Ch.13, Oysters on the half shell (1) (Huîtres en demi-coquilles)
Pour rappel, dans ce chapitre, Laura relate son étonnante rencontre avec Grant, son premier petit ami. Voici ce qu’il s’ensuit :
Suite à ce qui a précédemment été résumé, Laura et Grant entamèrent donc une relation. Quelques jours plus tard, alors que Keith avait appelé Laura pour lui demander de revenir le voir, Grant attrapa le combiné et lui exprima d’une voix ferme que Laura ne pouvait plus supporter ses abus et caprices continus. Bien que cette décision affecta beaucoup Laura, ce fut la fin des appels incessants de Keith.
Grant et Laura se projetaient ensemble dans le futur. Il venait la voir tous les jours et ils échangeaient au téléphone quasiment continuellement. Laura cuisinait les repas sur une vieille cuisinière à gaz. Ils mangeaient à la vieille table en chêne, près de la lampe à pétrole et faisaient l’amour, bercés par le bruit des palmiers murmurants et le hululement nocturne des hiboux. C’était une vie de rêve !
Mais, il y avait un "mais" : “Ma vie ressemblait à un bonheur surnaturel. Je vivais dans la maison que j’aimais. J’étais complètement aimée et sans aucune réserve. Il y avait seulement une chose que je ne comprenais vraiment pas : pourquoi est-ce que Grant ne pouvait rester à mes côtés la nuit ? Il venait tous les soirs, et tous les soirs il partait avant minuit. Mais je balayais mes inquiétudes sous le tapis, continuant de planifier notre avenir. Et évidemment, une des choses dont je rêvais le plus était d’avoir une famille. D’être normale. […] Lorsque je ramenais le sujet sur la table, Grant semblait troublé. Il était fuyant ou changeait de sujet. Mais au lieu de prendre cela comme un avertissement, je balayais ça une nouvelle fois sous le tapis.”
Un dimanche, ils se rendirent tous deux à Tampa pour voir les grands-parents de Laura. Grant était charmant, compréhensif et patient avec le grand-père malade de Laura qui se retrouvait souvent dans des états confus en raison de ses puissants traitements médicamenteux. Puis, Laura annonça à sa grand-mère l’heureuse nouvelle : Grant et Laura allaient se marier ! Ses grands-parents étaient tellement heureux et ravis ! Mais sur le chemin du retour, lorsque Grant et Laura retournèrent à "The Farm" ce même soir, Grant arrêta la voiture dans l’allée et dit :
- Nous devons parler.
Laura, surprise par le ton sérieux de sa voix lui répondit,
- Qu’importe ce que tu as à me dire, nous devrions rentrer.
Mais Grant rétorqua aussitôt,
- Je suis déjà marié.
Pour faire court, Grant s’était marié très jeune, avait eu un enfant puis s’était rendu compte qu’il n’avait rien en commun avec sa femme. Il avait cependant soif d’une union spirituelle et mentale. Il reprit :
- Je suis tellement désolé de te faire du mal, mais le fait que je sois marié ne devrait faire aucune différence.
Grant exprima alors à Laura qu’il divorcerait de sa femme actuelle et qu’ils pouvaient tout bonnement continuer leur relation, comme ils l’avaient fait jusqu’à présent. Mais Laura était tellement sous le choc de la nouvelle qu’aucun son ne pouvait sortir de sa bouche. “Chaque nuit, il m’avait fait toutes ces confessions amoureuses, et était ensuite rentré chez lui et avait dormi avec une autre femme. Et c’était elle qui était le plus légitimement en droit de se sentir trahie. J’étais indignée pour nous deux. Mon cœur semblait s’être transformé en pierre. Aussi longtemps qu’il était marié, un mur existait entre nous. Je lui demandai de partir. Il me supplia de seulement le laisser me rendre visite, que l’on reste amis, et de ne pas l’abandonner […] Je sentis mon cœur se briser.”
- Pars ! lui répéta Laura. Et Grant partit.
Mais dès le lendemain, Grant appela Laura :
- J’ai désespérément besoin d’entendre le son de ta voix.
Laura raccrocha mais Grant persistait. Il n’acceptait pas qu’elle ne puisse vouloir lui parler. Tous les jours, il se pointait devant "The Farm" et se garait dans l’allée puis restait assis, les yeux rivés sur la maison avec une expression affligée et misérable. Lorsqu’il était l’heure pour lui d’aller au travail, il s’en allait pour ensuite revenir le soir même et le lendemain, et ainsi de suite.
