appelé les « Césarées » (des temples dédiés à César), mais en réalité c'était plus que cela : César n'était pas un dieu de plus. César, contrairement à tous les autres dieux,
avait ses statues dans chaque temple, le temple de Jupiter, le temple de Diane, le temple de Vénus. Il a transmis le charisme de l'intégrité, de l'honneur, de la miséricorde. Il l'a prouvé dans
la vie et à chaque instant, malgré les gens. César a instillé... a créé le monothéisme... et depuis sa mort - en 44 avant J.-C. jusqu'en 80 après J.-C. environ - se développe ce nouveau culte
pour César. Il grandit, et il n'y a rien sur le christianisme... Et vers 80 après J.-C., durant l'époque des Flaviens (Titus, Vespasien, Domitien), tout à coup, on voit la fin soudaine de ce
grand culte pour Jules César... et l'émergence - à partir de rien - du mouvement chrétien, la première mention du christianisme, de Jésus-Christ, de Nazareth etc.
Laura : C'est authentique...
Pierre : Cela devient authentique en remontant à l'historien des Flaviens, c'est-à-dire à Josèphe Flavius. Il est le premier à les mentionner. Cet historien, Josèphe, était
l'historien officiel des Flaviens. Il a commencé à écrire et tout son travail fut de légitimer la population juive. Il a commencé à écrire sur ce Jésus-Christ juste après les guerres
juives.
Laura : Absolument.
Jason : C'est parce que les Juifs ont été diabolisés... et...
Laura : Absolument, alors le premier pape, le tout premier pape, soi-disant, après Pierre, qui, soit dit en passant... comme cet autre homme... Je n'aime vraiment pas cet
homme... quel est son... où est ce livre ?
Pierre : Atkins ?
Laura : Atwill ! Où est donc le livre d'Atwill ? Nous ne l'avons pas apporté ?
Niall : Il est ici.
Laura : Le voici. Atwill a écrit un livre intitulé Cesar's Messiah - The Roman Conspiracy to Invent Jesus [Le Messie de César - La conspiration romaine qui a inventé Jésus -
ouvrage non traduit en français - N.D.T.]... Eh bien, il a quelques arguments. Le type est mentalement perturbé, parce que... Vous savez, il dit des choses qui sont absolument scandaleuses, mais
il remarque certaines choses qui sont très, qui sont sacrément bizarres, comme par exemple : des correspondances entre les récits évangéliques, particulièrement entre l'Évangile de Matthieu et
les œuvres de Josèphe. Donc, c'est presque comme si quelqu'un avait écrit cet évangile en se basant sur Josèphe ou Josèphe lui-même avait modifié un évangile qui existait déjà pour lui faire dire
ce que les Flaviens voulaient lui faire dire. Le tout était, bien sûr, vous savez : tu dois te débarrasser de Jules César ; tu dois changer le nom ; tu dois changer le lieu ; tu dois changer ces
batailles, ces batailles miraculeuses que César a remportées par sa pure et effrayante force de volonté ; tu dois les changer en miracles - je veux dire, vous savez, les miracles...
Jason : Ce sont vraiment de piètres miracles...
Laura : Et ce sont vraiment de piètres miracles, parce que si vous situez sur une carte les batailles de César et que vous situez également les miracles de Jésus - tout au long
de leurs voyages - vous verrez que les miracles de Jésus correspondent exactement aux batailles de César, et, dans certains cas, même le jeu de mot est identique...
Jason : ... Comme « obsédé » pour « possédé », contre le siège...
Pierre : ... Et il y a deux grands changements que j'ai remarqués entre le culte de César et les Évangiles : a) l'identité du « Messie » (qui est devenu juif), et b) le paradigme
(la façon de voir la vie). César promettait et mettait en œuvre un paradis sur Terre pour le peuple. Il était au service du peuple. Il l'était vraiment... et il a accompli de grands succès...
c'est la raison pour laquelle il a été assassiné.
De l'autre côté, du côté des Évangiles, il y a la création de ce paradis dans les cieux, qui a poussé les gens à accepter n'importe quoi sur Terre, pour finalement, faire en fait accepter l'enfer
sur Terre, la domination, l'extorsion, le despotisme, afin d'accéder, éventuellement, à cet hypothétique paradis au ciel. Donc...
