Témoignage 596 - Omayo - Sauveur ou sauveur névrosé ?

Suite au partage de Michèle L : Quand mon enfermement vole en éclat

 

Bonjour Michèle,

quitter nos roles de sauveur, bourreau ou victime fait bien sur partie de notre évolution, mais ce sujet est à traiter avec beaucoup de discernement ! Il ne faut pas confondre le role du sauveur à tout prix endossé par un névrosé, qui en réalité est en recherche de reconnaissance, ou cherche à se prouver quelque chose, ou veut combler un vide, jeu motivé par une intention, par ex ; ceux qui vont chercher à l'autre bout de la planète des animaux à adopter... et l'état de sauveur, souvent malgré lui, qui aide une personne qui en a besoin et que la vie elle meme a mis sur son chemin ; là nous sommes dans le don de soi, dont parle la fin de l'article de Franz et Eli au sujet du bourreau au travail.

Quand en 2004 j'ai choisi de venir habiter chez ma mère qui peinait à mener sa vie (macula et autres...), c'était simplement une évidence, autrement dit "l'attitude juste" et sans jugement de valeur ; elle est décédée à la maison en 2014 et je suis heureuse d'avoir accompagné ma mère jusqu'au bout, pour elle et pour moi ! Nous nous sommes ainsi offert l'harmonie d'une fin de vie (toujours difficile, c'est vrai... mais tout dépend de notre position face à cela... l'acceptation...;) c'était mon petit grain de sel !

cordialement

omayo

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Commentaires: 1
  • #1

    Michèle L (lundi, 08 novembre 2021 12:02)

    Bonjour Omayo, je te remercie infiniment pour ton retour.
    La première chose qui m'a "pété" au nez, c'est le jugement sévère que je porte sur moi, je le savais déjà, mais là, j'ai vraiment compris que je devais tempérer les choses, tout n'est pas tout noir ou tout blanc, et que la magie des paradoxes dans la vie nous emmène souvent vers le gris: je m'explique, combien de fois ais-je remarqué que l'ombre était au service de la lumière et qu'elle nous aide à grandir : quand je suis venue m'occuper de ma mère, j'ai été plongé d'un seul coup dans un gros panier de crabes, avec d'énormes difficultés familiales sur un plan relationnel, je suis la seule à faire un travail sur moi, à étudier la vie, à me remettre en question en permanence. J'étais en permanence confronté à leur prédateur, qui , bien sûr , réveillait le mien, j'avais tout sous le nez en permanence, je vous dis pas les disputes et les prises de tête, et aucun échappatoire possible, je vivais sous le même toit, j'ai 2 soeurs et un frère, et l'une de mes soeurs est revenue aussi vivre dans la maison familiale (mon histoire fera peut-être l'objet d'un prochain écrit). Je me suis donc retrouvé après 25 ans d'autonomie, à revenir vivre en famille, je crois que j'ai failli en mourir de colère et de chagrin. Je n'ai jamais autant travaillé sur moi, autant fouillé dans mes cellules, je n'avais pas le choix, c'était une histoire de survie pour moi, et, je n'ai jamais autant mûrie et grandie. J'ai appris à mieux communiquer, à gérer mes colères et violences, à accueillir la prédation de l'autre, à la contourner, et j'en passe des vertes et des pas mûres. J'ai tellement appris. J'ai vu tellement de mes "amis", confortablement installés dans leur confort et leur solitude, faire soi disant un chemin spirituel, mais sans jamais vraiment se confronter à l'ombre, à l'autre, à sa propre ombre aussi, puisqu'il est tellement facile de partir se réfugier chez soi. Et puis, j'ai appris à les aimer, les membres de ma famille, à comprendre leurs déviances de caractère, puisque , de toute façon, sans connaissances, ils pensent être dans leur bon droit,ils sont dans leur réalité, et puis, ils ne sont pas que leur ombre, ils ont aussi des parts formidables. C'est là que j'ai appris à faire la part des choses. Au fil du temps, cela s'est beaucoup amélioré, grâce à eux, j'ai pu mettre à jour un grand nombre de mes programmes falsifiés, beaucoup de noirceur a pu être conscientisé, jamais je n'aurais pu faire un travail aussi immense, seule, dans le confort et la solitude de mon appartement. Et puis est arrivé la crise Covid, je n'étais déjà pas adapté au monde, mais alors là, impossible d'y retourner, je ne peux plus vivre dans ce monde, et ce matin, je tombe sur l'expérience de Jean-luc H, je vis la même chose, je ne peux et surtout ne veux plus vivre comme avant, il existe une telle pauvreté d'esprit, que je préfère encore rester chez moi. Et grâce à ma mère, qui est une femme généreuse, malgré un caractère bien trempé, je peux me maintenir un peu en paix, pas d'obligation de travailller à l'extérieur, cela me laisse le temps pour continuer mes recherches de connaissances, pour continuer mon travail sur moi, etc... Alors je crois que ma guidance m'a coincé ici, j'ai fais d'une pierre deux coup, non sans souffrances bien sûr. J'ai adoré, Omayo, l'expression du sauveur névrosé, car le paradoxe de cette histoire, c'est que j'ai pu bien liquider mes schémas de sauveur, j'aide, oui, mais je ne tolère aucune prise énergétique, ni prise de pouvoir, malgré le don de moi.
    Voilà, il y aurait tellement de choses à dire...
    Bonne journée à tout le monde.
    Michèle L.