La joie ! C’est l’émotion que j’ai éprouvée tout au long de la lecture de ce cahier de l’ange numéro 18. Mais c’est aussi ce que j’éprouve à chaque fois que je lis quelque chose qui parle au cœur, en même temps qu’à l’âme et à l’esprit. C’est ainsi que je décèle ce qui est de l’ordre du SDS ou du SDA. La joie n’a rien à voir avec ce qu’on pourrait appeler le bien-être intérieur ou extérieur. La joie, je l’ai expérimenté depuis le commencement de ma vie, c’est ce qui accompagne la justesse de quelque chose, qui signe une pensée ou une attitude SDA. On peut être dans la joie tout en souffrant, rien à voir avec le masochisme. C’est cette émotion qui accompagne la certitude d’être là où nous devons être au moment où nous le sommes, parce que nous comprenons la situation, ce qui est en train de se passer, et où nous allons. Même si nous n’en connaissons pas les détails, nous le savons. La joie accompagne la confiance. La joie est ce qui accompagne la connaissance.
Voilà pourquoi il faut continuer à enquêter, et c’est bien elle qui nous motive, cette joie qui nous fait grandir à chaque fois que nous découvrons ce qui se cache derrière nos actes, derrière nos peurs, qui nous fait découvrir un nouvel alter, à chaque fois que nous décryptons le jeu de la prédation. La joie est un indice. Elle nous montre que nous sommes bien dans le bon train. Elle ne ressemble pas au bonheur qui effleure l’être en surface, un bonheur bisounours ou amour-lumière et qui reste éphémère, elle vient des profondeurs et rejoint tout l’être qui se réunifie avec chacun de ses alters en même temps qu’à l’amour universel.
Voilà pourquoi la plainte des gilets jaunes ou la nôtre à chaque fois que nous endossons un quelconque gilet de la matrice, ne peut être qu’une voie SDS, au même titre que la revendication, la révolution dans la rue ou dans sa famille. Ces mouvements-là se vivent toujours dans la violence, la haine et la frustration. Il y a une autre révolution à faire, c’est celle de l’intérieur, et à peine commencée, cette révolution-là, contrairement à l’autre extérieure, cette révolution-là donne la joie. Chercher, analyser, se remettre en question, se trouver, comprendre, et voir les autres avec cette nouvelle compréhension, agir non pour trouver le bonheur pour soi-même, mais retrouver la joie universelle, celle qui rassemble les êtres non dans la revendication mais dans la vérité. Or la vérité se révèle d’abord par la joie qu’elle engendre.
Le plus jeune de mes fils, douze ans est revenu de l’école aujourd’hui avec des interrogations. Beaucoup de questionnements :
- Maman, tu sais, parfois j’entends des choses que les profs disent et je ne suis pas d’accord, parce que ça ne colle pas, c’est pas logique, mais je n’en suis pas sûr !
- Il y a beaucoup de choses qui sont fausses, il y a même davantage de choses qui ne sont pas justes que de choses justes.
- Mais alors pourquoi je suis obligé d’y aller, pourquoi tu m’envoies à l’école ?
- Parce qu’il faut que tu connaisses le monde dans lequel tu vis, il faut que tu comprennes comment il fonctionne, ce qui s’y dit, ce qui s’y fait, parce qu’un homme averti en vaut deux. Mais tu ne dois prendre que ce qui te semble vrai, c’est tout un apprentissage, pas celui qu’on veut te donner, mais en ce qui te concerne, il s’agit d’un apprentissage de discernement. Tu n’es pas né en dehors du monde, mais au milieu de ce monde-là, à cette époque-là pour côtoyer ceux qui doivent croiser ton chemin. Parce que tu as encore plein de choses à comprendre et à résoudre. Comme chacun, ici. Mais ta manière d’appréhender les choses sera un témoignage de ce qu’il est possible de faire et de vivre. Il est possible dès cette densité de s’orienter autrement, encore faut-il connaître « l’ennemi », et pour le connaître, rien de tel que de vivre en son milieu. Plus tard, tu comprendras même que « l’ennemi » n’en est pas vraiment un si tu sais comment il fonctionne et que tu peux le décrypter aussi vite qu’il se manifeste. Donc pour l’instant, ta mission est d’observer et de savoir discerner ce qui est vrai ou non, ce qui est bien pour toi ou non.
- Et comment je peux savoir ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas ?
- Oh ce n’est pas compliqué, parce que la vérité, tu l’as déjà, elle est tout au fond de toi puisqu’à l’origine nous venons de la vérité, et nous sommes fait pour y retourner. Il suffit donc de voir comment ce qu’on te dit résonne en toi, et ce que cela provoque en toi. La peur, la colère, la surprise, le dégout, la tristesse ou la joie. Mais un seul réagit à la vérité, et donc nous guide, c’est la joie. Une joie que je n’ai pas besoin de t’expliquer parce qu’on la reconnaît quand elle est là, elle ne ressemble à aucune autre émotion. On sait, c’est tout.