Un après-midi, Tom, l’ami de Laura qui lui avait présenté Keith, vint lui rendre visite et lui suggéra qu’elle parte en vacances. Laura était dans un tel état de pression émotionnelle qu’elle se rendit compte qu’elle avait effectivement vraiment besoin de prendre l’air. Cette idée semblait donc formidable et Laura décida d’aller rendre visite à son frère à Brunswick, dans l’état de Géorgie.
Ainsi, au bout de quelques jours passés à se reposer chez son frère Tom (2), alors que Laura était tranquillement assise sur le canapé du salon, elle entendit soudainement une voiture arriver dans l’allée à toute berzingue. Elle regarda discrètement par la fenêtre et faillit avoir un arrêt cardiaque. C’était Grant ! Laura voulut se réfugier sous son lit mais son frère la rassura et lui dit de se détendre, il allait prendre la situation en mains. La conversation fut longue et remplit d’émotions, et après un certain temps, Tom rentra et dit :
- Frangine, le gars est sincère. Il t’aime vraiment et veut simplement échanger avec toi. Pourquoi ne lui parles-tu pas ? Donne-lui une chance, tu veux ?
Laura relate :
Je savais que le simple fait de refuser de parler avec lui après qu’il eut conduit plus de quatre cent cinquante kilomètres pour me voir m’aurait fait passer pour quelqu’un d’extrêmement égoïste. Donc nous partîmes faire un tour près de la côte sur la plage, à l’Île de Jekyll. L’Île de Jekyll, (rires) l’endroit parfaitement nommé sur mesure pour que Grant m’y emmène.
Nous marchâmes sur la plage pendant que Grant me faisait des déclarations d’un amour éternel, qu’aucun homme ne connaisse, et du plus pur qu’il soit : le soleil se levait et se couchait selon mon gré ; il me vénérait et ne me ferait jamais de mal ; sans moi, il n’avait simplement aucune raison de respirer.
“Je vais divorcer,” dit-il finalement. Je m’arrêtai de marcher. “Je ne suis pas d’accord,” lui dis-je. “J’ai grandi sans père ; mes parents ont divorcé alors que je n’étais qu’un bébé, et je ne veux jamais être responsable en participant à ce genre de souffrance envers qui que ce soit. Oublie ça.” Je me retournai, mais il attrapa mon bras. “Je ne veux pas blesser ma femme. Mais il est injuste pour elle de vivre avec quelqu’un qui ne peut l’aimer. Si je la laisse avoir sa liberté, elle trouvera alors peut-être quelqu’un qui l’aimera autant qu’elle mérite d’être aimée. Ne vois-tu pas ?”
Une logique implacable, pas vrai ? Et d’une certaine façon, ce qu’il disait était vrai, néanmoins, c’était utilisé pour me manipuler. Je tombai dans le piège. Je fis mes affaires et Grant me ramena chez moi. Sur la route, il m’expliqua comment il était allé voir mes grands-parents, pensant que j’y serais. Il les avait persuadés de lui donner le nom de la ville dans laquelle mon frère vivait, puis il avait récupéré l’adresse d’un annuaire. Très entreprenant, n’est-ce pas ? Aujourd’hui, nous appellerions ça du harcèlement.
Le simple fait que je tombai dans le panneau de son histoire ne voulait pas dire que j’étais entièrement dénuée de cerveau et de ma capacité de discernement. Il m’avait menti une première fois, et je n’allais pas prendre le risque de me faire avoir une deuxième fois. Il devrait faire ses preuves dorénavant.
À son retour de Brunswick, Laura quitta "The Farm" et partit vivre avec ses grands-parents. Elle choisit de reprendre des cours et de se rendre à l’université, ce qui lui permettait également de pouvoir s’occuper de son grand-père malade. Elle décida de débuter avec les bases : les mathématiques, la psychologie, la biologie, la sociologie. “[Pour ceux qui connaissent mon matériel actuel], une autre graine du destin fut alors plantée.”
Dans son cours de psychologie, Laura rencontra Eva et Carol. Avec ses cheveux noirs coupés ‘à l’égyptienne’, Eva ressemblait littéralement au buste légendaire de Néfertiti (3). Elle était nettement plus âgée que Laura mais cela ne se remarquait pas, avait des enfants qui étaient presque majeurs et portait d’énormes lunettes noires. “Elle les retira pour me regarder. Nous nous souriions. Eva et moi avons instantanément ressenti des atomes crochus l’une envers l’autre.” Après les cours, elles se rendirent aux toilettes :
- Je rêverais d’avoir des cheveux comme les tiens ! s’exclama Eva.
