13 - Poursuite du chemin - par Anna

 

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Le détachement… c’est le chemin que j’ai initié en revenant ici, (voir mes derniers envois), en revenant dans cette maison où nous avons tenté d’Élever nos enfants avec un grand E. Que veut dire ÉLEVER ses enfants ou plutôt ÉLEVER les enfants qui nous sont confiés ? C’est la question que je me suis toujours posée. À tout moment, en toutes circonstances.

 

Que nos enfants ne nous appartiennent pas, c’est maintenant une évidence pour beaucoup, mais cela reste encore trop souvent seulement un raisonnement un peu flou.

En réalité, dès tout petits, ils peuvent choisir leur vie, leur façon d’agir, nous ne sommes là que pour assurer le nécessaire du quotidien parce qu’ils sont trop petits pour se nourrir eux-mêmes. Mais qu’en est-il de l’éducation ? De ce « devoir » qui nous incomberait de les éduquer ? On constate les dégâts du système scolaire, ne doutons pas que ceux du système parental dans notre monde SDS ne sont pas moins graves.

 

Je crois, aujourd’hui plus que jamais, qu’il n’y a pas d’autre éducation que d’être soi-même en vérité et de leur mentir le moins possible. Pourquoi dis-je « le moins possible » ? Parce que vivre au Service Des Autres, c’est vivre dans LA VÉRITÉ, et vivre en demeurant au Service De Soi, c’est vivre dans le mensonge. Pour l’instant, nous sommes entre les deux, certains tendant plus fort vers le SDS, d’autres vers le SDA. Voilà pourquoi je dis « leur mentir le moins possible », car il est très très facile, (je le sais pas expérience) de mentir à nos enfants, tellement le monde SDS nous pousse à le faire. La preuve, souvent mes enfants me « traitent » d’extra-terrestre parce que ce qu’ils voient dans le monde, les apparences, ne correspondent pas à ce que je leur raconte. Cependant c’est bien là que se situe la liberté de chacun, elle doit pouvoir se vivre quoi qu’il m’en coûte de ne pas réussir à « les aider à ouvrir les yeux de leur âme », et je n’ai pas le droit de l’entraver, cette liberté, car ils ont leurs expériences à vivre, ils ont leurs propres choix à faire, même si parfois, cela peut être douloureux, très douloureux.

 

Une joie en moi lorsque j’en vois certains interroger leur moi supérieur, leur moi profond, cela me réjouit, mais des peurs encore trop souvent, une tristesse lorsque j’en vois d’autres courir à grandes enjambées vers ce que le monde SDS leur propose. Pourtant ce n’est pas faute de leur parler. Trop même parfois, car je me rends compte alors que je ne fais plus de l’information, mais de l’ingérence.

Même lorsqu’ils sont petits, on ne doit donner que de l’information à nos enfants, et répondre à leurs questionnements. Moi souvent, trop, j’essaie de provoquer leurs questionnements, c’est déjà une forme d’ingérence…

 

Ah le détachement !!!!!

Le détachement d’avec ses enfants ! Quelle difficulté ! C’est de cette expérience là que je viens vous parler aujourd’hui, car je l’expérimente en ce moment à un très haut niveau, et je sais que je dois partager cet apprentissage qui participe à une plus grande connaissance, et en même temps à une guérison des mémoires…

 

Mon fils ainé vient de se suicider. Il y a presque un mois. J’ai très vite compris comment un tel évènement faisait le jeu des prédateurs. Comme ils s’en donnent à cœur joie ! Cela donne un prétexte à toutes les personnes que je fuis depuis longtemps de reprendre contact pour me plomber l’atmosphère et me reprendre dans leurs filets. Je n’imaginais pas qu’il y avait autant de codes, pourtant, en tant qu’autiste, je peux dire que j’en ai déjà décryptés un nombre incalculable. Mais là ?!!??? On me veut éplorée, effondrée, accablée, culpabilisée, en colère, déçue, sombre…. Mais…. Je n’y arrive pas ! Si, en surface, ou pendant certains moments, le temps d’assimiler un apprentissage, d’intégrer une mémoire, mais dans le fond, dans le tréfonds de mon âme, il y a autre chose… Parce que mon ange me parle, il me guide, il ne me laisse pas douter, il me tire même lorsque le jeu des prédateurs devient trop lourd…