Laura : En d'autres termes, acceptez la règle de votre oligarchie dominante, et vous irez au paradis si vous croyez en Jésus. Mais pour l'amour de Dieu, ne croyez ni en Jules
César ni en ce qu'il a fait, parce que cela va vous incitera à vous rebeller !
Joe : Je ne pense pas vraiment qu'ils auraient voulu... César n'aurait pas nécessairement voulu que qui que ce soit croit en lui, en terme de dieu. J'aurais pensé qu'il...
n'importe quel témoignage durable...
Laura : Eh bien, bien sûr, qu'il ne le voulait pas !
Joe : ... un témoignage, dans lequel il aurait dit... aurait été : « Ne me déifiez pas. Suivez ce que j'essaie de dire. ».
Jason : Oui, il était...
Laura : Absolument, « Suivez mon exemple ». Mais, je dis juste que... si les gens croyaient à l'exemple de Jules César....
Joe : Exactement.
Laura : Qu'un homme pouvait, par sa volonté et sa droiture, parce que César était un homme extrêmement vertueux... quand on lui a donné l'ordre de divorcer de sa femme pour des
raisons politiques, il a refusé. Il s'est enfui. C'était un jeune homme. Il avait - quoi - il avait dix-huit ans ? Il s'est enfui. L'armée de Sylla lui courait après, le traquait. Il est
finalement tombé malade, et il était si malade qu'il ne pouvait pas sortir de son lit, et ils ont fini par le trouver... et il a dû leur verser un pot de vin pour les empêcher de le tuer...
Joe : Oui.
Pierre : Et c'est la trahison finale, en fait. Parce que le sens principal, le message principal de l'héritage de César est de se battre pour des valeurs plus élevées (l'importance de la
miséricorde, de l'honneur, de la parole que vous donnez, d'agir en accord avec ses discours). Cet exemple, cet exemple très inspirant, a été expurgé de toutes ces valeurs, et remplacé par
Jésus-Christ tel que nous le connaissons en tant que chrétiens...
Laura : Oui. [Ironiquement] Il vous suffit de marcher humblement vers votre crucifixion, alors vous ressusciterez et irez au paradis !
Jason : Juste pour comprendre à quel point cet homme était génial, à l'époque, il a disputé plus de trois cent batailles...
Pierre : Trois cent deux batailles - Il en a perdu deux.
Jason : Et il ne les a pas « perdues », il a dû se replier des deux...
Pierre : Eh bien, il en a perdu une à Dyrrachium [bataille gagnée par Pompée - N.D.T.]. Il a perdu environ neuf cents hommes... ce qui fut une source de chagrin...
Laura : Et il a battu en retraite.
Pierre : Et il a perdu une fois à Alexandrie. C'est un des miracles en fait. Il a nagé sur plusieurs kilomètres, en maintenant son bras hors de l'eau pour sauver des rouleaux,
des manuscrits... Donc, il a perdu deux fois, mais ce que nous devons garder à l'esprit c'est que pour toutes les autres batailles, les trois cents autres batailles, il a gagné. Et la plupart du
temps, il était en infériorité numérique...
Ainsi, les trois cent batailles qu'il a gagnées....
Laura : Étaient des miracles.
Pierre : Beaucoup d'entre elles étaient des miracles... mais vraiment des miracles... il ne s'agit pas de changer l'eau en vin, ou de créer des poissons. C'était... Une autre
particularité étonnante au sujet de César, dont nous avons parlé, sont ses valeurs morales. Il y a aussi l'intelligence... ce génie qualifié....
Laura : Cet incroyable, génial....
Pierre : Habituellement, vous avez du génie dans un domaine, vous savez ? Il y a le génie pour la peinture. Le génie en musique, en ingénierie. César était un génie en
ingénierie, en architecture, en créativité, en tactique, en leadership, en psychologie, en politique, en écriture, et j'en oublie, veux-tu en rajouter ?
Laura : La rhétorique !