- Oui, je vois laquelle c’est ! me répondit-il avec un immense sourire qui illumina tout son visage.
Et dans mon cœur une joie, celle qui vient des profondeurs, qui m’a fait comprendre pourquoi j’avais autant d’enfants. Ce ne sont pas mes enfants, ce sont des êtres qui ont choisi de faire un bout de chemin avec moi, ce qui ne veut pas dire qu’ils vont tous adhérer à ma pensée ni même monter dans le même train que moi, cela veut dire qu’ils sont en marche et cela me suffit à provoquer en moi la joie. La joie engendre la confiance, elle vient de l’amour, l’amour qui accepte tout, qui endure tout, qui ne passera jamais. Lorsque je vous disais que je ne pleurais pas, c’est vrai, je ne sais pas pleurer de tristesse mais de joie, ça oui, je sais pleurer de joie. Et lorsqu’une mémoire se libère, lorsqu’une compréhension remonte à la surface, chez moi ou chez les autres, lorsqu’une vérité s’élève, y compris dans la souffrance, dans l’indigence ou la rudesse de la vie de cette troisième densité, cette densité s’efface instantanément à travers la joie engendrée pour nous élever dans une autre. Je crois que c’est ce qui a permis aux « héros », les vrais, de résister aux supplices, à la torture, à tous les vices utilisés par la prédation, non seulement de résister, mais surtout de les dépasser. J’ai compris en revenant sur ces lieux, voir mon dernier message (11 - Inutile de les fuir), la valeur du dépouillement, la nécessité du détachement, je découvre aujourd’hui que la joie prend immédiatement la place laissée libre, il n’y a pas de vide, il n’a pas le temps de se créer.
C’est bien cette joie qui faisait chanter Maximilien Kolbe au fond de sa cellule (je vous ai parlé de ce livre qu’il me pousse à écrire, un alter, bien évidemment). Pour rappel, Maximilien Kolbe a pris la place d’un père de famille condamné à mourir de faim dans une cellule à Auschwitz avec neuf autres hommes en punition parce qu’un fugitif de leur blockhaus avait réussi à s’échapper du camp. L’histoire dit que jusqu’au bout, au lieu des gémissements et des plaintes qui sortaient habituellement d’une telle cellule, on entendait des chants mélodieux et joyeux. Poussée à écrire un roman sur ce mois passé dans cette cellule avant d’y mourir, (je n’ai pas encore commencé à l’écrire, même si j’y pense, c’est comme si je n’étais pas encore prête), il me semble devoir d’abord revivre par d’autres expériences, celles de cette vie-là, tout ce qui me permettra de me souvenir du processus pour mieux le comprendre et l’intégrer avant de pouvoir le partager.
Je prends conscience, tout à coup, au moment même où j’écris… que mes neuf enfants nés dans cette vie, (l’un n’a pas été jusqu’au bout, il est reparti juste avant sa naissance, à moins qu’il ne soit revenu un peu plus tard) ces neufs enfants que j’ai enfantés pour certains ou adoptés pour d’autres, pourraient bien être…
Une joie monte en moi, une joie immense, comme une révélation soudaine, moi qui cherchais désespérément de la documentation sur ceux qui avaient été enfermés avec Maximilien Kolbe, mais sans succès, voici que leurs âmes sont à portée de mon âme, que je côtoie leurs esprits depuis le commencement, et cela m’éclaire d’un seul coup sur toutes les souffrances que les uns et les autres portent encore en eux, les aveuglements, les errements, les grandeurs d’âmes aussi, car malgré ce qu’ils peuvent vivre aujourd’hui, je vois bien depuis le début leur potentiel d’ouverture à la voie SDA, et s’ils sont revenus, ce n’est pas un hasard, tout prend sens tout à coup… Et je partage en direct cette mémoire qui s’ouvre et remonte, libérant tant de possibilités de compréhensions… Et la joie, la joie qui m’envahit… on peut mourir de joie… mais le moment n’est pas encore venu pour moi…
Quelle aventure, la vie, quelle merveilleuse aventure ! Et je sens cette même joie chez tous les Léos… Je lis chacun des témoignages avec faim, comme devant une belle assiette, je m’en nourris pour m’aider à comprendre mon propre chemin, et ce qui nous unit, c’est cette même soif de savoir, de comprendre et d’expérimenter, et lorsque je lis les découvertes des uns et des autres, il y a en moi cette même joie, parce que vos expériences me font grandir. Merci à tous et à chacun de continuer à les partager. Sans ce cahier numéro 18 de l’ange, je n’aurais pas éprouvé une telle joie, et je ne serais pas arrivée à cette nouvelle compréhension… que je partage à mon tour dans cette enquête parce qu’elle va peut-être ouvrir d’autres mémoires et que je partagerai encore sous une autre forme, un roman, pour la rendre accessible à d’autres esprits peut-être moins éveillés.
Émerveillée, dans l’action de grâce et motivée pour poursuivre le chemin vers le service des autres, cette voie de la joie en toute circonstance.
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