 

Quelques exemples concrets qui permettent de mieux comprendre : Un soir, ça sonne à la porte. La police nous apprend qu’ils ont trouvé le corps de notre fils dans un lieu public avec un mot dans sa poche, « prévenez mes parents » avec notre numéro de téléphone. Rien d’autre ! Pas de papiers d’identités sur lui. Est-ce réellement lui ? On nous décrit son corps, la manière dont il est habillé, ses chaussures, sur l’instant, je n’ai pas de doutes, mon âme le reconnait même si je n’ai jamais vu ces chaussures, ni ce pull précis, je sais que c’est lui. À cet instant précis, c’est ça, exactement ça, je SAIS ! C’est tout, je ne pleure pas, je ne réagis pas, j’accueille ou plutôt, ce n’est pas moi qui accueille, c’est mon âme, celle qui est directement rattachée à Dieu, et qui ne permet pas encore à celle que je suis en surface, celle qui vit encore en SDS de réagir. Non, c’est mon ange qui prend les commandes à travers moi, qui dit aurevoir aux policiers, qui monte l’escalier et se dirige vers un tiroir dont je n’ai aucune idée de ce qu’il contient. Je repousse des objets entassées là, dont je ne sais pas ce qu’ils sont exactement, et je retire un objet de sous la pile. Une petite croix en bois. Une parole est gravée sur la face « Je te cherche ». Quelqu’un a écrit en dessous « moi aussi ». C’est l’écriture de mon fils, je la reconnaîtrais entre mille. Mon cœur est en paix, c’est un message, un message de l’au-delà, « ne t’inquiète pas, il m’a trouvé, moi son ange supérieur, nous poursuivons le voyage ensemble ». A ce moment-là, une joie, une pure joie indescriptible me traverse, de courte durée, mais qui me portera quand le monde me rattrapera. Le monde et sa prédation, qui vont me harceler et ce n’est pas fini, pour que je tombe dans leurs filets.

 

Heureusement, mon ange n’a pas dit son dernier mot, et il combat à mes côtés. Je suis atteinte par les réactions de mon entourage, des uns et des autres… (Je parle de mes alters, bien évidemment. Je sais bien que chaque personne que je rencontre me renvoie l’un de mes propres alters, et il va me falloir les accueillir les uns après les autres en intégrant chacune de leurs mémoires. Mon ange m’instruit au fur et à mesure).

 

En vrac :

- Une parole est venue à ma mémoire les jours qui ont suivi, alors que je me demandais s’il avait fui… : « c’est Moi qui te viens en aide, ne crains pas ». J’ai su que c’était son ange lui-même qui l’avait accompagné jusqu’au bout. Il est arrivé au bout d’un chemin qu’il avait lui-même choisi. C’est une certitude qui m’est tombée dessus. Confirmée par d’autres épisodes…

 

- Lorsque mon compagnon appelle l’IML (institut médico-légal) où son corps est entreposé, lorsqu’il donne son nom et prénom, on lui répond qu’il n’y a personne de ce nom-là, il n’y a qu’un corps classé sous X ! C’est un choc pour lui (et donc pour moi par l’intermédiaire d’un alter). Cet enfant, nous l’avions adopté. Il est né quelque part, des parents lui ont donné un nom et un prénom, puis il a été abandonné, nous ne savons pas dans quelles circonstances, placé dans un orphelinat, il a été adopté par une famille qui ne l’a pas gardé. Retour à l’orphelinat. Puis il est arrivé chez nous. Lorsque nous lui avons donné notre nom, officiellement au bout de six mois, nous lui avons proposé de garder son prénom. Mais il n’a pas voulu, il a opté pour son nouveau prénom français. Voilà pourquoi, mourir sans identité, sous X, me paraissait « humainement et sentimentalement » insurmontable. Je ne savais pas encore à cet instant que c’était encore un signe, un signe qu’il venait de finir un cycle sur terre : alors que je me lamentais intérieurement, (je ne sais pas pleurer, ni de tristesse ou de colère, mais de joie, oui, je sais pleurer de joie, je ne pleure que de joie, alors imaginez, c’est compliqué et incompréhensible pour les gens qui me côtoient dans de telles situations), je tombe sur cette phrase de l’apocalypse : « Au vainqueur, je lui donnerai un caillou blanc, et sur ce caillou, sera inscrit un nom nouveau que personne ne connaît hormis celui qui le reçoit ». (Depuis mon enfance, je vis dans une proximité des textes de la bible, que je comprends d’une manière complètement opposée à celle des religions, avec un sens qu’on me refuse souvent). Cette phrase me fait pleurer. Mon être exulte et je dois me cacher pour ne pas choquer.