Jason : Je tiens à dire une chose. Jules César a inventé les livres. Et je ne plaisante pas. L'homme a effectivement inventé le livre.* Et cela m'a sidéré. Il a fait toutes ces
choses, et il a eu le temps d'inventer les livres. Non pas qu'il les ait simplement écrits. Il les a inventés et les a ensuite écrits.
[*César avait des feuilles d'écrits pliées en deux et cousues dans une sorte de bloc-notes, par opposition aux rouleaux plus courants à cette époque. La Guerre des Gaules a été écrite dans ces
prototypes de cahiers. http://fr.wikipedia.org/wiki/Codex]
Laura : Oui.
Pierre : Et, en fait, les évangiles étaient, systématiquement, écrit dans des Codex, dans des livres, alors que la plupart du temps, les écrits étaient effectués sur d'autres
supports. C'est une autre étrange coïncidence.
Laura : Oui, donc les chrétiens sont vraiment les « gens du livre ». Cela dépend de qui vous considérez comme le Christ, et si vous comprenez vraiment que Jules César était le
Christ, cela donne un tout nouveau sens au fait d'être chrétien. Cela donne, en fait, une valeur que ça n'a jamais eu avant.
Pierre : Certainement. On pourrait penser que...
Joe : La chose étrange est que les idées ou l'idéologie de Jules César se trouvent dans le christianisme, mais le...
Laura : C'est édulcoré...
Joe : L'aspect militant... c'est-à-dire, imposer, si vous le devez, par la force des armes... Vous avez besoin d'imposer cette bienveillance et cette clémence et tout le reste...
dans le pays où vous vivez... et donc, si vous voyez une élite corrompue, vous devez vous débarrasser d'elle. Donc, l'aspect militant de ceci - à savoir que les gens sont tenus de suivre
l'exemple de Jules César (qui était de créer la paix sur Terre autant que possible,)... et, si vous ne la voyez pas.... si vous constatez qu'elle est subvertie, corrompue par une élite, vous
devez faire quelque chose, mais cette partie a été expurgée. Toute la récompense a été, comme Pierre l'a dit, transposée ensuite au paradis. Menez simplement une bonne vie paisible et tranquille
de chrétien. Un bon chrétien est quelqu'un qui ne...
Pierre : ...se soumet pas.
Joe : ... Qui ne tolère pas la corruption de l'élite.
Jason : J'ai détesté une chose... Je ne me souviens plus où je l'ai lu, mais l'une des choses que Jules César a faite à son retour à Rome après la guerre civile, aurait été d'offrir ces fêtes
collectives, gigantesques, qui nourrissaient tout le peuple, avec quelque chose comme vingt mille canapés ou quelque chose comme ça... Je veux dire, il bat Jésus pour nourrir les foules...
Laura : Oui, à rapprocher des pains et des poissons.
Jason : Jésus a nourri cinq mille personnes seulement. Je veux dire, il y a toutes ces sortes de parallèles entre ce qu'il [César - N.D.T.] a fait, et ce que Jésus a fait, mais
il l'a toujours mieux fait - pour être tout à fait honnête. On attribue à Jésus une poignée de miracles, du genre un peu douteux. Il a exorcisé une personne ici, il a guéri quelqu'un là, s'est
débarrassé de la lèpre ici... et vous savez, Jules César a passé toute sa vie à donner de vastes étendues de terres aux pauvres et aux déshérités.
Laura : À nourrir les gens.
Jason : À nourrir le peuple.
Laura : Faire des gens des citoyens afin qu'ils aient des droits.
Jason : Oui, c'était l'une des choses. Normalement... Lorsque quelqu'un allait en Gaule, ou n'importe quel lieu, et gagnait des conquêtes, il asservissait tous les peuples,
prenait tout le butin... César y allait, puis il leur donnait l'autonomie, ou leur donnait la citoyenneté...
Joe : Vous savez, je viens de dire le mot... J'ai utilisé l'expression que je viens d'inventer, « imposer votre bienveillance »...
Jason : Imposer votre bienveillance.