- Tu pourrais certainement avoir les mêmes pour quelques dollars à la droguerie ! lui répondit Laura.
Explosant de rire toutes les deux, ce fut le début d’une véritable amitié. Laura poursuit :
Je trouvais ça incroyable de rencontrer quelqu’un qui pouvait réellement terminer mes phrases, exactement telle qu’elles étaient élaborées dans mon esprit. Je n’avais jamais expérimenté la sensation de si bien connaître une personne avec tant d’authenticité, tout en étant pourtant certaine que nous ne nous étions jamais croisées auparavant. […] Du fait que nous étions toutes deux des étudiantes avides de métaphysique et avions quasiment lu la plupart des mêmes choses, nous avions des atomes crochus. […]
J’étais ravie, enfin, d’avoir quelqu’un à qui parler avec qui je n’avais pas besoin de jouer à l’idiote. Nous parlions tous les jours à l’université et fréquemment au téléphone. Nous déjeunions ensemble et commençâmes rapidement à attirer une sorte de cercle d’autres personnes intéressantes.
Pendant longtemps, j’étais trop occupée pour prêter attention à une autre fille de la classe qui ne cessait de nous observer avec un regard apeuré : Carol. […] Elle clignait constamment des yeux, comme si quelqu’un allait l’attaquer à tout instant. Je n’arrêtais pas de croiser son regard quand elle m’observait avec ses yeux d’oiseau triste. Seul ‘Dieu’ sait ; j’avais passé tant d’années comme une étrangère pour savoir ce que cela faisait. Le fait que je devins rapidement le centre de nombreuses discussions avant, pendant, et après les cours était gratifiant ; mais je ne voulais certainement jamais oublier ce que cela faisait d’être marginale. Donc je suis allée vers elle et l’ai intégrée et découvris un esprit incroyable dans son acuité et sa minutie. Elle n’était pas seulement cultivée ; c’était une philosophe, même si sa façon de penser avait tendance à être quasiment une image miroir parallèle à celle de Keith. Ce dernier avait été focalisé sur la croyance du suprémacisme blanc limite nazie. Carol quant à elle, était autant dévouée mais pour l’égalité raciale et le mélange des races à travers un nouveau ‘Superman - Surhomme’. Cependant, tous deux étaient persuadés que Darwin était le véritable ‘Dieu’.
Une professeure nous enseignait avec grâce et une profonde perspicacité – Rose Frank – une femme exceptionnelle. Nous passions plus de temps à échanger librement qu’à écouter des cours magistraux, la classe ressemblait plus à un club qu’autre chose. Les questions sur ‘Dieu’ et la conscience que je me posais depuis tant d’années étaient maintenant de véritables sujets de discussion. C’était l’apogée de la psychologie humaniste. Il y avait Eric Berne et ‘Games People Play’, Alex Comfort et son ouvrage radical ‘Joy of Sex’. Nous échangions sur le fait de donner et de recevoir des ‘caresses’ entre nous et nous assurions que tout le monde était ‘OK’ avec ça. Nous dialoguions avec notre ‘enfant intérieur’ et essayâmes de réécrire les ‘scénarios’ des évènements que nous avions vécus. C’était grisant. Qu’en était-il si l’humanité était le produit d’une évolution dénuée d’esprit ; nous avions maintenant un esprit, et nous pouvions le confectionner à notre guise. Nous pouvions maintenant jouer à l’homme qui façonna ‘Dieu’ à son image !
Un jour, Eva appela Laura pour l'informer d’un séminaire d’hypnose à Clearwater. Laura avait déjà pratiqué l’hypnose sur son beau-frère Devin, le fils d’Ed (4) ainsi qu’à l’université, mais avant le symposium, une camarade de classe désireuse d’en faire l’expérience lui demanda d’être hypnotisée. “Eh bien nous voici, dans les toilettes pour femmes, et la seule chaise disponible était un siège de toilettes, par conséquent elle s’assit sur celui-ci et je commençai à lui faire le ‘décompte régressif’. J’étais complètement paniquée lorsqu’elle entra véritablement en transe. Une des filles était affolée, pensant que la fille hypnotisée allait mourir, mais j’effectuai le compte à rebours et elle se réveilla sans problème. Donc, je savais que j’étais capable de le faire – je me suis néanmoins dit que je ne réitérerai pas l’expérience avant d’en savoir plus à ce sujet.”