 

Le lendemain, l’une de mes filles, sans rien savoir de ce qui vient de se passer m’offre un caillou blanc !!!

- Pourquoi m’offres-tu ce caillou ?

- Je ne sais pas, je voulais te consoler, mais je ne savais pas comment, et d’un coup, j’ai eu l’idée de te donner ça, c’est bête, n’est-ce pas ?

- Bête ? Oh non, au contraire, c’est divin !

Et le sourire sur le visage de ma fille en miroir du mien m’a alors confirmé que ça l’était, divin. La prédation se nourrit des larmes de douleur, de révoltes, de colères pas de cette joie toute intérieure et si profonde lorsqu’on comprend ce qui est en train de se passer. (Peut-être au passage, avale-t-elle un peu de cette joie, ce qui contribue à son évolution). Il n’y a pas de jugements en moi, ni dans un sens ni dans l’autre, malgré la lourdeur de son passage sur la terre (je reviens à mon fils).

 

Pour résumer, il est arrivé dans notre famille à sept ans. Une grande complicité entre nous, j’ai toujours reconnu en lui mes propres faiblesses, (ben oui toujours le jeu du miroir) ce qui lui a permis de me dire un jour « merci maman, parce que toi, tu pardonnes toujours ». Mais vous connaissez ma pensée, qu’a-t-on à pardonner ? RIEN ! A l’âge de 14 ans, il a voulu entrer dans une école privée, un genre de petit séminaire. Je ne voulais pas qu’il y aille. J’avais peur. Mais il n’a pas lâché, et moi, je ne sais pas ne pas respecter la liberté de chacun, alors au bout de trois mois, je l’ai laissé partir là-bas. Il est entré dans un monde de pure prédation. En accéléré, (sachant qu’il manque de grands pans de sa vie que je ne connais pas) : Là-bas, il a été abusé par des religieux, cassé, programmé. Il en est sorti avec des ambitions sociales immenses. Il est entré dans la société avec de très hautes études qui l’ont amené à devenir un haut fonctionnaire. L’argent était son arme, il volait aux uns pour donner aux autres. Quelqu’un était dans le besoin ? Il donnait tout ce qu’il avait. En parallèle, il escroquait « d’autres personnes ». Ces « autres personnes » ont fini par constituer un collectif et porter plainte. Il a été condamné une première fois à six mois de prison avec sursis, mais il a continué à agir de la même façon, puis une deuxième plainte.

 

Le jugement s’est tenu il y a trois mois, il ne s’y est pas présenté, il est reparti dans son pays d’origine le temps d’un visa, je sais qu’il a pu là-bas guérir des mémoires. Quand il est rentré, il a appris qu’il devait faire de la prison. Il a choisi de partir ! Parfois la prédation emprisonne l’âme dans de tels filets, que cette vie-là n’y suffit pas, mais j’ai reçu, au moment où je me posais la question une autre phrase. « L’oiseau s’est échappé du filet de l’oiseleur, le secours est dans le nom du Seigneur ». Encore une histoire de nom ! Cette phrase m’a procuré la joie, avec toutes ses larmes qui l’accompagnent quand elle est profonde.

 

Il y a quelques jours, nous avons appris qui était ce collectif « d’autres personnes » qui avait porté plainte contre lui. Toutes les personnes qu’il avait escroquées étaient des religieux. Décidément, ils n’ont rien compris aux textes dont ils font « commerce ». Je ne suis pas dans le jugement, encore une fois, ni pour eux, ni pour lui, ni pour ce monde. Pour personne. Ni dans un sens, ni dans un autre, j’observe, et je cherche à comprendre…

 