Joe : Oui, cela semble assez étrange... mais dans un certain sens, c'est ce que César a fait... et si quelqu'un y pense aujourd'hui, comment créer la paix sur Terre, en laissant
de côté tout nombrilisme, visualisation ou méditation. Si vous deviez le faire, essayer de le faire d'une manière pratique, et si vous étiez dans une position de pouvoir, en mesure de le faire...
ou d'essayer d'imposer la bienveillance au monde, comme... regardez le monde, là où sont tous les problèmes... les gens ne vivent pas paisiblement ensemble... comment feriez-vous ça ? Et quel
genre de résistance opposeriez-vous à l'élite actuelle ? Où cela finirait-il ? N'auriez-vous pas à - si vous vous trouviez dans cette position, si vous décidiez de suivre cette voie et décidiez
que c'est votre mission de suivre cette voie, ou que vous ayez l'autorité pour le faire - n'imaginez-vous pas que vous finiriez par devoir mener la guerre contre les gens qui...
Jason : Comme... l'armée en Égypte...
Joe : C'est un problème... comment allez-vous faire ? Les gens veulent la paix sur Terre. Comment allez-vous faire dans le contexte actuel ? César a essayé de le faire dans le
contexte de son époque...
Laura : Et le contexte de son époque n'était pas tellement différent d'aujourd'hui.
Joe : Donc si vous êtes en position de pouvoir, et que vous êtes chargé de ce travail, eh bien, vous pouvez soit le faire, ou ne pas le faire ... soit vous affrontez ce qu'il y a
devant vous, soit vous ne l'affrontez pas.
Pierre : Il a essayé la manière pacifique pendant quinze ans. Il a essayé de faire adopter au Sénat des lois qui étaient équitables, qui étaient intelligentes, qui étaient
justes. Et tout le monde est d'accord avec cela. Cicéron, son ennemi juré, l'a même écrit... Mais, systématiquement, le Sénat, les Optimates [tendance politique conservatrice qui marqua le
dernier siècle de la République romaine, par son opposition aux Populares - N.D.T.], l'oligarchie, refusaient ses lois. Ils savaient que c'était juste, mais ils ont refusé car ils savaient aussi
que ce serait lui [César - N.D.T.] donner crédit aux yeux du peuple... Donc, après quinze ans à essayer la voie pacifique, et à obtenir des réalisations importantes, ils en avaient après lui. Ils
voulaient le destituer. Donc, il a réalisé que la seule solution pour éviter que les gens ne souffrent de l'oligarchie, du despotisme, d'un nouveau Sylla, des années et des années de souffrance
et de mort, était d'obtenir une plus grande légitimité politique aux yeux du Sénat... et à partir de là... il devait obtenir une légitimité militaire... et c'est une des raisons pour lesquelles
il a mené toutes ces campagnes [en Gaule par exemple - N.D.T.]. Il y a beaucoup d'autres raisons...
Joe : Mais, alors il a dû...
Pierre : Mais, elles étaient tout à fait légitimes. C'est l'une des raisons...
Joe : Mais ensuite il a dû partir en guerre contre le Sénat lui-même...
Pierre : Mais après la guerre civile...
Jason : Il savait que Pompée allait devenir le prochain Sylla. Il savait que ça se passerait comme ça, avec les Mithridates et les guerres mithridatiques...
Pierre : Oui, ce je veux dire... Je pense qu'il s'est rendu compte qu'il devait passer par beaucoup de morts, beaucoup de batailles, afin d'éviter beaucoup plus de morts, et
beaucoup plus de souffrance... pour obtenir le pouvoir de créer un nouvel ordre mondial pour l'ancien empire, qui serait bienveillant...
Laura : (soupirs) Oh mon dieu... il a dit les mots...
Pierre : Ce serait positif pour le peuple. Oui, il...
Joe : C'est ce dont on parle tous ici.
Pierre : C'est connoté négativement, mais c'était un nouvel ordre mondial...
Laura : Oui, parce que l'une des choses...
Pierre : Un positif. Pour une fois !
Jason : Une des choses qui se passait... Je veux dire, l'Empire romain, à l'époque... et les citoyens étaient criblés de dettes. Les classes moyennes étaient appauvries...
Laura : La famine...
Jason : Et les gens riches étaient super, super riches. C'était...
Pierre : La plupart n'étaient pas citoyens.