Quelques jours plus tard, Laura et Eva se rendirent donc à Clearwater. Sur la route, un évènement étrange se produisit en traversant le "Bay Bridge". Ce jour-là, Laura et Eva ne se souviennent que de leur arrivée à l’entrée du pont, et de leur sortie ; mais rien entre les deux ! Un blanc s’était produit, ce qui avait également engendré une période de temps manquant. C’était comme si le temps ne s’était pas écoulé ou qu’elle n’avait jamais vécue l’expérience de traverser ce pont ; une coupure dans l’espace-temps.(5)
Enfin arrivée à Clearwater au stage d’hypnose, Laura raconte :
De nombreuses personnes s’étaient inscrites pour le stage [d’hypnose] […] J’étais déterminée à comprendre cette ‘affaire’. Le conférencier demanda à tout le monde de se mettre debout et d’effectuer une série d’actions incluant celles de tendre nos bras, de fermer nos yeux, de toucher notre nez avec nos doigts pendant que nos yeux étaient fermés, et ainsi de suite. Tout était assez bébête, mais j’acceptai de le faire en lançant continuellement un coup d’œil furtif pour voir ce que les autres faisaient.
À ce stade, avec nos bras étendus sur le côté, le conférencier nous demanda de prêter toute notre attention sur le ressenti que nous avions en maintenant nos bras étendus. Eh bien, bon sang ! Étendre ses bras dans les airs, peu importe la durée de temps, est une plaie. Ensuite, il exprima que nous devions maintenant ressentir que nos bras étaient extrêmement légers et que peu importe à quel point nous nous efforcions d’essayer de les laisser tomber, nous n’en serions pas capables. Évidemment, mes bras n’étaient pas légers, et j’étais parfaitement à même de les laisser tomber. En fait, j’étais heureuse de le faire. J’observai autour de moi et fus plutôt surprise de voir un grand nombre de personnes luttant pour laisser tomber leurs bras, visiblement incapables d’y parvenir ! Que se passait-il ? Pourquoi est-ce que cela fonctionnait sur eux et pas sur moi ? Nous allions bientôt le découvrir.
Le conférencier, un professeur de psychologie, nous expliqua que lorsqu’il nous avait demandé de faire les petites actions absurdes au tout début, c’était en réalité une forme d’hypnose. Lorsque des gens obéissent à une requête ou à une indication, pensant que c’est juste une demande plus ou moins raisonnable, ou un jeu, alors, fondamentalement, ils remettent leur volonté entre les mains de la personne exprimant un ordre ; dans sa forme la plus basique, c’est un type d’hypnose.
Certaines personnes sont plus sensibles. Une fois qu’elles ont accepté d’effectuer ces simples requêtes, elles deviennent alors complètement régies par le pouvoir de la personne exprimant ladite requête. Lorsque l’indication suivante est donnée – que leur bras est léger et qu’elles ne peuvent le ramener le long de leur corps – elles n’ont aucune volonté effective de contrecarrer cette “croyance” qui leur a été imposée par leur propre consentement.
Il nous avait été dit que c’était un test banal effectué par les hypnotiseurs de scène avant qu’ils commencent leur numéro. Ils recherchent ceux qui ont très peu de volonté, ou qui sont le plus influençable, parmi les membres de l’audience, et c’est seulement eux qui seront appelés sur la scène, soi-disant “au hasard”, pour être hypnotisés et caqueter comme une poule ou aboyer comme un chien. Nombre de personnes ont la croyance que l’état d’hypnose consiste à s’évanouir et à être comateux. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité.
Tout le monde entre dans un état d’hypnose occasionnellement chaque jour de son existence, que ce soit induit par leur environnement ou leur propre attention, en lisant un livre ou [tout particulièrement], en regardant la télévision. Ce professeur croyait que le fait de danser était une forme d’auto-hypnose. […] Des prêtres et des médecins ont longtemps profité de ce fait, utilisant le chant, la danse, la musique, les percussions pour induire un état de transe chez leurs adeptes, mieux vaut les inculquer avec des croyances préconçues.
L’hypnose n’est pas un état d’inconscience. C’est plutôt un état d’hyperconscience via une conscience focalisée de façon très étroite. Cet état peut être décrit mais pas défini précisément. Bien que l’esprit conscient soit toujours présent, dépendant du sujet et du niveau d’hypnose, l’esprit du sujet est plus ou moins “en rapport” avec l’hypnotiseur à un degré extrême. Cela, évidemment, amène la question ouverte suivante : avec quoi les personnes sont-elles “en rapport” lorsqu’elles dansent ou participent à d’autres activités induisant des états de transe ?