Depuis qu’il est parti, je sens une libération de ma propre âme… Un alter douloureux, très douloureux que j’ai accueilli comme Dieu lui-même. « Celui qui accueille un enfant comme celui-là, c’est moi qu’il accueille ». Mais la prédation s’acharne : les gens autour de moi plombent l’atmosphère. Ils viennent me voir, et sous prétexte de « m’aider à surmonter l’épreuve » me tombent dans les bras (moi qui ne supporte pas le contact physique), en me serrant très fort, pendant trop longtemps, et pleurent en me plaignant de toute leur lourdeur. Ils me pompent ! Moi je ne pleure pas, car à ce moment-là, je suis triste de leur aveuglement, et lorsque je suis triste, je ne sais pas pleurer. Je suis sèche, archi-sèche ! Alors ils ne comprennent pas, ils pensent que je suis froide, que je n’ai pas de sentiments, et ils me regardent d’un air bizarre. Et j’apprends… le détachement. Oui, ainsi je poursuis ma route… Peut-être vais-je encore en choquer quelques-uns, mais si je veux être en vérité, (et sur ce site, je le peux plus facilement qu’ailleurs), je ne peux pas dire autre chose. Mais je n’ai pas la vérité, hein, je suis en chemin… J’essaie de vivre en vérité avec l’intérieur de moi-même.

 

Quelque chose dans la dernière vidéo (tout simplement écoute et observe ! - Partie 2) m’a profondément interpelée. Une nouvelle compréhension accompagnée de joie… Quand Jenaël a dit que la maison était en fait un prétexte, qu’il ne savait pas si ça irait au bout, et même, a-t-il ajouté, qu’il en doutait… Comme ça m’a fait du bien ! Parce que je sens si fort la même chose, mais c’est fort d’oser le dire. Tout dans cette vie n’est qu’un prétexte pour grandir, il ne faut s’attacher ni aux choses, ni aux personnes, ni aux projets, ni même aux idées, juste à ce qui est, à l’instant où on le vit, pour démêler, décrypter, apprendre… et intégrer… Il n’y a pas de but, il n’y a qu’un chemin, c’est pourquoi il ne faut jamais juger d’un but ou d’un moyen, tout n’est que prétexte à avancer… Le dépouillement de la voix SDA, c’est ça aussi, rester libre en toute circonstance, de faire ou ne pas faire, d’avancer ou bifurquer à tout moment, ou même reculer, libre de n’écouter que l’ange en nous. « À qui je veux plaire, aux hommes ou à Dieu ? », Dieu n’étant pas celui des religions, mais son être supérieur, l’Amour infini et inconditionnel. La vraie liberté n’est-elle pas là ? Le dépouillement devient alors la plus grande richesse.

 

Merci à celui qui vient de recevoir un nom nouveau, pour ce bout de chemin avec moi sur cette terre, et toutes ces mémoires libérées grâce à lui. Il a fait un « sacré » travail ! Je l’ai aimé de tout mon amour de mère qui n’aspire qu’à se calquer sur l’Amour infini. Et je pleure… d’une joie infinie…

 

Anna

 

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Commentaire de Sand & Jenaël :

 

Bonjour Anna, 

Nous n'avons pas les mots pour te dire comment ton texte nous a touché. Il relève toute la profondeur de ton âme que nous reconnaissons. L'expérience que tu as vécue est très forte en émotion et la manière dont tu l'as partagé est bien la manifestation d'une intelligence venue d'ailleurs. 

Merci de ton partage !

A très bientôt !

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Genevieve M. (mardi, 09 juillet 2019 07:49)

    Bonjour Anna,
    Un grand et double merci pour ton texte que je viens de lire.
    A cette heure et aujourd'hui, c'est l'anniversaire du décès de l'être que j'ai aimé le plus au monde et même si je fais le maximum pour dépasser le chagrin qui m'étreint à chaque fois que j'y pense , la douleur ne passe jamais complètement . Grâce à tes mots , j'ai pu trouver un peu plus d'apaisement et franchir une petite étape supplémentaire.
    Et puis , comme toi , j'avais noté le commentaire de Jénaêl sur la poursuite de la rénovation de la Maison: mais à la différence de toi , mon cœur s'était vraiment contracté et je n'arrivais pas à dépasser le sentiment de profonde contrariété que cela avait provoqué en moi ainsi que le sentiment d'incompréhension.
    A cet égard aussi tes mots ont soigné mes maux .
    Merci
    GèneVieEve ( 56)