Jason : La plupart ne l'étaient pas...
Laura : Ils avaient la même chose que ce que nous avons aujourd'hui : ils avaient ces vastes domaines détenus par les ultra-riches qui les avaient obtenus parce qu'ils allaient
dans les provinces pour violer, piller et mettre à sac, pour voler ce qui appartenait à d'autres personnes (taxes et autres) ; pour revenir et acquérir toutes ces terres... Ils ont utilisé le
peuple italien pendant des années et des années en tant que soldats (ensuite, les soldats en revenant des campagnes militaires avaient perdu leurs terres et elles étaient alors rachetées par les
riches). Et puis, bien sûr, ils ont ramené des tonnes d'esclaves de leurs conquêtes pour travailler la terre (de sorte que les italiens n'avaient pas d'emploi). Donc, ils n'avaient pas de terres,
ils n'avaient pas d'emploi, les riches détenaient tout. Vous savez, c'était l'équivalent de la corporatocratie dans laquelle nous vivons aujourd'hui : les grandes entreprises, les sociétés
agricoles, les entreprises ceci, les entreprises cela ; qui suppriment les artisans, et les fermes familiales... et c'était exactement la même chose... et ils instauraient des impôts écrasants
et...
Pierre : Les trois des premières lois qu'il a réussi à faire promulguer étaient : a) la loi agraire, où il a distribué de larges étendues de terres aux familles (pour les
familles pauvres), b) la seconde loi accordait la citoyenneté à une grande quantité de personnes qui vivaient dans les provinces romaines (parce que pendant longtemps, seuls les gens de Rome et
les familles romaines de la ville de Rome elle-même avaient des droits et des privilèges)...
Laura : Et seuls les Romains de Rome (les familles de la ville de Rome avec une certaine somme d'argent) étaient autorisés à être des citoyens et avoir des droits...
Pierre : Et la troisième loi était de rendre les consuls (les représentants de l'oligarchie romaine) responsables afin de stopper les abus qui étaient commis presque
systématiquement par l'élite romaine dans les provinces, ce que Laura a décrit il y a quelques minutes... Donc, il était vraiment en train de développer l'application d'un modèle nouveau - un
nouveau modèle, vraiment social... et au cœur de ce modèle était le respect des personnes...
Jason : Et leurs droits... Et la chose la plus triste est que Cicéron est souvent salué comme ayant été un grand orateur sur le thème de la liberté et de la République... mais il
était du côté des Optimates pour bloquer ce genre de lois. Il était contre l'octroi de la citoyenneté aux personnes.
Laura : C'était un crétin zélé. C'était l'être humain le plus méprisable qu'il m'ait été donné de lire de toute ma vie. Il est regrettable que la plupart de ce que nous savons de
Jules César nous vienne de Cicéron.
Pierre : En même temps, c'est une bénédiction. Cicéron était un ennemi de César. Vous pouvez être sûr que Cicéron ne présente pas César sous un jour positif. Et malgré cela, même
à travers les écrits de Cicéron, vous pouvez voir combien César était exceptionnel. Ainsi, par expérience personnelle - vous le savez ou comme vous l'aurez remarqué, j'ai un léger accent
français, donc je suis de France, malheureusement. Donc, je viens de la Gaule. Et la guerre des Gaules, pour moi, équivaut à un million de mes ancêtres tués par César. C'est beaucoup. Alors,
c'est avec une forte polarisation négative que j'ai commencé à lire sur César et j'ai lu, et lu, et relu... et à la fin, ma conclusion est que cet homme était, sans aucun doute pour moi, le plus
grand homme qui ait jamais vécu. C'est aussi simple que cela.
Joe : OK, bien, sur cette note, nous allons arrêter là, parce que nous avons un peu débordé, et c'est notre problème. Nous pourrions revenir sur ce sujet, ou pas... nous ne le
savons pas... Cela dépendra si l'on développe plus d'idées ou de théories à ce sujet. Mais, sinon, Laura en parlera dans le prochain tome de sa série de livres, donc, jusque-là... Quelqu'un veut
dire quelque chose ?