Ensuite, le “Yes Man !” fut expliqué. Ce dernier consiste à mettre des gens sous état d’hypnose de façon très sournoise en leur posant une série de questions auxquelles l’hypnotiseur sait que ses patients répondront “Yes/Oui”. Généralement, arrivé au moment où une personne a répondu “oui” à trois questions d’affilée, son cerveau bascule “en rapport” avec l’hypnotiseur, car le schéma d’affirmation est interprété par le mental subconscient en tant qu’acquiescement - accord avec la personne posant les questions. Le sujet ressent une forme d’unité avec cette personne et sera ensuite très souvent en accord avec tout ce que cet hypnotiseur, politicien, ou prédicateur dit, après que l’hypnose ait été induite par le “Yes Man !”.
Le simple fait d’entendre ça me hérissa le poil. Je réalisai que c’était pratique courante dans toutes les églises dans lesquelles j’étais allée – toutes les messes qui avaient débuté avec le prédicateur debout à son pupitre et demandant urgemment à l’assemblée, “Avez-vous besoin de plus de bonheur dans votre vie ? Avez-vous besoin de plus de paix dans votre vie ? Voulez-vous une vie plus remplie, plus riche ?” Et évidemment, entre chaque question, l’assemblée répondait “Oui ! Oui ! Oui !” et suivait les ordres pour se tenir debout, s’asseoir, ouvrir le livre de cantiques, et toutes les instructions du service religieux.
L’essence de l’hypnose – le fait de remettre sa volonté à quelqu’un d’autre en étant contrôlé et dirigé – était en fait ce qu’il se passait partout dans le monde en ce moment-même, quelque part, dans d’autres circonstances, et la plupart du temps dans des églises. […]
[Lors du stage d’hypnose], il y avait des cours le matin et l’après-midi. Les matins, nous apprenions la théorie ; l’après-midi, nous assistions à des démonstrations. Et évidemment, à la fin du stage, il nous fut offert l’opportunité d’effectuer une session privée si nous le souhaitions. Je le fis. Donc, je planifiai une session avec le psychologue […] Je voulais apprendre de mon propre niveau de suggestibilité. Je décidais de me plonger dans l’expérience avec la volonté totale d’être hypnotisée. Je me rendais compte que la seule façon de savoir était d’être entièrement honnête avec moi-même. Cela voulait dire que je ne pouvais pas m’y rendre avec l’attitude suivante : “Je ne suis pas hypnotisable.” Par ailleurs, cela serait de l’argent gaspillé. Et ce fut effectivement un gaspillage.
Le pauvre bonhomme fit tout ce qu’il pouvait. Je coopérai et suivis les indications. Mais cela ne fonctionnait tout simplement pas. Il semblait qu’après tout, je n’étais pas hypnotisable. Dr Untel-et-untel était vraiment énervé, marmonnant qu’il n’avait jamais vu autant de résistances. Eh bien, bon sang, je ne résistais pas ! J’essayais de “m’y plonger !” […]
Mais ce n’était pas très grave, vraiment. Eva et moi avions un nouveau jouet avec lequel s’amuser. Nous rentrâmes, impatientes d’essayer cela sur toutes les personnes désireuses d’essayer une nouvelle expérience. Je passais un si bon moment ! Des choses à faire, des endroits où aller, des personnes intéressantes avec qui faire des choses, et le monde entier était à nous. Eh bien, parfois vous trouvez des perles dans les huîtres, et parfois vous mourrez en en ayant mangé une qui était toxique. Laquelle est-ce que ça allait être ?
1) Les huîtres "on the half shell" sont des huîtres directement servies dans leurs coquilles. Cependant, en anglais, l’expression "on the half-shell" peut également faire référence à quelque chose de très peu coûteux.
2) L’ami qui présenta Keith à Laura et le frère de Laura se nomment tous les deux Tom. Ils ne sont évidemment pas les mêmes personnes. Le frère de Laura, Tom, travaillait à l’époque dans la Marine Nationale.
3) Voir à ce sujet :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Buste_de_N%C3%A9fertiti
4) Voir à ce sujet le résumé de "Amazing Grace", ch.4 à ch.7 :
https://www.reseauleo.com/resume-de-amazing-grace-par-laura-knight-ch-4-a-ch-7/
5) Sur le forum Cassiopaea (FOTCM), Laura et Joe relatent certains détails de son expérience sur un fil de discussion. Vous pouvez y avoir accès via ce lien :
Si vous n’êtes pas familier avec la langue anglaise, vous avez la possibilité de traduire l’article avec https://www.deepl.com/translator par exemple.
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