Laura : Je veux juste recommander la lecture de
Jesus was Caesar [Jésus était César, ouvrage non traduit en français - N.D.T.] de Francesco Carotta et celle d'Et tu, Judas ? Then Fall
Jesus de Gary Courtney. Oui, et il y a aussi, un certain... Oh, il y a un merveilleux, merveilleux livre sur César :
Caesar: Politician & Statesman [« César, politicien et homme d'état », ouvrage non traduit en français - N.D.T.] de Matthias Gelzer... Et puis il y a... ça va être difficile pour vous de
le trouver, Divus Julius de Stefan Weinstock (c'est un livre
cher, et il est presque épuisé).
Joe : Mais, ces trois premiers sont assez bons...
Laura : Mais, oui, si vous les trouvez...
Jason : Prenez le livre de Courtney en premier.
Laura : Oui, prenez le livre de Courtney et...
Jason : C'est une très bonne lecture.
Laura : Et il y a beaucoup d'autres bonnes biographies... quelle est cette biographie de César que tout le monde est en train de lire ?
Joe : Freeman.
Laura : Philip Freeman ?
Pierre : Julius Caesar de Freeman.
Laura : Julius Caesar de Philip Freeman... très bon livre... oui, j'encourage vraiment les gens... parce que, si vous voulez vraiment savoir... Je veux dire, SI (et je crois que
c'est vrai - je suis convaincue par les preuves que Jules César était vraiment le Christ). OK...
Joe : Mais pas de la façon dont les gens le pensent...
Laura : Pas de la façon dont les gens le pensent... et, pour moi, c'est tellement excitant d'être en mesure d'avoir une vraie biographie d'un véritable personnage historique qui
était un véritable exemple... qui a vraiment fait de bonnes choses...
Jason : Qui se révèle avoir été vraiment génial...
Laura : ...qui s'avère vraiment avoir été, comme le dit Pierre, le plus grand homme qui ait jamais vécu... Non seulement cela, mais vous pouvez même lire ses propres écrits. Vous
pouvez lire la Guerre des Gaules. Maintenant, pouvez-vous imaginer fondamentalement, ce que je dis, c'est que vous pouvez lire les écrits du Christ. Vous pouvez lire ses propres mots. Vous le
pouvez vraiment. Et maintenant, j'en ai fini.
Joe : Bon, eh bien, nous allons donc en rester là... Alors, jusqu'à la semaine prochaine, merci à tous nos auditeurs... désolé pour nos appelants... nous ne prenions pas d'appels
cette fois - ci (nous avons eu un certain nombre d'appels, mais nous n'en avons pris aucun)... donc, au revoir.
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Tardy Ruiz Anne (samedi, 22 octobre 2016 11:34)
C'est une information exceptionnelle qui va dans le sens des dires de Mauro Biglino : les religions sont des manipulations et des inventions pour nous tenir soumis dans la peur et l'attente d'un ''Paradis'' si on est bien sage. Que de mensonges.....que de falsifications. ...que de tromperies !
Et, cerise sur le gâteau (empoisonné, il est vrai - je veux parler de la mascarade organisée ) on est devant l'évidence que l'oligarchie fonctionne toujours avec les mêmes recettes !
La répétition a finalement assez duré . On n'a pas vraiment évolué. ...
Tant de souffrances pour un si faible résultat. ....
Cromleck (vendredi, 19 juin 2020 22:19)
Merci pour la retranscription, si elle est de vous, (beau travail !) sinon au moins de la mise en ligne. J'ai déjà croisé une fois le réseau Leo dans mes recherches, ça me fait plaisir de vous retrouver. Ici, dans cette conférence, Laura n'aborde pas des aspects importants du personnage "Jésus". Elle ne parle pas des apocryphes gnostiques souvent antérieures aux quatre évangiles canoniques. Je pense pour ma part que deux personnages ont pu être "fusionnés". Un personnage tout a fait spirituel, tel que s'en sont souvenu les Bonhommes du Languedoc, ce Passeur de L'esprit, et enfin le César, Pontifex Maximus. Il y aurait tant a dire que ce qui oppose ces deux "entités" et je serai bien en peine d'y apposer un jugement arrêté. Merci encore!